****
Après tout ce qui s'est passé ce week-end, un peu de retour à la normale n'est pas si mal finalement. Mon dimanche n'a pas été une source de joie après l'altercation que j'ai eue avec mon père, mon oncle et Georgia. Je n'arrive toujours pas à croire que mon père, celui qui m'a élevé, me croit capable d'abandonner ma cousine sans scrupules.
Si j'avais su, je l'aurais clouée au lit pour qu'elle ne m'accompagne pas. Elle m'apporte sans cesse des problèmes.
Ils sont d'ailleurs repartis chez eux après cette semaine mouvementée. J'ai cru entendre mon oncle reprocher à mon père mon comportement. En tout cas, ses sous-entendus m'ont suffi pour le comprendre.
Et même avec tout ça, je n'ai cessé de penser à ce baiser que j'ai eu avec Atlas. En ce qui nous concerne, rien n'a changé depuis notre baiser. Je suis assis à côté de lui actuellement. Il dort encore sur sa table, des écouteurs dans les oreilles.
Avant que je n'arrive à ma place, j'avais peur de me rendre compte qu'il regrettait son geste envers moi. Mais rien de tout cela. Il m'a gratifié de son sourire de charmeur et j'ai passé le reste du temps à essayer d'écouter le cours.
Vivement les vacances...
Exceptionnellement cette année, nous sommes en vacances mercredi qui va suivre. Pour une sorte de séminaire des professeurs ou une connerie de ce genre. Ce qui veut dire qu'il me suffit d'endurer encore trois jours de cours avant de pouvoir me terrer chez moi.
Le cours se finit sans encombre avec une tonne de devoirs à rendre pour la rentrée. Atlas se lève nonchalamment de sa chaise en s'étirant. Je range mes affaires assez lentement, causées par un manque de motivation, mais pas assez vite pour me lever quand la main d'Atlas vient se loger dans mes cheveux pour les ébouriffer.
Son geste m'étonne, j'en viens même à rester stoïque le temps de longues secondes en le regardant partir de la salle. Un instant, je pense : Pourquoi agit-il aussi bizarrement avec moi ?
Son signe d'affection —si je peux l'appeler comme ça— n'échappe pas au regard de Ruth à quelques mètres de là. Si un regard pouvait tuer, je suis sûr que je serais déjà mort étalé au sol. Elle range ses affaires furieusement et s'approche de ma table.
Je n'ai pas le temps de me lever qu'elle appuie sa main sur mon épaule pour m'obliger à m'asseoir de nouveau.
— Écoute-moi bien, Simon. Je ne le répéterai pas. Atlas est à moi, alors n'essaye pas de flirter avec lui. Tu sais très bien que tu ne vaux même pas un seul de ses regards. Tu n'es qu'un bon à rien, tu ne l'as toujours pas compris ?
Je repousse sa main avec dégoût et me lève aussitôt de ma chaise.
— Alors, dis-moi, si je suis un bon à rien, t'es quoi, toi ? Vociférais-je sans préambule.
La fille qui se trouve devant moi ne m'intimide pas. Elle pense pouvoir me terrifier, mais sans sa copine blonde à ses côtés, elle ne représente aucune menace. Je m'apprête à lui passer devant, mais elle attrape mon avant-bras avant que je puisse m'enfuir de cette salle.
— On s'est embrassés, lui et moi, alors arrête d'essayer d'avoir son attention, tu ne fais que te ridiculiser davantage. Mais, tu ne comprends pas ? Il a juste pitié de toi. Rien de plus. Rentre-toi ça dans le crâne.
Mon cœur manque de me lâcher à l'instant où ses mots se propagent dans mon esprit.
On s'est embrassés, lui et moi.
On.S'est.Embrassés.Lui.Et.Moi.
Un instant, ma respiration s'arrête.
J'ai le sentiment que mon monde vient de s'écrouler sur moi. J'aimerais que ce ne soit qu'une erreur de sa part, mais son regard me prouve exactement le contraire.
VOUS LISEZ
SOULMATE
RomanceDans les rues de Birmingham, où l'acier et les histoires s'entrelacent, la vie de Simon n'est en apparence qu'une histoire comme les autres. De celle qu'on passe sans jamais vraiment s'en intéresser. Mais qui est-il vraiment ? Et que cache-t-il réel...