La serveuse [Tome 2]

1. Le début d'un (mauvais) rêve

Sept mois, sept putain de mois qu'elle était partie à cause de moi.

C'était ma faute.

Pas un jour ne passait sans que je pense à elle, je voulais qu'elle revienne.

Je me demandais comment elle allait, si elle s'en sortait, si elle ne m'en voulait pas trop pour la décision que j'avais dû prendre, si elle reviendrait un jour.

Je voulais la voir, lui dire que j'étais désolé et que je n'étais qu'un con.

J'avais fini par aller dans sa chambre un soir sur deux lors de mes insomnies. J'avais l'impression d'être près d'elle et la chambre avait encore son odeur.

Elle me manquait terriblement.

J'avais verrouillé la porte de sa chambre depuis quelques semaines, son odeur se mélangeait à la mienne et je m'étais juré que je n'y retournerai que lorsqu'elle reviendrait ici.

Même si j'avais suivi de près tout ce qu'elle faisait les premières semaines, j'avais arrêté, et j'avais décidé de passer à l'étape supérieure dès que l'occasion s'y présenterait.

De : tête d'enclume
Chinois ce soir ?

Ah ouais léger changement, mon frère squattait ici depuis deux semaines car il devait rester à San Francisco à cause d'un événement important pour l'entreprise.

Il appelait ses enfants et sa femme tous les soirs et les voyait le weekend. C'était assez mignon à voir je devais l'avouer.

Pendant qu'il assurait sa vie de famille, je me laissais sombrer.

À : tête d'enclume
Ok.

Je bossais depuis quelque temps sur un nouveau projet, en fait j'avais une alliance en tête. Une nouvelle société s'était développée depuis quelques mois et elle était bénéfique pour la nôtre.

Ce qui voulait dire que j'allais devoir aller voir le type pour lui proposer un accord. Notamment parce qu'en cherchant bien, j'avais fini par découvrir que cette société avait fait affaire avec nous dans le passé.

Et ce n'était pas pour rien, elle était complémentaire à la nôtre. Le trafic d'armes, le financement de clubs clandestins et de transports d'armes permettaient de nous faire de la thune.

Avec notre entreprise illégale, les choses devenaient plus intéressantes et le profit ainsi que le bénéfice augmentaient considérablement.

J'allais devoir faire un saut et aller en parler avec Horia, c'était un putain de bon investissement.

La porte claqua alors que je finis mon cinquième verre de whisky de la soirée, enfin, en général il y en avait plus. Je devais trouver des solutions pour tenir le coup et garder le mental.

- Tu ne devineras jamais qui j'ai croisé ! S'exclama Aaron en posant ses clés de voiture avec les miennes sur le meuble.

- Le peu de respect que j'ai pour toi ?

Mon sarcasme et mon insolence légendaire ne me quittaient pas.

Ma bouée de sauvetage.

- Ahahah très drôle, non. J'ai croisé l'ex d'Hailey.

- Lequel ?

Ouais ma sœur avait eu pas mal de rencard et de flirt au lycée entre ses ruptures avec l'autre connard infidèle.

- Le gentil, celui qu'on aimait bien et devine quoi ? Il est toujours célibataire, annonça-t-il en s'asseyant à côté de moi. Il est possible que je lui ai filé le numéro d'Hailey sans faire exprès.