Ch 21 - Cinq balles

164 9 2
                                    

Ça faisait désormais 2 semaines qu'Illi et moi avions fait la khotba, je m'impliquais bien dans mon business, j'apprenais à diriger mes sociétés, à lire les documents, à gérer le budget. J'en étais qu'aux prémisses, ça allait prendre du temps tout ça.

Le matin même, mon associé au Maroc dans l'affaire de l'huile d'olive m'avait envoyé des photos des infrastructures déjà installées et en route dans ce petit village au pied de l'Atlas. Tout s'était mis en place et les habitants étaient très contents. On avait embauché pleins de jeunes de là-bas qui étaient sans emploi, ou dans une situation précaire, avec des jobs saisonniers dans les grandes villes. Une bonne chose de faite en somme.

Mais pour Joe et Taha, les choses chauffaient. Il y avait eu pleins d'incidents, Taha était très dur avec les gars, il savait qu'il devait l'être, il n'avait pas le choix. Joe négociait de partout, il parlait avec tout le monde, nos gars, nos clis, nos petits, mais le Loup était déterminé à aller jusqu'au bout. La perte de l'Araignée ne lui faisait ni chaud ni froid. Joe m'avait dit que Petit Karim était toujours chez eux, qu'il avait beaucoup parlé sous les "coups de pression" de Tonio et Taha. Et c'était pas réjouissant.

Ce jour-là donc, j'étais à mon bureau avec mon fiduciaire, quand un gars est rentré dans mon bureau.

Moi - Ouais? T'es qui toi??

Lui - Agent D***, inspecteur à la brigade criminelle de ***. Je suis venu vous demander de me suivre svp, monsieur C***.

Moi - Pourquoi ?

Lui - Il est 14h47, vous êtes dès à présent sous le régime de la garde à vue...

Il a continué son charabia, je l'ai pas écouté plus que ça. J'avais pas le choix alors je me suis levé.

Moi - Julien, appelle mon frère, Ali C***, y'a son numéro dans le carnet, dis-lui ce qui vient de se passer et dis-lui de venir sur *** le plus vite possible.

Julien - Oui, oui Hisham, je m'en occupe !

Julien savait très bien que mes affaires n'étaient pas toutes blanches alors il a pas eu l'air surpris. J'ai suivi l'agent de police et on est sorti des locaux.

Moi - C'est pour O***?

Agent D*** - Vous verrez au commissariat. Allez, montez dans le véhicule.

Moi - Je parlerais que quand je verrais mon avocat pas avant, c'est pas la peine de me faire un interrogatoire.

Agent D*** - Montez.

Je suis monté, un autre agent était avec lui. Je me suis assis à l'arrière et j'ai rien dit de tout le trajet. J'étais inquiet, forcément : est-ce qu'ils avaient trouvé quelque chose de sérieux ? Est-ce que c'était juste pour me mettre un coup de pression. J'allais bientôt le savoir de toute façon.

On est arrivé rapidement au commissariat et les agents ont procédé à la fouille avant de m'amener en cellule. Je me suis allongé et j'ai regardé le plafond, avant d'aller taper à la porte.

Moi - J'veux appeler !

Rien.

Moi - OH J'VEUX APPELER !

Un keuf est venu me voir.

Lui - CALME-TOI P'TIT CON ! TU VEUX QUOI?

Moi - Parle bien toi! J'suis pas ton pote, j'suis un gardé à vue, t'as pas à m'parler comme ça.

Lui - Tu fais l'fou toi? Tu veux que je t'en mettes une?

Moi - Vas-y, ça m'arrange.

Il a rien répondu à ça, et il est reparti.

L'Ange Noir [Hisham Et Illi]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant