Banrigh

Chapitre 3

J'en étais arrivé à la deuxième main quand Felipe arriva. Au vu de ses vêtements froissé, il avait du usé de sa vitesse surnaturel pour venir jusqu'ici. Juan était allé le chercher à la porte de service pour le guider jusqu'à moi et il n'avait pas été déçu du spectacle qui l'attendait. Je l'avais prévenu de ce qu'il pouvait arriver.

- Je commençais à m'ennuyer, deux minutes de plus et c'était son coeur que j'arrachais, murmurais-je en m'essuyant les mains sur un chiffon.

- Tu n'étais pas obligé d'en arriver là, siffla Felipe en attrapant son larbin pour le remettre debout. Et toi, arrête de geindre sinon c'est moi qui te l'arrache ton foutu palpitant.

- Bon revenons en à nos moutons. J'ai une très forte envie de t'arracher la langue aussi Felipe pour avoir osé me menacer. Tu dépends entièrement de moi, je suis la seule dans tout l'état de Californie à fournir un sang de si bonne qualité à mes clients. Client que j'ai appelé pour savoir si ils avaient rencontré le même problème que toi. Et tu sais quoi ? Tu es le seul à te plaindre. Donc je te le redemande, pourquoi tes stock sont-ils déjà écoulés ?

- On a subi une attaque il y a peu et j'ai été contraint de soigner mes gens. Boire du sang accélère la guérison tu le sais, on en a passé plus que prévu. Je n'aurais pas dû mentir, j'étais vexé d'avoir essuyé une bataille et je m'en suis pris à toi mais je reconnais que tu es plus forte que moi.

La fin de sa phrase parut lui arracher la bouche tellement il serrait les dents. J'étais incapable de savoir si il mentait ou pas, l'odeur de mort qui flottait autour des vampires m'en empêcher ce qui eux les arrangeait grandement.

- Je n'ai aucun moyen de savoir si tu me mens ou pas mais je vais te faire confiance pour cette fois ci. La palette a été préparé, ils vont venir te la livrer mais comme tu as eut du retard elle ne sera pas complète tu le comprends ça ?
Lui demandais-je comme si je parlais à un enfant.

- Oui, j'ai compris. On va se rationner jusqu'à la prochaine cargaison. Je vais tout de suite te faire le virement, dis moi combien je te dois, m'interrogea-t-il de son horrible voix nasillarde en saisissant son portable.

- Quatre cent milles dollars. J'ai rajouté les frais de nettoyage du sol que ton vampire a souillé. Maintenant va-t-en, et ne t'avise plus de jouer avec moi. Tu perdrais vite à ce jeu là, lui feulais-je au visage en remettant ma tresse dans mon dos.

- Aller viens toi, on s'en va, interpella Felipe à l'encontre de son larbin.

- Et mes doigts chef ?

- Ça repoussera imbécile, lui cria le vampire en le poussant devant lui.

Ils allaient franchir la porte accompagné de Juan quand je m'avançais une dernière fois vers Felipe, l'attrapant par le bras. D'une simple pensée mes doigts se transformèrent en une patte velue aux griffes acérés. Dans un mouvement rapide je lui entaillais la joue, lui laissant une grosse balafre de la tempe jusqu'au menton. Ses yeux s'écarquillèrent d'horreur et il siffla de douleur entre ses canines sorties.

- Pour t'apprendre a ne plus me menacer et envoyer ta racaille jusqu'ici. Dégage maintenant.

Il ne se fit pas prier, l'odeur nauséabonde de son sang s'envola avec lui et Alejandro referma la porte. Je me laissais tomber sur le divan dans un soupir. J'étais épuisée et toujours contrariée de ce qu'il venait de se passer.

- L'équipe de nettoyage passera à huit heures, Jenny est au courant elle sera là pour leur ouvrir. L'argent est sur le compte et Juan nous attend en bas pour rentrer à la maison. Est-ce que ça va Eryn ?

