La serveuse [Tome 2]

13. Longue soirée

- Non, je n'ai pas beaucoup dormi, répondai-je à Ethan qui venait de faire une remarque sur mes cernes.

- Combien de temps ?

- Deux heures je dirais.

Je faisais toujours les mêmes cauchemars, Judith ne pouvait rien y changer. J'avais cette peur constante qu'il lui arrive quelque chose.

Et ces messages n'arrangeaient rien.

Ça tournait en boucle dans ma tête, j'avais un très mauvais pressentiment.

"Tu vas finir par le regretter si tu continues de m'ignorer."

Ethan était en train de préparer à manger, il avait décidé que ce serait pour se faire pardonner.

- Et comment va tout le monde ? Tout se passe bien ?

- Ouais, tout roule, affirmai-je d'un ton détaché.

Enfin, sauf si on oublie le fait que je n'ai plus aucune nouvelle d'Horia depuis notre dernière altercation. C'était une catastrophe et ce dîner de famille n'allait rien arranger.

Judith arriva dans la cuisine, elle était habillée avec une de mes chemises et un de ses pantalons. Je ne pouvais pas m'empêcher de la trouver incroyable.

Elle avait relevé ses cheveux en un chignon un peu mal fait en laissant sortir quelques mèches. Elle ébouriffa mes cheveux avant de partir se faire un café.

- Bonjour à toi aussi, soupira Ethan en faisant cuire ses pâtes.

- Je savais bien que je n'aurais pas dû m'approcher de ce plateau de ouija.

Elle faisait encore référence au fait qu'Ethan se soit fait passer pour mort. Enfin, c'était surtout ses parents qui lui avait fait croire ça.

Elle se tourna vers nous en croisant les bras contre sa poitrine. Elle fusillait littéralement son cousin du regard, on dirait bien un frère et une sœur, ça me rappelait ma relation avec Horia.

- Continue à me regarder comme ça et je te fais un remake de Conjuring.

Elle lâcha un petit ricanement avant de prendre sa tasse de café fumante entre les mains. Je me concentrais sur mes papiers, j'avais tellement de contrats à gérer que je ne savais même plus où donner de la tête.

J'avais bien trop de choses à gérer, le mal de tête commençait à me monter. Entre la fatigue, le réseau, mes inquiétudes, mon mal physique,...

J'étais presque à bout.

- Ary, ça va ? Me demanda Judith avec un regard inquiet.

- Je vais prendre un doliprane.

Un 1000.

J'ouvrai le placard de la salle de bain pour prendre un doliprane, je voyais Ethan entrer dans la pièce en refermant la porte derrière lui.

Il s'approcha de moi, les bras croisés contre son torse, il l'avait vu que ça n'allait pas. Enfin, plutôt que j'étais épuisé et ces derniers jours n'avaient rien arrangé.

La rééducation et mes lésions rénales m'avaient complètement épuisé. Si j'avais interdit à Judith de venir me voir, c'était pour être sûr de m'en sortir.

Il me fallait une source de motivation pour me rétablir au plus vite, elle m'avait énormément aidé sans vraiment s'en rendre compte.

Ça avait dû être dur pour elle, mais aussi pour moi.