SOULMATE

1 | 365 jours

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Tic-tac, tic-tac...

Une année.

Trois-cent-soixante-cinq jours.

Ce n'est rien, pas vrai ?

Juste une petite année et je pourrais me barrer de cet endroit qui me pourri la vie depuis deux ans. Parfois, j'ai l'impression que cet enfer ne finira jamais. Comme si j'étais enfermé dans une boucle temporelle qui me ramène sans cesse à la case départ.

Mais, voilà.

Plus qu'une seule année à subir les heures passées dans ce lycée où je ne ressens rien d'autre qu'un sentiment d'étouffement.

Je haïs cette école qui proclame que notre vie sera bien meilleure parce qu'ils ont l'argent pour nous le faire croire. À croire que les riches passent pour les plus intelligents avec un avenir radieux qui les attend.

Si seulement.

Ce sont surtout des personnes méprisables qui s'en prennent au plus faible pour monter les échelons. La loi de la jungle, voilà ce qu'il en est. La victoire revient au plus fort et au plus riche.

Sans oublier que tout est une question de hiérarchie ici.

Tu as de l'argent ? Soit, tu peux faire partie de cette école. Tu n'en as pas ? Alors, tu vivras comme les rats d'égouts à la recherche de la moindre nourriture, espérant qu'aucun d'eux ne t'écrase avant.

Non, ce n'est pas de l'intelligence ça. Simplement de l'égoïsme pur et dur. Ils sont tous pareils, sans exception. Les profs, les élèves et ceux qui la dirigent... Tous des hypocrites sans la moindre compassion.

L'institut prestigieux de Sainte Helena n'est rien d'autre qu'un calvaire pour un élève comme moi.

Je ne suis rien, ni personne ici.

Je ne suis ni Simon, ni l'élève au fond de la classe. Non. Avec ses fauves, je suis le souffre-douleur. Le persécuté. La victime. Ou encore le harcelé de l'école.

Alors oui, je rêve que cette année se finisse pour que je puisse partir et ne plus jamais revenir.

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Lorsque j'étais enfant, je n'appréciais pas particulièrement l'école. La simple idée de m'asseoir sur une chaise pour écouter des adultes parler de grammaire et d'histoire me barbait déjà bien avant que je n'arrive au collège.

Et pourtant, j'aimais y aller chaque matin. M'amuser avec mes copains ou même manger à la cantine rendait ma journée bien moins ennuyeuse. Des choses futiles, mais qui me permettaient de ne pas totalement me désintéresser de l'école.

Aujourd'hui, c'est tout autre.

Angoisse, nervosité et épuisement.

Voilà ce que je ressens lorsque je me réveille le matin avant d'aller au lycée. Une boule se forme au fond de mon ventre et je n'arrive plus à réfléchir sereinement. C'est terrifiant.

Aujourd'hui, c'est la rentrée. Et cette boule ne fait que grandir à chaque minute que je passe à me lamenter dans mon lit. Je redoute cette journée depuis que ma précédente année s'est finie.

À cause de ça, impossible de m'endormir hier soir. Tout mon corps me dictait de rester éveillé à cause de l'angoisse que je ressentais à l'idée de retourner en cours le lendemain matin.

Je n'ai fait que tourner, tourner et encore tourner dans mon lit avant de tomber d'épuisement. Deux heures de sommeil plus tard, mon réveil s'est allumé avec un morceau de Survivor dans les oreilles.