La dernière question de Alejandro me surpris et je levais les yeux vers lui. Je vis dans son regard qu'il était inquiet pour moi, réellement. Je n'avais jamais douté de la force de ses sentiments pour moi. Je n'avais juste jamais su quoi en faire alors j'avais préféré choisir un homme comme Noah, qui je savais ne ressentais rien pour moi hormis un désir brûlant de me baiser. Les choses étaient claires entre nous, du sexe point barre mais depuis quelques temps comme l'avait fait remarquer Juan il ne venait même plus me rejoindre la nuit.

Je fronçais les sourcils d'agacement et recentrais mes pensées sur l'homme face à moi. Il n'avait jamais faillit, toujours présent quand j'avais besoin de lui. Je lui tendis ma main et il s'en saisit, s'approchant de moi jusqu'à s'agenouiller devant le canapé.

- Ça va, rentrons à la maison, lui murmurais-je en caressant ses doux cheveux

Le beau brun de releva et m'entraîna avec lui, me remettant sur mes pieds.
En se dirigeant vers la porte, il se saisit d'un sac contenant mes chaussures et nous quittâmes la pièce saccagée derrière nous. Les marches étaient froides sous mes pieds nus mais je ne m'en formalisais pas, me laissant guider. Arrivé en bas de l'escalier, Alejandro me prit dans ses bras et m'amena dehors avant de rentrer dans la voiture ou nous attendait déjà Juan, assis derrière le volant. Ce dernier démarra quand nous fûmes installé.

- J'aurais put marcher tu sais , soupirais-je en posant ma tête sur l'épaule de l'homme à mes côtés.

- Je sais mais tu es pieds nus et tu en as assez fait pour aujourd'hui. Laisse nous prendre soin de toi de temps en temps.

- Oui laisse nous nous occuper de toi, approuva mon chauffeur. Noah est au domaine et il t'attend.

Aucune réplique ne me vint alors je restais silencieuse, appréciant ce moment de calme avant la tempête qui allait arriver. L'homme en qui j'avais confiance n'avait pas assuré ce soir et il allait devoir payer pour son erreur quelque soit son excuse. Je pris le temps de savourer les caresses que me prodiguait Alejandro sur le dessus de la tête.

Un doux ronronnement s'échappa de mes lèvres entrouverte, j'étais apaisé et mon fauve aussi. Elle en voulait plus de l'homme sur lequel j'étais appuyé. La panthère en moi l'avait toujours appréciée et elle aurait préféré que ça soit lui plutôt que Noah qui nous rejoigne la nuit. Mais j'avais eu peur car si elle était autant attachée à lui, j'aurais pu finir par l'apprécier plus que je le devrais et cela m'effrayais.

- A-t-il donné une raison a son absence ? Demandais-je à moitié endormie.

- Non il ne veut parler qu'avec toi, me répondit Juan.

- D'accord, mais je ne me fais pas confiance de rester seule avec lui. Il faudra que vous restiez, avouais-je un peu honteusement.

- On ne te laissera pas, tu n'as pas avoir honte. On vous a déjà entendu vous disputez avant qu'il ne prenne le dessus en jouant avec ta libido. Il sait très bien comment s'y prendre, me souffla gentiment l'homme à mes côtés en respirant profondément mon parfum. N'est pas honte de ce que tu peux ressentir. Il en a toujours abusé.

Et pourtant si, j'avais honte car à chaque dispute quand Noah était en tord il trouvais toujours le moyen de me faire oublier ce pourquoi on en étais venu à se crier dessus. Alors de savoir que les autres étaient au courant de comment il pouvait me manipuler si facilement raviva ma colère. Le brun à mes côtés se figea.

- Je sens ta colère Eryn mais tu n'es pas non plus de raison de l'être.

- Si, je suis faible de me laisser avoir à chaque fois, il en profite j'aurais dû arrêter tout ça depuis longtemps...

- Tu n'es pas faible ! Grogna notre chauffeur. C'est lui qui s'arrange pour avoir tes bonnes grâces et te faire oublier le reste. Tu devrais le laisser et prendre quelqu'un d'autre.

Il me lança un coup d'oeil dans le rétroviseur intérieur avant de lancer un rapide regard à Alejandro. J'avais très bien compris son petit message et peut-être que je devrais l'écouter. D'un geste lent je récupérais la main du beau brun et la portais à ma bouche pour y déposer un baiser.