CHAPITRE 19
Goûter
『 Fletcher』
— Vous allez arrêter de me chercher, tous autant que vous êtes. Je sais me battre et je n'hésiterai pas à vous molester si vous continuez.
Ma sœur a toujours le sourire, mais ses menaces font sentir qu'on pousse le bouchon un peu loin. Pourtant, je sais que mon ami a raison, ça se voit à ses joues roses, sa façon de chasser les cheveux de ses yeux d'un geste violent de la tête. Elle remet ses lunettes sur son nez sans cesse, alors qu'elles sont déjà bien placées.
— Inutile de te mentir à toi-même, tout le monde voit à quel point ça t'affecte, relance Sherlock sans cacher son sourire.
— Ça suffit ! bougonne Gail.
— Arrête, préviens-je mon ami, elle va nous balancer la théière chaude, si ça continue.
— Gail n'a jamais été violente, ne s'inquiète pas le détective.
— Je pourrais le devenir, menace-t-elle.
Comment un jour de congé peut aussi mal tourner ? Notre anniversaire n'est pas très loin, c'est vrai que c'est le premier que ma sœur et moi pouvons passer ensemble depuis longtemps, mais... J'ai aussi envie de sortir. Faire un peu ma vie.
J'ai fait la connaissance de quelques personnes dans cette ville depuis notre arrivée, surtout grâce au pépiniériste que je côtoie beaucoup ces derniers temps. Enfin, on se voit un peu en dehors du travail, on passe du temps ensemble... Bon, d'accord, c'est vrai qu'il me plaît bien. Seulement, je ne sais pas du tout s'il serait intéressé par quelqu'un comme moi. À vrai dire, je ne sais même pas s'il est célibataire, ce qui serait déjà la première question légitime à me poser.
Toutefois, c'est plus fort que moi. Dès que je le vois, je me sens transporté. Alors, quand il m'a demandé si je souhaitais passer une soirée sympa avec quelques amis à lui, je n'ai pas pu dire autre chose que oui.
Il faut essayer de me comprendre, aussi ! Ma mère m'a donné une maladie assez rare et plutôt grave. Elle m'a toujours couvé, c'était une véritable guerre quand elle a appris que je voulais vivre en extérieur toute ma vie. Elle a concédé à me laisser être jardinier, simplement parce que je lui ai promis que je pouvais rester dans des serres pour le reste de ma vie. J'admets que ce n'est pas folichon d'avoir menti comme cela, mais nul n'aurait pu m'empêcher de faire ce pour quoi je suis destiné. Oui, carrément, c'est mon destin.
Gail, elle, c'est différent. C'est ma jumelle, elle comprend facilement toutes mes envies, elle saisit le moindre de mes besoins. C'est mon soutien pour la vie et mon moyen de défense ultime pour avoir un semblant de vie normale. D'ordinaire, elle m'aurait poussé à faire mes expériences, à profiter de mes sorties en ville. Non, ce qui pose un problème, c'est que c'est pour notre anniversaire et qu'elle se retrouve toute seule. Je l'inviterais bien, mais... Très honnêtement, je me vois mal essayer de flirter avec ma jumelle dans les parages, ce serait trop gênant.
Résultat, nous sommes venus ici pour demander à Sherlock si Gail pouvait passer la soirée ici pour son anniversaire. Malheureusement, il est très occupé. Il est prit avec une affaire importante, une personne importante qui se fait harceler par une personne mystérieuse dont on ignore l'identité. Si j'avais le temps de m'attarder sur cette histoire, je demanderais volontiers des détails : la part de curiosité en moi a envie de savoir ! Malheureusement, l'urgence de la situation ne me permet pas d'en profiter comme je le souhaite.
Gail ne peut même pas demander à d'autres collègues éventuels. C'est un dimanche, oui, mais tout le monde n'a pas de congé aussi facilement, dans ce milieu. D'ailleurs, en parlant de milieu, avec ce qu'il s'est passé avec le facteur Colin il y a quelques semaines, nous sommes souvent regardés de travers par les fameux collègues. Personne ne sait ce qui est arrivé à Colin, mais je ne souhaite pas le savoir. Je suis juste ravi de le savoir très loin de nous. Ce n'est, en revanche, pas le cas des autres membres du personnel qu'a déjà rencontré Gail.
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Cœur Coquelicot [GxB]
Fanfic« - Ce... commencé-je avant de chercher mes mots. C'est une proposition sérieuse. - Gail, vous apprendrez que je suis toujours sérieux, appuie-t-il d'une voix grave. Vous voyez ce thé que vous m'avez chaudement servi il y a quelques temps. Je voudra...