SOULMATE

22 | Au nom de la loi

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Cela fait maintenant une dizaine de minutes que nous sommes réveillés, nos corps emboîtés et la main d'Atlas qui fait des aller-retour sur la peau de mon dos. Aucun de nous n'a envie de briser ce moment où nous ne sommes qu'Atlas et Simon.

Deux garçons qui s'aiment malgré leurs différences.

Mais, la réalité revient vite au galop.

Je ne suis pas censé être ici et si mon père l'apprend, je peux dire adieu à ma vie paisible. Et malgré mon désir de rester dans ce lit à me prélasser avec Atlas, je n'ai pas envie de me prendre la tête encore une fois avec mon père. Notre relation est déjà bien assez désastreuse comme ça.

— Il faut que je rentre chez moi, Atlas.

Je l'entends marmonner une réponse inarticulée, la tête enfouie dans mes cheveux débraillés.

— Tu me déposes ?

Encore une fois, sa réponse ne laisse pas de place à la réjouissance. Comme seule réaction, j'ai le droit à son petit souffle d'agacement habituel contre ma nuque. Je pose mon menton sur son torse, relevant la tête vers lui pour planter mes yeux dans les siens. Il remonte mes mèches sur le haut de ma tête de sa main bandée.

Mes yeux louchent sur sa blessure le temps d'un instant, jusqu'à ce qu'elle disparaisse de mon champ de vision pour se poser innocemment sur mes hanches. Il caresse ma peau avec délicatesse, me rassurant de son doux regard amoureux.

— Je vais bien, Simon.

J'acquiesce de la tête comme seule réponse à son affirmation. Hier soir, j'ai vu une facette différente d'Atlas. Celui d'un homme prêt à tout pour avoir ce qu'il veut et celui prêt à me défendre corps et âme.

En revanche, une chose m'intrigue.

Cet homme.

Ce Mason.

Pourquoi lui en voulait-il autant pour une simple défaite ?

— Dis-moi, je peux te poser une question.

— Bien sûr, mon chou, tout ce que tu veux.

— Je peux savoir pourquoi il t'en voulait autant cet homme hier soir ?

Un léger sourire apparaît aux coins de ses lèvres. J'ai l'impression qu'il s'attendait à ce que je lui pose cette question un jour ou l'autre. Et je dois avouer que ma curiosité aimerait assouvir ce sentiment.

— Nos deux coachs ont une sorte de rivalité entre eux. Ça ne date pas d'hier, je crois qu'ils étaient ensemble au lycée, donc je suppose que ça vient de là. Et puis, Mason est un mauvais perdant, il frappe fort, mais c'est tout.

Encore une fois, je finis par acquiescer. Cela ne me semble pas vraiment égal par rapport à la haine qui transperçait ses yeux hier soir.

— Il avait bu et fumé, je pense que ça vient de là aussi, me révèle-t-il après un instant.

En effet, il n'avait pas l'air dans son état normal lorsqu'il a essayé de nous agresser. Avant que je ne puisse ajouter quoi que ce soit, l'un de nos téléphones se met à sonner bruyamment dans la pièce.

Nos têtes se tournent simultanément vers la source du bruit et après un léger mouvement de sa part, il attrape son téléphone.

Ses lèvres se pincent lorsqu'il voit le nom s'afficher sur son écran. De mon côté, je ne peux rien voir du destinataire qui vient de nous interrompre. Après un petit moment où le téléphone d'Atlas continue de vibrer sous sa main, il répond, laissant l'appel en haut-parleur et en reposant l'arrière de son crâne contre la tête de lit.