Chapitre 15

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CHAPITRE 15

Apéritif

『 Gail』

Depuis notre dernière sortie, les jours ont passé, les semaines ont passé, le printemps a commencé à se montrer. En revanche, Mycroft et moi ne sommes plus sortis tous les deux depuis. Non pas que je n'en ai pas l'envie, mais ce serait très mal perçu de ma part de le lui proposer.

Toutefois, il s'attendrit avec moi. Nous passons un peu plus de temps à discuter. Nos échanges se résument à de la culture, mais aussi à des conseils sur son travail. Quand monsieur Holmes hésite sur certaines décisions à prendre, sur la manière dont il doit réagir face à certains évènements, il m'autorise à commenter sur base d'informations qu'il me donne.

Une certaine forme de complicité est née, elle se développe, s'installe et devient presque omniprésente.

Assez pour qu'il m'emmène lors de sorties en public. J'entends par là que lorsqu'il est en déplacement à divers endroits du pays, je l'accompagne et lui apporte mon aide au quotidien.

Comme aujourd'hui, où nous nous sommes dirigés vers une salle recluse en banlieue londonienne où se rassemble le gratin de la capitale. Mycroft préside une réunion officieuse avec de nombreux hommes politiques, bien qu'une équipe appartenant au propriétaire des lieux se charge des préparatifs, le petit personnel de chacun peut disposer d'une aile pour eux.

Bon, nous, nous repartons dès que c'est terminé, mais plusieurs personnes vont passer la nuit sur place.

Dès notre arrivée au sein du domaine, je ne peux que réprimer mon envie de défaillir. Je suis un peu décontenancée.

— Ne me dis pas que tu es nerveuse ? me demande Mycroft tandis que je le fais descendre de voiture.

— À vrai dire, un peu, monsieur.

— C'est que nous soyons séparés dans un endroit que tu ne connais pas, qui t'effraye ?

— C'est de faillir à ma tâche qui m'inquiète, monsieur. À savoir de vous représenter au mieux, à l'image de votre prestige. Cependant, tout ira bien, j'en suis persuadée.

Dans la cour intérieure, un homme avec quatre autres personnes (tous masculins) nous accueille. Il s'agit de ceux qui s'enquièrent de la pitance pour la journée.

— Bonjour à tous, bonjour à... tous, constate le responsable quand il remarque qu'il qu'aucune femme n'est présente.

Oui, visiblement, je suis invisible aux yeux de ces gens. Toutefois, c'est mon rôle de majordome, d'être invisible, je ne le prends donc pas trop mal.

— Veuillez suivre Maximilian, poursuit l'homme tandis qu'un jeune de sa brigade lève la main, qui va vous conduire dans la salle qui vous recevra. Pour les membres du personnel, je vous prierais de me suivre. Les personnes disposant d'une chambre pour la nuit et qui, par conséquent, possèdent des bagages, nous vous invitons à prendre la porte sur votre droite. Alexander vous conduira dans vos pénates.

Tout le monde semble un peu perdu, je vois que tout le monde se brusque un peu, s'affrontant presque pour s'organiser avec élégance. Je réprime l'envie de lever les yeux au ciel.

— Messieurs, ajoute le chef de la brigade, soyez rassurés, vos employés bénéficient d'un salon isolé, dans la salle de réception même. Ils seront très bien considérés.

Dans la même salle, dans ce cas, pourquoi vouloir obstinément nous séparer pour entrer ? Pas le temps de se poser des questions, nous devons bouger. Le printemps est là, oui, mais de là à dire que les températures sont estivales, il ne faut rien exagérer.

Cœur Coquelicot [GxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant