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J'ai attendu. Dans le froid. Mon front posé contre mes genoux recroquevillés sur moi et le téléphone collé à ma main depuis que je l'ai appelé, lui. Mais, j'ai attendu. Puis le moteur d'une voiture s'est arrêté non loin de ma position.
Mes yeux se lèvent vers la voiture noire qui vient de se stationner sur une partie du trottoir. Et c'est là que son regard s'est accroché directement dans le mien. J'ai senti une bouffée d'oxygène m'envahir les poumons.
À ce moment précis, je comprends que sa présence me provoque un sentiment inconnu au fond de mon cœur. Ce sentiment que j'aimerais que son regard ne quitte jamais le mien.
Son corps se déplace vers moi, une mine fatiguée et les cheveux ébouriffés. Certaines mèches rebelles retombent à l'avant de son front, laissant entrapercevoir son regard. Ses épaules sont contractées, mais le plus flagrant est son regard. Oui. Son regard est rempli d'une certaine... Colère ? Agacement ?
Merde.
Qu'est-ce que tu as fait, Simon ?
Ça ne te suffit pas qu'il veuille bien t'adresser la parole ? Tu veux toujours plus, plus, plus...
Tu es stupide.
Complètement stupide.
Ses pas s'arrêtent juste devant moi, les yeux baissés sur mon pauvre corps frêle. Et d'un mouvement, il attrape mes genoux qu'il tire vers lui pour poser mes pieds à terre. Ses paumes de mains chaudes se plaquent contre mes cuisses et j'aimerais qu'il ne les enlève jamais. Je n'ose pas esquisser le moindre mouvement, ni trop respirer par peur que sa colère ne soit dirigée vers moi.
Mais, ses yeux d'une couleur presque d'un vert sapin ne me montrent aucune méchanceté. Sa voix s'élève alors dans l'air :
— On t'a fait du mal ?
Son ton est terriblement doux et tendre. Je n'arrive pas à définir pour quelle raison, mais il m'apaise. Peut-être parce qu'au fond de moi, je sais qu'il est là pour me soutenir si je chute.
— No-non, pas du tout. Je-je suis désolé, je n'aurais pas dû t'appeler, j'ai dû te déranger dans ton sommeil, je suis désolé.
J'évite son regard sur moi et tourne la tête vers la rue déserte. Nous sommes dans un quartier dit "bourgeois" de Birmingham. Cela doit avoir un côté plaisant d'avoir une maison qui n'est pas collée à une autre. L'enfant au fond de moi rêvait de vivre ici avec une famille épanouie.
Malheureusement, les rêves ne se réalisent que la nuit.
Atlas attrape mon menton pour le replacer en face du sien.
— Ça me fait plaisir de te voir, mais j'ai besoin de savoir ce que tu as, Simon.
Simon.
Mon nom prononcé par ses lèvres paraît tellement différent qu'il m'en donne des papillons au ventre. J'aimerais lui expliquer toute l'histoire, mais je ne saurais pas par où commencer. Il semble le comprendre et se redresse pour me surplomber de toute sa hauteur.
— Allez viens, tu vas avoir froid comme ça.
Il m'indique d'un coup de tête sa voiture tout en se retournant, sachant pertinemment que je le suivrais. Nous rentrons dans le véhicule d'une chaleur réconfortante et il se met en route en silence.
Durant plusieurs secondes, je fixe mes doigts avec lesquels je joue depuis que nous sommes rentrés dans sa voiture. Anxiété. Quand elle t'attrape par le cou, elle ne te lâche plus. Mais, maintenant, j'ai l'habitude de ressentir ce sentiment qui me bouffe de l'intérieur.
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SOULMATE
Storie d'amoreDans les rues de Birmingham, où l'acier et les histoires s'entrelacent, la vie de Simon n'est en apparence qu'une histoire comme les autres. De celle qu'on passe sans jamais vraiment s'en intéresser. Mais qui est-il vraiment ? Et que cache-t-il réel...