CHAPITRE 11
Apéritif dinatoire
『 Gail』
— Et tu vas vraiment y aller ? s'écrie mon frère alors que je consulte ma garde-robe.
Dans ma chambre, j'hésite sur quoi porter. J'avais dit que je trouverai quelque chose à mettre, mais je crois que j'étais un peu trop optimiste. Nous partons dans une heure et je suis loin d'être prête. Je me sens nauséeuse, je crois même que je vais finir par annuler, car je me sens très malade. Pourtant, il n'y a pas de raison.
— Hé bien, oui, décidé-je. Pourquoi ? Où est le problème ?
— Rien, si ce n'est que ton patron te file un rencard.
Mon jumeau se contente de croiser les bras, assis sur le lit, me jugeant sans vergogne.
— Arrête d'exagérer tout ce que tu trouves à te mettre sous la dent, petit frère. Ce n'est pas un rencard. Ce n'est même pas l'ombre d'une ébauche d'un rendez-vous, étant donné qu'il va là-bas pour travailler.
— Gail, il t'aurait pas proposé s'il ne t'appréciait pas.
— On s'entend bien, c'est vrai, où est le mal ?
— On fraternise pas avec le boss, c'est toi qui me l'a appris !
— S'il te plaît, arrête tes réflexions. C'est toi qui deviens déplacé, là. Et d'ailleurs, sors de la chambre, j'aimerais me changer !
— Très bien, je sors. Mais je te préviens ! Tu fais une grosse bêtise !
Le problème, avec Fletcher, c'est qu'il exagère sans cesse. Il pense toujours au pire des scénarios, il est persuadé qu'il me protège, alors que je me suis toujours protégée seule.
Je n'aime pas quand il est comme ça, pas du tout.
Mycroft tente simplement de me remercier, car j'ai fait en sorte que la soirée de la veille se passe bien. C'est gentil (et rare) de sa part. Je suis ravie de son cadeau. C'est comme ça que mon frère devrait le prendre, en fin de compte. Il sait, tout du moins, en partie, pourquoi j'ai si peur de ce type de sortie. Et malgré tout, j'ai accepté ! J'ai mis de côté toutes mes craintes, tous mes cauchemars. J'étais juste fatiguée, on me propose quelque chose qui va enfin me permettre de m'asseoir et de me calmer un peu. Comment aurais-je pu refuser ?
C'est lui qui n'arrête pas me dire d'apprendre à me détendre, alors pourquoi me blâmer ? En revanche, je vais être contrainte de donner raison à Fletcher si jamais ça se passait mal. Non, ça doit bien se passer. Ça va bien se passer. Mon frère n'est qu'un oiseau de mauvais augure parce qu'il ne sort pas ce soir, voilà tout !
— En plus, il ne m'a même pas aidé à choisir quoi me mettre, ce nigaud.
*
Je me précipite en descendant l'escalier, terrorisée à l'idée d'être en retard. Je ne respire pas mieux, bien au contraire. Moi qui n'avais plus porté de robe ou de maquillage depuis bien longtemps, je me sens gauche.
Mycroft m'observe alors que je me dépêche d'enfiler ma veste.
— Nous sommes encore à l'avance, me rassure-t-il. Inutile de nous précipiter.
— On avait dit qu'on partait à 15, rétorqué-je, il est 13. Je déteste être sur le fil !
Le temps de passer des gants et nous sortons, sous l'œil suspicieux de Flechter, en haut des escaliers. Je le salue de loin avant de passer la porte, il me renvoie mon signe, mais je devine que c'est plus par politesse que pas véritable engouement.
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Cœur Coquelicot [GxB]
Fanfic« - Ce... commencé-je avant de chercher mes mots. C'est une proposition sérieuse. - Gail, vous apprendrez que je suis toujours sérieux, appuie-t-il d'une voix grave. Vous voyez ce thé que vous m'avez chaudement servi il y a quelques temps. Je voudra...