CHAPITRE 1
Amuse-gueule
『Gail』
La porte s'ouvre rapidement après que l'on a frappé.
— Bonne année ! m'exclamé-je immédiatement.
— Abigail ! Fletcher ! s'exclame à son tour madame Holmes. Entrez vite, ne vous faites pas prier, tous les deux.
J'entre la première, tendant une boîte contenant des biscuits de notre composition. Enfin, notre... Surtout la mienne, même s'ils ne sont pas excellents. Mon frère jumeau, Fletcher, suit promptement en offrant ses splendides roses de Noël.
— Comme je vous les avais promises, ajoute-t-il à l'intention de notre hôtesse.
— Vous êtes des amours, poursuit la dame. Je vous laisse vous débarrasser à votre aise, rejoignez-nous au salon, nous sommes presque tous là.
— Oui m'dame, lança mon frère sans plus de politesse.
Je libère immédiatement ma queue de cheval brune de mon bonnet de laine, fourre mes gants à l'intérieur et, une fois ma veste ôtée, je cache tous mes accessoires dans une manche. Un peu de buée se forme sur mes lunettes, empêchant mes yeux verts de trouver le porte-manteau du premier coup.
— Un coup de main, petite sœur ? s'amuse Fletcher en insistant sur le qualificatif.
Il s'empare de mon manteau pour l'accrocher lui-même. Lui, il n'a pas besoin de verres pour y voir clair, il voit très bien. Il est plus grand également, de quinze bons centimètres. Comme si cela ne suffisait pas, il est particulièrement bien bâti, une jolie mâchoire carrée et, depuis peu, il laisse ses cheveux clairs pousser. Si seulement il sortait un peu, je suis sûre qu'il trouverait chaussure à son pied.
M'essuyant les miens, de pieds, sur le paillasson, je force mon jumeau à faire de même avant de pénétrer dans le salon.
— Excusez-nous pour le retard, fais-je en entrant dans la pièce. Nous avons eu toutes les peines du monde à déneiger l'allée, ce matin.
— Vous habitez juste en face, se moque monsieur Holmes en venant m'embrasser. En plus, un vaillant jardinier comme Fletcher, ça doit être efficace pour enlever la neige.
Il y a deux autres personnes dans ce salon qui attendent, je me presse vers l'homme près de la fenêtre, avec ses boucles brunes, que je reconnais facilement. Certes, nous ne nous sommes plus revus depuis longtemps, des années même, mais je n'ai pas oublié son visage, ni le temps que nous avons passé, les multiples discussions que nous avions, auparavant.
— Sherlock, bonne année ! Souhaité-je en toute franchise. Dis-moi que je peux au moins t'enquiquiner...
— Bonne année, Gail. Allez, cède-t-il, juste pour cette fois.
Sachant très bien que cela le mettrait mal à l'aise, je l'enlace. Lui, comme je m'y attendais, reste impassible.
— Comme je suis contente de te voir ! Dis-je sans contenir mon émotion. Ça doit bien faire dix ans.
—Douze, en fait, me corrige-t-il. Et je suis... Très content de te revoir aussi.
— Gail, arrête de l'étouffer, s'il te plaît ! Supplie mon frère sans mon dos. J'aimerais présenter mes vœux aussi. Avant qu'il ne meure...
Je m'excuse brièvement avant de me tourner vers la dernière personne que je ne connais pas. Je m'apprêtais à saluer celui que je pensais être l'aîné de la fratrie, mais Fletcher me retient. Il passe devant moi, me bousculant presque.
VOUS LISEZ
Cœur Coquelicot [GxB]
أدب الهواة« - Ce... commencé-je avant de chercher mes mots. C'est une proposition sérieuse. - Gail, vous apprendrez que je suis toujours sérieux, appuie-t-il d'une voix grave. Vous voyez ce thé que vous m'avez chaudement servi il y a quelques temps. Je voudra...