37 | Prom night

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— Je n'arrive pas à croire que mon petit frère a fini le lycée...

— C'est maintenant que tu t'en rends compte ?

— Évidemment ! Pour moi, tu as toujours dix ans. Et me voilà à te mettre un nœud papillon pour ton bal de promo. Tu sais que ça me vieillit tout ça ? Je ne me rappelle même plus de mon propre bal de promo !

— Tu m'étonnes, c'était il y a des siècles, ajoutais-je.

En réponse, je reçois un coup de poing à l'épaule. Cette complicité avec mon frère m'avait terriblement manqué. J'ai l'impression que cela fait des années que nous ne nous sommes pas retrouvés tous les deux dans une ambiance aussi légère.

Il finit d'enrouler mon nœud papillon bleu clair en concordance avec mon costume de la même couleur et de ma chemise blanche en dessous. Je ne crois pas mettre autant apprêté de toute ma vie. La raison ? Je n'avais pas d'Atlas dans ma vie pour me traîner dans les magasins de costume de la ville.

Résultat, je ressemble à un véritable pingouin emballé dans du papier-cadeau.

— Et voilà !

Il attrape mes épaules et me fait tourner vers le miroir derrière moi. Dans ce reflet, je ne reconnais pas la personne qui se trouve devant moi. Il a pourtant les mêmes traits, le même corps, mais pourtant, ça n'a rien à voir avec moi. Non. Dans mes souvenirs, cet homme n'avait pas l'air aussi... Confiant, sûr de lui et heureux. Oui, c'est exactement ça. Cet homme devant moi a l'air si épanoui que cela ne peut pas être réel.

Mes cheveux sont plus soigneux, voire brillants, mes épaules se sont même un peu plus musclées avec le sport que me fait faire Atlas et mon visage a l'air si... Paisible. Je reste ébahi devant cette silhouette inconnue. Et pourtant, je l'aime. J'aime cette représentation de moi qui a tellement vécu et qui s'est tellement battu pour défendre ses choix.

— Tu es vraiment très beau dans ce costume, Simon.

La voix sincère de mon frère me ramène à lui. Je vois ses yeux briller à travers le miroir et je ne peux m'empêcher de sourire à son compliment qui me touche en plein cœur.

— Et je suis très fier de l'homme que j'ai devant moi, je veux que tu le saches.

Aussitôt, je me tourne vers lui. Entendre ces mots sortir de sa bouche me rend particulièrement émotif et j'ai envie de le prendre contre moi pour le remercier de m'avoir tant soutenu dans le passé. Je ne pourrais jamais assez lui dire merci pour toutes les fois où il a été là pour moi, alors que personne d'autre ne l'était.

— Je sais que je n'ai pas été très présent pour toi ces derniers temps et je m'excuse. Je sais à quel point ça a dû être difficile avec papa et je n'ai pas été là. Je suis vraiment désolé.

— Qu'est-ce que tu racontes ? Je ne veux pas de tes excuses. Rien n'est ta faute et je ne t'en veux absolument pas. Tu étais à Londres, Adam. Tu n'allais certainement pas venir à Birmingham tous les week-ends pour me consoler. Tu as tellement fait pour moi, tu ne dois sûrement pas t'en rendre compte, mais c'est le cas ! Et malgré les kilomètres, je savais que tu étais là. À mes côtés. Et c'est le plus important pour moi.

Sans que je ne m'en rende compte, ses bras viennent s'enrouler autour de ma taille. Au début, je me crispe, ne sachant pas comment réagir à ce contact si soudain, puis je finis par lui rendre son câlin. Les effluves de son parfum embaumant mes narines dans un sentiment de nostalgie agréable.

— Tu sais que je serais toujours là, pas vrai ? Peu importe le nombre de kilomètres ou de frontière.

Un sourire se dessine sur mes lèvres, alors que nous nous reculons l'un de l'autre. Il pose une main sur mon épaule pour la serrer affectueusement avant de s'écarter définitivement de moi. Il inspire et expire avant de rouler des épaules.

SOULMATEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant