Chapitre 10

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Une fois de plus Alejandro prit les devant, nous guidant jusqu'au bureau. Juan et lui avaient dû faire rentrer Aliénor car quand nous arrivâmes, seul mon second était présent, les fesses appuyées contre l'accoudoir du canapé. Il jaugea le nouveau venu et se remit droit, les sens en alerte me jetant un rapide coup d'oeil avant de retourner son attention sur l'inconnu derrière nous.

Le grand brun devant moi continua de me tirer dans son sillage. Je tentais de lui retirer ma main mais il ne lâcha pas, au contraire sa poigne se raffermit. Un léger grondement m'échappa, il était en train de m'énerver à agir ainsi. D'un coup sec je tirais sur mon bras mais rien n'y fit, il me jeta juste un regard noir. Ça en devenait absurde et gênant.

- Alejandro, lâche moi.

- Non, grogna-t-il en me toisant.

- Lâche-la, murmura l'étranger.

En penchant la tête en arrière, je vis qu'il était juste derrière moi et son odeur boisée et masculine m'atteignit de plein fouet. Je plongeais mes yeux toujours cachaient par les lunettes de soleil dans les siens et j'ai eu envie de m'y perdre pendant des heures. La magie palpitait en lui, retenue par une main de maître alors que la colère commençait à prendre le dessus sur lui. Son pouvoir avait une odeur brut et animal qui me fit frémir. Mon alter égo voulait se rouler dedans pour s'en imprégner.

Je l'avais déjà senti s'attacher à certains hommes comme avec Alejandro ou Noah mais là, c'était complétement différent. Elle n'avait pas du tout le même comportement que d'habitude et ces réactions me chamboulaient. L'homme derrière moi ne put s'empêcher de venir caresser du bout des doigts mes long cheveux qui pendaient dans le vide entre nous.

- Je ne suis pas venu ici pour chercher les ennuis. Comme je l'ai dit, j'ai besoin d'une faveur mais s'il te plaît lâche-la avant que je ne te brise les doigts. Pour être honnête je ne comprends pas ce qu'il se passe mais ma bête et moi ne supportons pas que tu la touches...

- Alejandro laisse la, intervint Juan en se rapprochant. Et éloigne toi.

- Pourquoi ?

- On en discutera plus tard en attendant fait ce qu'on te demande s'il te plaît.

Les deux membres de ma meute s'affrontèrent du regard quelques secondes puis le grand brun me relâcha. J'avais mis tellement de poids sur l'arrière pour le faire céder que quand il retira sa main je tombais pour atterrir dans les bras de l'inconnu. Je ne saurais décrire réellement les sensations qui m'envahirent à ce moment là.

C'était comme si mon cerveau recevait trop d'informations en même temps. Mon félin remonta à la surface, je le sus quand ma vision s'accentua. Elle était heureuse, comblée et avide de lui alors que nous ne le connaissions pas. J'étais fébrile dans ses bras. Des frissons me parcouraient le corps sans cesse tandis que son odeur me chatouillait les narines me donnant envie de frotter mon nez dans son cou. Je tentais d'être rationnelle, nous ne savions pas qui c'était, nous devions être attentif et prudente mais ma panthère envoyé valser toutes mes inquiétudes. Elle s'en fichait, elle le voulait lui un point c'est tout.

Il me remit debout, face à lui sans me lâcher. Je le scrutais plus intensément essayant de comprendre pourquoi je réagissait comme ça. Il se mordilla la lèvre et j'eu envie de le faire aussi, de sentir sa bouche sur la mienne. Cette envie était dérangeante, je ne devrais pas avoir envie de ça alors que je ne le connaissais absolument pas.

- Enlève les, grogna-t-il.

- Quoi ?

- Tes lunettes, enlève les, répéta l'homme face à moi dont les yeux venait de prendre une couleur bleu glacier.

BanrighOù les histoires vivent. Découvrez maintenant