Son retour

Chapitre 31: Bonheur mortel

Carla

La relation que moi et Tyler entretenions depuis cette fameuse nuit était étrange. Il n'y avait ni bisou, ni nuit mouvementée, mais il n'y avait pas pour autant des cris et des blessures. Ce n'était pas non plus de l'amitié, car le désir que nous nous portions était intense, nos yeux se dévoraient dès qu'ils le pouvaient et nos mains ne restait pas pour nous.

Il venait me provoquer, quelques nuits, toujours à moitié nue, mais il ne restait jamais et nos lèvres ne se touchaient en aucun cas. Il le voulait, je le voulais aussi, mais ni lui ni moi n'osions recommencer ce que nous avions fait, car il le voyait comme une erreur et moi aussi. C'était comme... s'il était incapable de retoucher mon corps avant d'avoir dit ce qu'il était incapable de prononcer à voix haute et que moi j'étais incapable de le refaire s'il ne me le disait pas.

Ce petit jeu durait depuis quelques semaines et ça commençait à être énervant, presque fatiguant, de ne pas savoir ce qu'il voulait. Je ne pouvais même pas comprendre ce que moi-même je désirais, alors réussir à le comprendre lui, cet homme compliqué et refermer, c'était impossible. Sérieux, à ce point, même lui avait abandonné d'essayer, comprenant qu'il ne pouvait pas lire en moi des lignes pas encore écrites.

- Tyler, que portes-tu ce soir?

- Du blanc, princesse, exactement comme la robe que je t'ai acheté.

- Tu m'as acheté une robe, dis-je, surprise et clairement pas au courant de cet achat.

Il soupira bruyamment et pointa de son index la longue robe blanche qui pendait sur un support, presque en plein centre de ma chambre.

- Tu te fous de ma gueule, tu pensais que c'était quoi ça, une décoration? Demanda-t-il, ayant l'air sérieusement déçu et tout de même bien amusé.

- J'ai la tête ailleurs, ces temps-ci, ok, M. je-n'oublie-jamais-rien-et-je-suis-toujours-parfait.

- Tu penses à moi, pas vrai? Me nargua-t-il, regardant son reflet dans mon miroir.

- Tu es assez obsédé par toi-même pour deux, je n'ai pas besoin de l'être moi aussi et je ne le suis pas.

- Oh bien sûr, Mme je-ne-ment-absolument-pas, rigola-t-il, la voix pleine de sarcasme.

Je levai les yeux au ciel, exaspéré de sa personnalité, un mélange parfait d'arrogance et de sarcasme, puis je m'avançais vers la robe pour l'enfiler. Je fis lentement passé mon doigts sur la longue manche serré qui allait couvrit mon bras droit, puis sur le rond qui allait couvrit mon seins gauche, la fente en forme de U au niveau de mes seins, la petite ouverture à droite du buste et enfin, je fis passer mon index sur la grande fente qui se trouvait sur le côté de ma cuisse gauche et qui coupait le bas de la robe en deux. Il avait bon goût, je devais vraiment m'avouer cela, seulement, en ce moment, j'aurais préféré qu'il achète une robe moins coûteuse et luxueuse, car j'avais l'intention qu'il me l'arrache ce soir, je le désirais même. J'emmerdais royalement mes morales, car s'il ne pouvait pas me dire ses fameux mots, je pouvais sûrement les déduire dans ses coups de reins divins.

- Cette nuit nous serons seuls après la soirée, pas vrai?

- Ouais, pourquoi? Demanda-t-il, se retournant enfin vers moi.

- J'ai pensé qu'on pourrait remettre ce que nous avions fait... tu sais, dans cette chambre.

- Je savais que tu le voulais, c'était évident. Tu es obsédé, affirma Tyler en s'approchant de moi, avant de déposer ses mains sur ma taille et de me coller contre lui.