****
Marchant dans les rues de Birmingham en direction de mon lycée, mon portable se met soudainement à sonner. Je décroche en voyant le nom sur l'écran, un sourire aux lèvres.
— Décidément, tu ne peux pas te passer de moi, réponds-je avec ironie.
— Pourquoi tu ne m'as pas appelé ?
Je perds mon sourire et mes lèvres se crispent. En moins de temps qu'il m'en faut, je comprends que mon frère est au courant de ce qu'il s'est passé quelques jours auparavant. Sa question provoque un silence de plomb.
— J'allais le faire, Adam...
— Et pourtant, c'est papa qui m'a appelé en premier.
Je souffle bruyamment, l'imaginant se plaindre de moi pour la façon dont je lui ai parlé vendredi soir. Je me pince l'arête du nez, détestant intérieurement mon père pour avoir appelé à la rescousse mon frère comme s'il allait être de son côté.
— Qu'est-ce qu'il t'a dit ? Me résignai-je à lui demander.
— Il m'a demandé si je savais.
— Et ?
— On s'est disputés violemment. Il n'a pas aimé que je le remette en place, je suppose.
— Étonnant...
Après un long silence, il ajoute :
— Ça va ?
— Hum.
— Réponds-moi sincèrement, je n'aime pas que tu me mentes.
Si tu savais mon frère...
— C'est jamais agréable d'écouter ton père te dire qu'il ne t'acceptera jamais comme tu es.
— Il finira peut-être par changer d'avis, après tout, tu es son fils. Il finira par l'accepter, j'en suis sûr.
J'aimerais lui dire qu'il a tort. Que peu importe les actes que je fais, il me rejette. J'ai parfois l'impression qu'il ne m'a jamais voulu, qu'il aurait préféré que ma mère avorte. Je ne connais pas la raison pour laquelle il me traite de cette façon. Cela va bien au-delà des ressemblances entre ma mère et moi.
Mais malgré ça, malgré les mots d'Adam qui se veulent rassurant, nous savons tous les deux que ce n'est pas aussi facile. J'ai beau être son fils, cela ne change en rien qu'il est constamment déçu de moi. Mais, avec mon frère, j'essaye d'être fort. Je veux lui montrer qu'il n'a pas à s'inquiéter de mon sort.
— J'espère que t'as raison alors, parce que je n'ai jamais vu une ambiance aussi froide que depuis notre dispute. On se croise à peine dans la maison et les seules fois où nous nous croisons, il m'ignore royalement. Je ne sais pas si c'est à cause du fait que je sois gay ou qu'il est surpris Atlas sortant de la mai-
Mes mots meurent sur ma bouche. Je m'arrête net dans la rue, le visage livide et une envie furieuse de m'écraser la tête contre le bitume. Une seconde passe, puis une deuxième. Le seul bruit environnant que j'entends est le bruit des oiseaux chantant dans les arbres au-dessus de moi.
Eh merde...
— Qu'est-ce que tu viens de dire ?
Je tique nerveusement en continuant mon chemin, me grattant nerveusement la gorge avant de changer de sujet pour tenter de lui faire oublier mes paroles.
— Rien d'important, d'ailleurs, tu comptes venir pour Noël ?
— Ne change pas de sujet, c'est qui cet Atlas ?

VOUS LISEZ
SOULMATE
RomansaDans les rues de Birmingham, où l'acier et les histoires s'entrelacent, la vie de Simon n'est en apparence qu'une histoire comme les autres. De celle qu'on passe sans jamais vraiment s'en intéresser. Mais qui est-il vraiment ? Et que cache-t-il réel...