chapitre 25

359 23 1
                                    

Je n'arrive pas à comprendre ce qu'il ce passe, trop d'informations pour moi d'un coup. C'est sûrement pour ça que je suis dans mes pensées pour le reste de la journée. Dans ma tête, un millier de choses me submergent, je n'arrive pas à faire le silence dans ma tête.
Je m'inquiète pour l'avenir, j'ai de la peine pour Jordan, je m'en veux d'infliger ça à tout mes proches, je stresse pour l'opération, même si je ne sais pas encore si je vais la faire, je suis en colère contre le monde de m' infliger tout ça, je suis aussi heureuse de m'être réconcilier avec mon frère. Conclusion, j'ai hâte que tout soit terminé et de retrouver ma vie normale mais en même temps; j'ai très peur de ce qu'il va se passer dans les prochaines semaines.

Demain j'ai rendez vous avec Arnaud pour faire des examens, je compte lui dire à ce moment là que je veux me faire opérer. Max m'a dit qu'il m'accompagnera. J'ai peur, j'aurais aimé m'excuser auprès de Jordan mais il m'a bloqué de partout. Je m'en veux tellement, d'habitude j'aime contrôler ce qui m'entoure mais là je ne contrôle plus rien et ça me stresse énormément, depuis septembre, je vis un moment compliqué et je me perds. J'ai la sensation d'étouffer et de perdre pieds, de me perdre. Comme si je vivais ma vie à travers un écran. C'est douloureux, j'ai mal partout, je ne fait plus rien. Les jours sont passés, tous les mêmes. J'ai envie de crier, de libérer toute cette haine, de me livrer à quelqu'un. Mais je ne dit rien, j'aimerais le faire mais ça serait égoïste de ma part, j'entends mes parents pleurer tout les soirs, quand ils pensent que tout le monde dort. Et Raffy ne veux plus me parler, ni même rester dans la même pièce que moi. Je crois que Kenza s'est rendu compte que je ne vais pas bien. Car depuis quelques temps, elle fait des cauchemars et n'est apaisée que quand je suis avec elle.

Ça fait trois jours que j'ai eu rdv avec Arnaud et rien n'a changé. Mais maintenant j'ai des cachets à prendre tous les jours, je prends ma chimio chez moi en attendant de me faire opérer. Mon opération sera dans les trois prochains mois.

Ce matin, Kenza viens me réveiller et me demande de l'amener à l'école, Raffy est malade et mon père reste avec lui, et ma mère est partie travailler. Je me lève donc et enfile un jogging puis prend mes clés et conduit Kenza à l'école. Je discute avec Julien, qui me propose de nous voir le lendemain, et à ma plus grande surprise, j'accepte. Je me dirige vers ma voiture et tombe sur Maxime, venu déposer sa fille à l'école.

Maxime: ça va mieux ?

Face à ses mots, j'explose en sanglots. Personne ne m'avait demandé ça depuis que j'avais appris que j'étais malade. Enfin si, les gens me demandent souvent comment je vais mais ne font pas vraiment attention à ma réponse, c'est plus une formule de politesse. Alors que là, ça avait l'air sincère. C'est peu être pour ça que je me suis mise à pleurer. Il s'approche de moi et me fait un câlin. Je finis par m'apaiser et il me questionne.

Maxime : tu veux m'en parler ?

Moi: si t'es d'accord de m'entendre me plaindre

Maxime: ok, tu viens prendre le petit déjeuner, on peut aller à la boulangerie et après on va à la redbox, ça te va.

Moi: ok, je vais juste me préparer. Viens prendre le petit déjeuner chez moi si tu veux

Maxime : ok, mais on peut passer chez moi pour que je dépose ma voiture avant

Moi: ok pas de problème

On se dirige donc chacun vers sa voiture et je le suis jusque chez lui, il gare sa voiture et monte dans la mienne, à côté de moi. Je démarre et commence à lui raconter tout ce qu'il s'est passé. Il m'écoute attentivement, sans me juger et j'ai enfin l'impression de vider mon sac sans aucune pression. On arrive devant chez moi mais je suis encore en train de parler, on ne sort pas et une fois que j'ai finit de parler, il me dit

Maxime : j'avais aucune idée que tu vivais tout ça, ce que je te propose, c'est de venir avec moi à la redbox, comme ça tu peux penser un peu à autre chose. Et si tu veux me parler, je suis là à n'importe quel moment d'accord.

