chapitre 33

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Pdv Yuna :

Jordan viens de faire une crise d'angoisse, et j'ai bien l'impression que c'est de ma faute. Je m'en veux tellement, mais je n'arrive pas à agir autrement, j'ai toujours cette impression de ne rien contrôler et ça me ronge... Je me fait donc la promesse que si je survis et que je guéri, de ne plus jamais faire de mal à mon entourage. Parce que c'est trop douloureux de voir que ma fille s'inquiète en remarquant ma perruque, de voir mon frère me fuire pour s' auto protéger, où d'entendre mes parents pleurer tout les soirs, et ce depuis mes 4 ans. J'aimerais tellement que tout cela cesse et je sens que l'opération est ma seule porte de sortie face à tout ce calvaire. Quoi qu'il arrive, je pense que je ne souffrirait plus. Demain matin, j'ai potentiellement mon dernier entretien avec ma psychologue, et j'aimerais écrire une lettre à chacun de mes proches, que je lui demanderai de leur remettre si jamais ça tourne mal, c'est à dire si jamais je meurt. Je suis plongée dans mes pensées quand Maxime vient vers nous.

Maxime : bah alors, ça fait vingt minutes qu'on vous cherche.

Moi: ah, bah on était pas loin pourtant.

Maxime : bon tu nous ramène ?

Moi: ouais, faut juste que j'aille m'occuper des chevaux.

Maxime : t'inquiètes, on s'en est occupé. T'es parents m'ont dit de te dire qu'ils font prendre la douche aux petits et qu'après ils s'en vont.

Moi : ok, on y va ducoup.

Je me lève, Jordan s'est renfermé sur lui même, sans rien dire, ni même bouger d'ailleurs. Il a fermé les yeux, comme si il voulait fuire le monde. Je regarde Maxime, qui comprend sans que je n'ai rien à dire.

Maxime : bon, je vous attends à la voiture

Il s'éloigne et, désemparée, je dit à Jordan.

Moi: heu, tu veux rester ce soir?

Jordan : pourquoi ?

Sa voix me fait mal, elle est un peu rauque et entrecoupée de ses larmes.

Moi: je ne veux pas te laisser seul chez toi dans cet état !

Il ne dit plus rien mais hoche seulement la tête.

Moi: tu viens avec moi reconduire Maxime ?

Jordan : non, j'ai besoin de rester seul.

Moi: ok, je reviens vite ok.

Je fait donc demi tour et marche le plus vite possible, plus vite je ramènerai Maxime, plus vite je pourrais retourner auprès de Jordan. Et j'ai comme l'impression qu'il ne faut surtout pas qu'il reste seul trop longtemps. Maxime me vois arriver et ne dit rien. Je déverrouille la voiture et il installe sa fille, lui met un dessin animé, avant de s'installer à côté de moi, comprenant sûrement mon état de stresse, qui est forcément lié à l'état de Jordan.

Comment le fait de s'éloigner de quelqu'un peut il être aussi douloureux ?

Maxime : il reste avec toi ce soir?

Moi: oui

Maxime : tu sais ce qu'il a? Je ne l'ai pas vu comme ça depuis qu'il s'est séparé de sa copine.

Moi: oui, Arnaud m'a appelé pour me dire que je me ferai opérer demain.

Maxime : ah, ok

Il y a un petit silence puis il reprend la parole.

Maxime : Yuna, j'aimerais que tu fasses attention à Jordan. Il tient beaucoup plus à toi qu'il ne le laisse voir.

Moi: je te promets de prendre soin de lui aussi longtemps qu'il m'est possible de le faire.

Maxime : cela veut aussi dire prendre soin de toi.

Moi: je prends soins de moi.

Je viens d'arriver devant chez lui et arrête la voiture.

Maxime : ok, je compte sur toi. Appel moi ce soir si il a un problème ok. Et ne le laisse pas seul, au moins jusqu'à demain. Je viendrai prendre le relais demain matin si tu veux.

Moi: ok à demain

Maxime : à demain

Il récupère sa fille et rentre chez lui. Je m'empresse donc de rentrer chez moi, mes parents ne vont pas tarder à partir et je dois m'assurer que Jordan aille bien avant de m'occuper des enfants. Je suis sur le chemin du retour quand Jordan m'appelle.

Moi : oui, Jordan.

Jordan :....

Moi : qu'est ce qu'il y a ?

Il ne répond pas, mais j'ai compris, il refait une crise d'angoisse.

Moi: ok Jordan, c'est pas grave je suis là, respire

Jordan : j'ai peur...

Moi: j'arrive, je suis là dans 5 minutes.

Jordan : fait vite...

Moi: tiens le coup Jordan, j'arrive.

Il raccroche, j'accélère, je doit clairement être en excès de vitesse mais je m'en fiche. J'essaie d'aller le plus vite possible.

J'arrive enfin à la maison et je descends sans prendre la peine de fermer ma voiture à clé. Je me dirige en vitesse vers l'endroit où est Jordan. Il n'a pas bougé, des larmes coulent sur ses joues, il a du mal à respirer et je vois qu'il tremble.

Moi: Jordan je suis là...

Il ne remarque pas ma présence, je m'accroupis devant lui et j' effleure son bras,il sursaute et lève la tête pour me regarder puis il me sert dans ses bras de toutes ses forces. Tout s'est passé tellement vite que je met quelques secondes à comprendre ce qu'il vient de se passer. Je le sert à mon tour de mes bras. On reste comme ça un bon moment, mon téléphone sonne plusieurs fois mais je ne répond pas. Jordan s'apaise tranquillement puis me dit.

Jordan : merci

Moi: je suis vraiment désolée...

Jordan : pourquoi ?

Moi: si tu ne m'avais jamais rencontré, tu ne serais pas dans cet état.

Il ne dit rien et approche son visage du miens et couvre ma joue d'un bisous.

Jordan : si je ne t'avais jamais rencontré, je n'aurai jamais été aussi heureux. Yuna, tu as le don de me faire me sentir mieux par ta simple présence.

Moi: oui mais je te fais trop de mal.

Jordan: non, parce que tu m'apportes tellement de réconfort que je n'ose même pas imaginer te perdre. Cette idée me terrorise.

Je ne dit rien et le regarde juste. Jordan est une personne incroyable. Je n'en ai jamais douté mais depuis que je le connais pour de vrai. Depuis le 8 octobre, j'ai l'impression qu'il est encore plus incroyable. Comme si c'était un ange. C'est ça, Jordan Rondelli est un ange et je l'aime.

une nouvelle youtubeuse au loat? Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant