CarlaTalon en main, je descendais calmement les escaliers du manoir, prête pour ce dîner. Je m'étais habiller, telle la femme d'un président, mais j'étais celle d'un mafieux, j'avais donc bien plus de pouvoir.
J'aurais dû avoir honte d'aimer un homme comme lui, mais je ne ressentais rien. J'étais plutôt fâché contre moi-même, car après tout, je m'étais répété de ne jamais tomber amoureuse de lui et je l'avais tout de même fait.
Arrivé au rez-de-chaussée, l'étage de réception, j'enfilais mes escarpins, remettais en place ma petite robe noire par précaution, descendais sur mes bras les longues manches et remontais plus proprement mon haut col roulé.
J'avais toute sauf la tête à la fête, mais Tyler avait insisté sur le fait qu'après la fusillade nous devions sembler calme et organisé, comme si rien ne s'était jamais produit. J'avançais en direction de la grande table qui pouvait accueillir une trentaine de personnes minimum, quand le bras de mon mari se glissa sous le mien.
- Ce soir tu fermes ta gueule, s'il te plait. Cette soirée est importante, si tout vire de nouveau mal j'aurai des problèmes.
Rien ne sortit de ma bouche, je me contentais de le fixer avec horreur, repensant au rêve qui m'avait hanté cette nuit. Je me demandais s'il ferait comme j'avais rêvé ou s'il était meilleur, moins bon peut-être. J'avais honte de mes propres pensées, honte de vouloir qu'elle se réalise.
Il jugea mon regard, regarda mon corps, mes muscles tendus, ma bouche sèche et il rigola sournoisement quand il remarqua ma respiration courte. J'avais simplement le goût d'arracher ses vêtements, malgré l'appréhension que j'avais de laisser un homme me toucher sensuellement de nouveau ou entrer en moi.
- Comment j'étais? Demanda-t-il, tout sourire.
- Quoi, laissais-je échapper d'entre mes lèvres.
- Comment est-ce que je te prenais?
- Je n'ai pas rêvé de toi, mentis-je, car un mensonge n'est pas un mensonge si l'autre personne le sait.
Il se pencha à mon oreille, voyant que nous nous approchions de la salle à manger et murmura:
- Je pari que nous étions dans une chambre, lumière basse, rideau fermé et porte verrouillée. Te connaissant, je devais être au dessus de toi, mes mains de chaque côté de ton visage et les tiennes devaient griffer mon dos. Tu devais gémir bruyamment, j'étais surement lent et profond et je suis presque sûr que nous l'avons fait encore et encore, toute la nuit.
- Bonne déduction, chuchote-je avant de le fuir.
Je m'assis à la gauche de Joshua et Tyler s'assit rapidement à ma gauche. Il trouvait toujours un moyen de m'humilier, que ce soit grâce à mon corps, mes pensées, mon passé ou mes désirs.
- Comment vas-tu, Joshua? Demandai-je, évitant ainsi de laisser place à une discussion entre moi et son frère.
- Intelligent, murmura Tyler au creux de mon oreiller gauche.
- Je suis un peu stressée, affirma Joshua. Tu sais, avec tout ce qui se passe en Sicile, pauvre Antonio. Sinon, toi comment vas-tu?
- Je vais bien, mieux que jamais même, mais j'ai peur pour Antonio et j'ai de la peine pour Stella, Ilaria et Asia.
Il posa sa main sur mon épaule et je ne la rejetais pas, cette fois-ci. Il était un des seuls hommes que j'appréciais réellement et ce depuis longtemps. Il était si gentil, parfait et toujours présent pour moi, tel un frère.
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Son retour
AksiyonTic. Je la haïssais, c'était insupportable. Elle était insupportable. Je détestais son caractère, ses yeux bleus, ses cheveux noirs et sa voix si énervante. Je n'avais pas signé pour cela quand mon frère m'avait demandé cette faveur. J'étais stupide...