Moi: merci, c'est avec plaisir que je passe cette journée avec toi.

Je rentre chez moi, accompagnée de mon ami et nous nous dirigeons vers la cuisine où je l'invite à s'asseoir puis commence à préparer nos deux petits déjeuners. Une fois que tout est prêt, je m'assoie à table, en face de Maxime et nous commençons à manger. Mon père entre dans la pièce et me regarde surpris, c'est vrai que je ne l'ai pas prévenue que Maxime venait et c'est là première fois qu'ils se voient. De plus, mais ça c'est un détail, je n'ai rien avalé à part de l'eau depuis trois jours. Et là, je prends mon petit déjeuner comme si de rien n'était.

Moi: salut papa, je te présente Maxime.

Papa: enchanté Maxime

Maxime: enchanté

Papa: je viens faire le petit déjeuner de Raphaël.

Moi: d'accord, comment il va ce matin ?

Papa: ça va, il a encore un peut de fièvre mais je lui ai donné un Doliprane.

Moi: ok merci

Papa: tu fait un truc aujourd'hui ?

Moi: ouais je vais à la redbox avec Maxime.

Papa: d'accord, tu iras chercher Kenza ce soir?

Moi: oui

Raffy rentre dans la pièce mais ne me vois pas tout de suite, il dit

Raffy : j'ai vomis

Papa: d'accord, tu veux quand même déjeuner ou pas

Raffy: non j'ai pas faim

Papa: d'accord, je t'amène une bouteille d'eau.

Il me vois le regarder et au lieu de fuir, il m'adresse la parole, pour la première fois depuis plusieurs jours, je ne sais pas exactement combien de jours parce que j'ai arrêté de compter.

Raffy : c'est vrai que tu vas mourir ?

Moi: oui, on meurt tous un jours, mais je vais faire en sorte de retarder ce moment le plus possible.

Raffy: même moi je vais mourir ?

Moi: oui, mais pas tout de suite

Raffy : mais alors quand?

Moi: je sais pas, personne le sais

Raffy: mais comment on peut savoir que ça va se faire si on sait pas quand?

Moi: parce que c'est la règle.

Raffy : moi, j'ai pas envie que tu meurs

Moi: moi non plus, je ferai tout mon possible pour que ça n'arrive pas.

Raffy: c'est pas juste!

Moi: je sais mon chat...

Maxime: tu sais Raphaël, Yuna est une battante, quand elle a décidé un truc, elle le fera quoi qu'il arrive. Et là elle a décidé de se battre contre sa maladie, alors peut importe le temps que ça va lui prendre, elle va y arriver.

Raffy hoche la tête et demande s'il peut aller regarder la télé, mon père part donc lui allumer la télé et nettoyer son vomi. Je regarde Maxime, les larmes aux yeux.

Moi: tu le pensais vraiment ?

Maxime : de quoi?

Moi : ce que t'as dit à Raphaël.

Maxime : je pensais chacun des mots que j'ai prononcé. Je ne crois pas qu'il faille mentir aux enfants, ils sont capables de comprendre.

Moi: il faut juste savoir trouver les mots. Je penses comme toi, mais je ne peux pas lui promettre que je vais guérir, parce que si c'est pas le cas..

Maxime : ce sera le cas

Moi: on n'en sait rien

Maxime : moi je le sais

Moi: non, personne le sais. Si je ne guérit pas, il sera en colère contre toutes les personnes qui lui ont dit que je guérirait.

Maxime : j'espère vraiment que tu guérira.

Moi: moi aussi

une nouvelle youtubeuse au loat? Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant