CHAPITRE 22
Petit-déjeuner
『Gail』
Soirée parfaite, seulement la soirée. Ce soir-là, nous sommes rentrés ensemble, sans pour autant nous quitter des yeux. Mycroft s'est comporté avec respect à mon égard, même si je sentais bien qu'un simple baiser n'aurait su lui suffire. En vérité, pour moi aussi, c'était si court. J'aurais aimé me glisser contre lui, lui murmurer que je ne comptais pas partir, puisque je souhaitais rester à ses côtés.
Heureusement, je n'avais rien promis. Car ma conscience m'a rattrapée très vite.
J'étais rêveuse jusqu'à me mettre dans mon lit, puis, j'ai commencé à réfléchir, avant de m'endormir...
Qu'est-ce que j'ai fait ?
Mais, bon sang, qu'est-ce que j'ai fait ?
J'ai tout gâché, tout détruit, tout ruiné. J'ai fait la pire chose, celle que j'espérais ne jamais faire, la faute, le péché auquel je ne croyais plus jamais céder.
Je ne peux pas effacer ce que j'ai fait. Je vais devoir en subir les conséquences...
*
Partir, c'est la seule chose que j'ai trouvé à faire. Bien vite, j'ai songé à ce que je pouvais faire pour le bien-être de ma famille, pour que mon frère conserve son boulot. Moi... Moi, j'avais failli à nouveau.
Qu'est-ce qui ne va pas chez moi ? Pourquoi je puis-je pas simplement travailler pour quelqu'un sans succomber à son attraction ?
Remarque, avec Raphaël, c'était différent. Avec le fils de la famille Di Lorcci, je savais que cela ne fonctionnerait pas. Ou pas sur le long terme. Je n'ignorais pas qu'il aimait les femmes, qu'il en avait plusieurs sous la manche et que je n'étais qu'une pâle distraction avant de se poser avec quelqu'un de sérieux. D'ailleurs, s'est-il retourné sur moi au moment de me voir me faire blâmer par ses parents ? Pas une minute. Moi non plus, à dire vrai. Il ne me manque pas, je ne suis pas curieuse de connaître ce qu'il est devenu. Cela ne m'intéresse pas vraiment. S'il est heureux, tant mieux pour lui. Si ce n'est pas le cas, alors... qu'y puis-je ?
Oui, avec Mycroft, c'est tout à fait différent.
À la première poignée de main, mon cœur avait déjà tressauté. Au début, je croyais que c'était à mettre sur le compte de l'angoisse d'une première rencontre. Non, je le sais à présent. Quelque chose se préparait, mon corps sentait déjà que je l'aimerais, avant mon esprit. J'ignore ce qui m'a plu lors de cette présentation. Sa prestance, son phrasé soigné, le fait que ce soit la seule personne qui ait prononcé mon prénom en entier avec tellement de délicatesse que cela m'a fait fondre ? Sans doute était-ce un savant mélange de facteurs qui a provoqué ce raz de marée dans mon cœur.
Je me suis dit... hé ! Cet homme est surprenant, j'aime bien cet aspect de lui.
Ses petites attentions m'ont faite me sentir bien, si bien que je me suis mise à l'aimer. Oh, j'aurais fini par comprendre mes sentiments tôt ou tard, c'était évident. Toutefois, alors que je refusais d'y céder, que je me complaisais avec mes œillères, il a tout mis en œuvre pour que je me dévoile.
Ce baiser, j'en mourais d'envie. Il me démangeait depuis très longtemps. Je me rappelle que la première fois où j'y ai pensé, c'était lors de notre sortie au théâtre, après avoir vu Ca... non, après avoir subi Carmen.
Je m'étais surprise à l'imaginer se pencher sur mon corps, à effleurer mon cou de ses lèvres... Non, lors de nos discussions. Je m'en rappelle maintenant, devant la cheminée où j'ai lutté contre cette... chose qui s'emparait de moi.
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Cœur Coquelicot [GxB]
أدب الهواة« - Ce... commencé-je avant de chercher mes mots. C'est une proposition sérieuse. - Gail, vous apprendrez que je suis toujours sérieux, appuie-t-il d'une voix grave. Vous voyez ce thé que vous m'avez chaudement servi il y a quelques temps. Je voudra...