15 | Billie

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Tôt ce matin avant que je ne parte travailler, j'ai reçu un message d'Atlas. Il s'est excusé d'être parti si soudainement et m'a promis qu'il m'expliquerait ses raisons. Je dois avouer que sa réaction après avoir reçu ce message m'a beaucoup intriguée.

Atlas est un garçon sûr de lui et qui ne montre jamais réellement ce qu'il ressent. Alors c'est toujours un peu difficile de le cerner aussi bien qu'il l'a fait avec moi. Avant que je ne le rencontre, je ne savais même pas qu'il faisait du MMA, ni qu'il avait une sœur. Ça m'a d'ailleurs beaucoup surpris.

— ...Simon.

Je sursaute à l'entente de mon nom. Je me retourne vers Madame Davies, les bras croisés avec un torchon sur l'épaule. Son rouge à lèvre rosé et sa robe fleurie contrastent avec son teint pâle caché par toute une flopée de petites taches de rousseur.

— Pardon, vous disiez ?

— À quoi pense ta petite tête ?

— Rien du tout d'important.

Elle porte sur moi un regard bien trop équivoque. Elle ne me croit pas. Mais comme d'habitude, elle passe à un autre sujet.

— J'ai vu Madame Cooper ce matin et tu sais quoi ? Sa fille va se marier avec le fils du boucher au coin de la rue. J'ai toujours pensé qu'il aimait les hommes, je ne comprends pas.

Encore et toujours des potins...

Je crois que je ne me lasserai jamais de sa curiosité maladive de vouloir connaître tous les commérages du quartier. Chaque jour, elle me rapporte ce qu'elle a appris en faisant ses courses ou en allant chercher son pain.

Personne ne doit se douter que tous leurs secrets sont dévoilés à un gamin de dix-sept ans. Madame Davies est littéralement née pour faire du commérage et en sachant qu'elle vit seule, avoir quelqu'un à qui raconter tout ce qu'elle découvre lui fait extrêmement plaisir.

C'est sa façon à elle d'occuper ses journées...

— Les gens ne sont pas toujours ce qu'on croit, réponds-je avec détachement en allant vers l'avant de la boutique.

— Ça, c'est bien vrai, j'ai d'ailleurs appris il y a à peine deux jours que mon cousin éloigné était en prison pour vol à main armé. Je ne l'ai vu qu'une seule fois de ma vie, mais la dernière fois que je l'ai vu, c'était un père de famille d'une petite fille de cinq ans.

Je me retourne vers elle avec étonnement.

— Oh, c'est... Triste, enfin, je suppose.

— Ce мудак le méritait bien de toute façon. Je plains cette pauvre petite... Même si je ne pouvais pas le blairer. Une connerie de ce genre allait forcément lui tomber dessus.

Je ne peux pas empêcher un petit sourire d'apparaître au coin de mes lèvres. Je m'apprête à lui répondre lorsque la cloche au-dessus de la porte d'entrée retentit.

Instinctivement, je souris en tournant ma tête vers le client qui vient d'entrer dans la boutique, mais mes lèvres se bloquent lorsque je m'apprête à lui souhaiter la bienvenue.

— Salut, Simon.

Au coin de l'œil, j'aperçois la tête de Madame Davies se tourner brusquement vers moi. Je n'y prête pas attention parce que mon regard reste bloqué sur lui.

Atlas.

Quand il m'a envoyé ce message ce matin, je lui ai proposé de venir à la boutique. Il m'a répondu qu'il passerait, mais ça m'était complètement sorti de la tête. Je l'observe depuis l'entrée. Un peu plus éclairée par le soleil qui tape à travers les vitres, je ne peux m'empêcher de le trouver... Renversant.

SOULMATEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant