une nouvelle youtubeuse au loat? Tome 1

chapitre 8

J'ouvre les yeux et les referme aussitôt, ça me fait trop mal. J'entends mon père m'appeler, je veux lui répondre, mais je n'arrive pas à parler. J'entends d'autres personnes, on dirait Théo et Théodore.
Je me concentre et me rappelle des derniers instants. Snow a aboyé tellement fort que même six étages plus haut, on l'a entendu. Mon père prend la main, je la sert pour lui montrer que je suis de nouveau consciente. Il parle à nouveau, j'ai l'impression que c'est à moi qu'il s'adresse. Je me concentre pour l'entendre.

Papa: j'ai appelé les pompiers, ils vont arriver bientôt normalement.

Théo : elle est réveillée ?

Papa: oui, elle vient de se réveiller à l'instant mais je préfère attendre les pompiers.

Théo : et vous savez ce qu'elle a?

Papa: oui, elle a fait une crise d'angoisse. Ça lui arrive souvent mais d'habitude Snow les détecte.

Théo : et pourquoi il l'a pas fait pour celle là ?

Papa: je ne sais pas mais j'en parlerai, ça peut être très dangereux.

Théodore : dangereux à quel point ?

Papa: bah là, elle a eu de la chance qu'il ai amortit sa chute mais elle peut se faire très mal si elle perd connaissance.

Théodore : ah mais ducoup pourquoi elle en a fait une?

Papa: elle peut en faire n'importe quand mais des aussi grosse, c'est que quand il y a un gros stress, ou une grosse peur.

Théo : et elle est stressée en ce moment?

Papa: oui, elle a eu un problème hier

Théo : et quel genre de problème ?

Papa: ce n'est pas à moi de vous le dire. Si elle veut le faire, elle le fera.

Théodore : et maintenant, qu'est ce qu'il va se passer?

Papa: elle va aller à l'hôpital et ils vont lui faire des examens.

Les pompiers arrivent et m'emmènent. J'ai encore peur, parce que je sais que je ne suis pas encore totalement sortie d'affaires. J'arrive aux urgences, on me met dans une chambre, seule. Un médecin arrive, je le reconnais car il c'est lui qui s'occupe de moi depuis que je fait des crises. J'ai commencé quand j'étais toute petite. Alors maintenant c'est comme si j'avais une carte de visite. J'espère juste ne pas rester trop longtemps cette fois.

Médecin : décidément, je te verrai toujours toi. Bon Snow n'a pas détecté ta crise et va avoir une série de tests pour savoir ce qu'il ce passe. De ton côté, tu as juste fait une grosse crise et comme elle n'a pas été détecté, tu as eu peur. C'est pour ça qu'elle a été plus impressionnante.

Moi: d'accord, je peux sortir dans combien de temps ?

Médecin : j'y viens justement, on te fait une ordonnance pour des cachets, ton billet de sortie et tu peux partir.

1 heure plus tard, je suis à la maison en train de coucher Kenza qui n'a pas voulu aller dormir sans que je vienne lui faire un bisou. Je vais ensuite manger car j'ai super faim et vais me coucher. Je m'endors et dans la nuit, je me réveille car j'entends des cris derrière moi. J'ouvre les yeux et suis suspendu au dessus du vide. Je regarde en dessous de moi, reconnais mon quartier et saute. Mon corps est en chute libre, dans quelques secondes, je vais toucher le sol, pourtant le temps s'est arrêté. J'ai peur, je ne veut pas mourir. Je ferme les yeux le plus fort possible, pour amortisseurs le choc de la chut qui me sera mortelle. Je ne tombe pas, quelqu'un me rattrape, c'est Théo, lui même qui a essayé de me tuer. Il me regarde et me dit:

Ne t'en veux pas pour ce qu'il c'est passé, ce n'est pas de ta faute, je n'avais plus envie de vivre. J'ai eu une mauvaise vie, toi aussi mais tu es mille fois plus forte que moi. Alors vit ta vie, ne te retourne pas et fait tout ce que t'as envie de faire. Je serai toujours derrière toi, quoi qu'il arrive. Ce n'est pas la mort qui nous empêchera de nous aimer, tu peux en être sûre. Occupe toi de toi, élève ta fille, continue de faire des vidéos sur youtube, soit heureuse. C'est le meilleur hommage que tu puisses me faire.

Je pleure en silence et remarques que lui aussi. Je tente de m'éloigner mais il reprend la parole:

Si tu savais comme je m'en veux d'être parti. Je pensais être tout seul mais enfaite je me rend compte que beaucoup de personnes souffres de mon départ. Alors s'il te plaît, retourne te coucher et n'inflige pas ça à tes proches.

Après ces mots, nous nous enlaçons, j'ai l'impression que le temps s'arrête. Je ne saurais dire combien de temps ce câlin a duré. Nous finissons par nous séparer et il me guide jusqu'au canapé où nous nous allongeons côte à côte. Je m'endors quelques secondes après, rassurée par la présence de mon meilleur ami, et avant de dormir pour de bon, lui souffle : je ne t'en veux pas d'être parti, je t'aime. Il m'a entendu car il me fait un bisous sur le front, prend un stylo et écrit son nom sur mon poignet.

Je dort longtemps et quand je me réveille, il est déjà presque 12h. Merde, je suis en retard pour emmener Kenza à l'école, heureusement que mes parents sont là sinon, elle n'y serai pas aller.

En me redressant, je remarque que je suis dans le salon, alors que je me suis endormie dans ma chambre. Ça me fait repenser à mon rêve de cette nuit. Et si ce n'était pas un rêve ? Non impossible. Dans le doute, je regarde mon poignet gauche, et vois le nom de Théo, écrit finement au stylo noir sur celui-ci. Je n'ai donc pas rêvé. Je souris à cette idée puis vais prendre ma douche en faisant bien attention à ne pas effacer ce mot. J'ai décidé d'aller dans un salon de tatouage pour me le faire tatouer, avec son écriture. Comme un hommage, à mon frère.

Après ma douche, je me rend à la cuisine et vois mon père.

Papa: ah ça y t'es réveillée. T'as bien dormi ?

Moi: mieux que je ne l'aurais cru.

Nous mangeons en silence puis, à la fin du repas, je lui dit tout ce qu'il s'est passé cette nuit et que je compte me faire tatouer. Il regarde mon poignet, nous nous regardons dans les yeux et il me dit: promet moi de ne jamais retenter de te suicider ok.

Moi: je te le promets.

Papa: bon c'est un petit tatouage. On peut y aller maintenant si tu veux. Et après on organise tout pour ce weekend.

Nous allons donc en voiture pour que j'aille me faire tatouer. C'est mon premier tatouage et j'appréhende un peu mais ça vaut largement le coup, j'en suis persuadée.