Chapitre 28. Le regard des gens.

141 8 70
                                    

/!\ Paroles et visions choquantes. Si vous êtes fan de Jérémy, ça devrait bien se passer, sinon, faites attention /!\


3 jours plus tard : Jeudi 23 mai 2019.

Point de vue d'Arnaud.

A l'intérieur d'une brasserie à Paris, j'attends ma mère en regardant par la fenêtre le temps dégueulasse qu'il fait dehors, des gouttes tombent sur le trottoir et sur la route formant de grosses flaques un peu partout.

Mon téléphone portable en main, j'écris un SMS à Baptiste pour lui souhaiter un joyeux anniversaire avant de le lui envoyer. Alors que je reçois sa réponse me remerciant quelques minutes plus tard, deux hommes entrent dans la brasserie en étant trempés et en riant. Ils semblent très heureux. L'un d'entre eux est légèrement maquillé sur les yeux, les cheveux mis longs coiffés sur le côté. Ils se tiennent la main avant de s'asseoir à une table non loin de moi. Rien qu'à leur regard amoureux, on peut dire qu'ils forment un couple plutôt bien assorti. Cela n'a pas échappé aux yeux des autres clients, leurs mines presque toutes différentes les uns des autres, dont la plupart se contentent de regarder ce tandem avec curiosité.

« Regarde ça, c'est dégoûtant, ils n'ont vraiment aucune putain de honte. S'exclame un homme à la table derrière moi.

- Moi, ça me coupe l'appétit. » Répond son ami.

Tandis que je les entends quitter leur table, je me fais tout petit. Je sursaute en entendant la voix de ma mère me sortir de mes pensées.

« Bonjour mon chéri.

- ... 

- Pardon, je ne voulais pas te faire peur. S'acquitte-t-elle, en embrassant ma joue avant de s'asseoir en face de moi et de poser son sac et son parapluie.

- Ce n'est rien, tu vas bien? Questionné-je alors que ses yeux curieux se posent sur le couple homosexuel.

- Ça va, et toi? Tu as l'air fatigué, Arnaud. S'inquiète-t-elle en m'examinant.

- Je suis fatigué.

- Tu ne dors pas bien? 

- Non, même très mal. »

C'est la vérité, je n'ai presque pas dormi depuis trois jours. Je passe mes nuits à contempler Jérémy dormir à côté de moi, tout en réfléchissant à la situation dans laquelle je me suis mis. J'aime Jérémy, vraiment, mais je n'assume pas. Ma peur de cette relation l'emporte sur mon amour pour lui, malheureusement. Pourtant, lorsque nous sommes dans notre bulle, nous sommes tellement biens. Je me sens tellement bien.

Puis je sors de cette bulle, et je me sens encore plus mal qu'avant. Je suis malade de ne pas savoir quoi faire. Malade d'imaginer ce que mes proches diraient de cette relation, le regard des autres. Malade de songer à le faire souffrir en m'éloignant. Malade d'envisager qu'il sera loin de moi. Je suis paumé, comme je ne l'ai jamais été...

« Tu prends quoi, Arnaud? M'interpelle ma mère en regardant la carte.

- Rien, juste un café. 

- Tu ne manges pas? 

- Non, je n'ai pas faim.

- Ok... »

Un serveur prend notre commande et s'éloigne au moment où mon portable se met à sonner pour annoncer un appel.

- C'est qui? Demande ma mère.

- Jérémy... Articulé-je en regardant l'écran de mon portable.

- Tu ne lui réponds pas? 

Des sentiments mortels Où les histoires vivent. Découvrez maintenant