| ÉPILOGUE |

2.7K 146 52
                                    

****

8 mois plus tard...

— Il est courant pour ton retour à Birmingham ?

— Atlas ? Pas encore. Je préfère lui faire la surprise.

Mon frère dépose ma valise dans le coffre de la voiture avant de s'installer au volant. Il ne cache pas son rire et m'offre une moue faussement attendrie. J'attache ma ceinture de sécurité, alors que petit à petit, je vois l'aéroport disparaître du rétroviseur.

La vérité derrière tout ça, c'est que je ne sais pas si Atlas souhaite me voir. Je ne me sentais pas à l'aise de lui demander de venir me chercher à l'aéroport alors que huit mois sont passés sans que nous ne nous soyons vus. Je sais qu'il n'a pas refait sa vie avec quelqu'un d'autre, mais peut-être a-t-il perdu ses sentiments pour moi ?

Nous avons gardé contact pendant mon voyage, mais plus les jours passaient, plus les messages se faisaient rares. Pourtant, je serais prêt à parier qu'il était réellement heureux de m'avoir au téléphone à chaque fois que nous nous appelions. Mais la distance a véritablement eu raison de nous. Et puis, je crois qu'au fond, ça nous faisait du mal à tous les deux de parler à travers un téléphone et non pas en face à face.

Je ne l'avouerais pas à mon frère, mais j'ai peur de voir sa réaction lorsqu'il apprendra mon retour. Cela fait huit mois, après tout. Et je crois que je ne pourrais même pas lui en vouloir s'il venait à rompre définitivement avec moi. Nous avons grandi pendant ces longs mois passés dans un pays différent, alors il ne serait pas impossible que ses sentiments aient changé depuis tout ce temps.

— Alors, dis-moi. C'était bien le Portugal ?

Je chasse mes pensées et me concentre sur mon frère qui attend sagement ma réponse. Si, j'ai aimé ? Le mot n'est pas assez grand pour décrire mes impressions et mes sentiments.

J'ai passé un mois absolument fantastique là-bas. Je regrette de ne pas avoir pu y rester un peu plus longtemps. Même si je crois qu'au fond de moi, j'avais aussi le besoin de rentrer à la maison. Je pense avoir vécu assez de choses pendant mon voyage pour pouvoir me reposer pendant quelque temps avant de vouloir repartir de sitôt.

Après avoir passé six mois en France, je suis allé en Espagne, puis au Portugal. Avec un budget restreint, certes, et moi-même, je ne sais pas comment j'ai pu me débrouiller. Mais, comme quoi tout est possible.

Durant le reste du trajet, je lui raconte les dernières péripéties dont il n'est pas encore au courant. Au bout d'une vingtaine de minutes, nous arrivons à la maison, là où mon père m'accueille d'une accolade et d'un sourire sincère aux lèvres. Lorsque je pose mes yeux autour de moi, rien n'a changé depuis mon départ. Tout est comme huit mois auparavant. Je suis remué par tout un tas de souvenirs qui me réchauffent le cœur et me rappellent tout ce que j'ai vécu ici.

Sans plus tarder, je monte dans ma chambre, installe mes affaires et m'allonge un instant dans mon lit.

Je suis de retour...

****

Je stresse. Non, disons plutôt que je panique. Pourquoi ? Je n'en ai aucune idée. Après tout, il ne va pas me rejeter, n'est-ce pas ?

J'avance maladroitement jusqu'au porche des Torres et hésite un bon paquet de minutes avant d'enfin frapper à la porte. Mon cœur se met à battre follement dans ma poitrine, comme si la simple idée de le revoir allait me provoquer un arrêt cardiaque dans les prochaines minutes.

Merde, je suis tétanisé à l'idée de le revoir après si longtemps.

La porte s'ouvre et j'inspire brusquement. Il va me détester de lui avoir caché mon retour à Birmingham. Je m'attends à tout. À ce qu'il me rejette. Qu'il me prenne dans ses bras. Ou même qu'il referme simplement la porte. Mais, ce que je trouve devant mes yeux n'est probablement pas ce à quoi je m'étais attendu.

SOULMATEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant