CHAPITRE 6
Entrée chaude
『Fletcher』
Nous n'avons même pas commencé les courses et je suis déjà fatigué. Mon cœur peine à suivre alors qu'il est en plastique. Façon de parler.
Ma sœur n'est pas chez elle et ne travaille pas spécifiquement pour notre ami d'enfance, pourtant, elle fait le thé comme si elle habitait les lieux. Elle a bien ôté ses gants, mais elle réchauffe ses doigts sur la tasse de thé tout en soufflant dessus.
— Tu n'en as pas déjà bu ce matin ? demande Sherlock en la voyant se resservir une seconde fois.
— Enfin, ça ne te regarde pas, s'énerve le colocataire de celui-ci.
— Laissez-le dire, m'impliqué-je, il a raison sur toute la ligne. Ma sœur doit réduire sa consommation.
— Mais pourquoi vous me chapeautez comme ça ? s'étrangla presque Gail.
— C'est pas bon pour ce que tu as, l'accablé-je.
Vexée que nous nous liguions contre elle pour son bien-être, elle préfère s'emmurer dans le silence. Une autre façon de dire qu'elle boude. Parfaitement, elle boude, comme une enfant. Pour ça, elle n'a pas rajeuni.
— Et comment se passe le travail pour Mycroft ? s'interroge alors le colocataire de Sherlock.
— J'aime beaucoup, réponds-je, j'ai le droit de faire ce que je veux dans le jardin dans que je ne salis rien et que je ne dépasse pas la somme qu'il m'a fixée pour le mois. Je crois que je pourrais essayer de le convaincre de mettre une pergola.
— Négocier avec mon frère, peu s'y risqueraient, prévient Sherlock.
— Je jouerai les états tampon, ricane ma sœur. Cela n'a rien de compliqué. Pas plus que de te sortir des casiers dans lesquels ces crétins de l'école tentaient de t'enfermer.
— On est obligé de se remémorer ce genre de mauvais épisode ? m'énervé-je.
— Moi je trouvais ça drôle, devient-elle cynique. D'accord, Sherlock était désagréable au possible, mais c'était supportable.
— Si tu le trouvais insupportable, me renseigné-je, pourquoi tu l'aidais aussi ?
— Je n'allais quand même pas le laisser se débrouiller seul, s'offusque Gail. Tu sais, si je n'avais pas été là pour t'aider, j'aurais aimé que quelqu'un le fasse.
— Quelle bonté, s'exclama le médecin.
— C'est simplement parce qu'elle est incapable de dire non, râle notre ami d'enfance. Gail pourrait se faire agresser par un homme un jour et réclamer la clémence à son encontre le lendemain. Elle a toujours ce besoin irrépressible de faire le bien autour d'elle. Cela m'étonne qu'elle ne se soit pas lancé dans l'humanitaire.
— Il n'y a rien de mal de s'occuper d'autrui, rétorque ma jumelle. Je trouve ça gratifiant, ce que je fais.
— Quoique, l'humanitaire, on n'en est pas loin... renchéris-je. S'occuper de Mycroft, c'est tout de même ce qui s'en approche le plus.
Je parviens à soutirer un rire à tout le monde, même ma sœur qui était un peu blessée par les remarques de Sherlock.
— Sérieusement, poursuis-je, il ne nous parle pratiquement jamais.
— Ce n'est pas vrai, je parle avec lui, moi ! dément tout à coup Gail.
— Ah oui, la mets-je au défi, et que sais-tu de lui ?
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Cœur Coquelicot [GxB]
Fanfiction« - Ce... commencé-je avant de chercher mes mots. C'est une proposition sérieuse. - Gail, vous apprendrez que je suis toujours sérieux, appuie-t-il d'une voix grave. Vous voyez ce thé que vous m'avez chaudement servi il y a quelques temps. Je voudra...