Chapitre 6

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Un rayon de soleil vint caresser mon visage tandis qu'un souffle léger se répandait sur ma joue par intermittence. Je ne bougeais pas, profitant de cet instant de calme, j'avais du travail qui m'attendait et aucune envie de le faire. Gardant ma respiration sous contrôle je fais semblant de dormir encore.

- J'entends ton coeur battre plus vite. Je sais que tu ne dors plus, chantonna la douce voix de Aliénor.

- Chut, je n'ai pas envie de me lever. Dis-je souriante.

- J'ai cru comprendre que tu avais des choses à régler aujourd'hui. Pourrais-tu m'accompagner à la clinique quand même ? Pas que je n'apprécie pas la compagnie de Kelly, Jenny ou Amber mais ce n'est pas comme quand tu es là. J'ai l'impression de les gêner, qu'elles perdent leur temps en restant avec moi ...

Mes yeux s'ouvrirent pour découvrir les siens d'un bleu tirant vers le vert. Ses petits sourcils étaient froncés et un léger tic de nervosité lui faisait se mordiller la lèvre. Je remontais ma main pour caresser sa joue tendrement repoussant ses courtes boucles auburn.

- Tu ne gêne personnes ! Tu travailles très bien et grâce à toi nous récoltons du sang de bonne qualité. Tu es douce et gentille avec les gens. Ils en ont besoin et nous avons besoin d'eux. J'irais parler aux filles d'accord ? En attendant, je vais voir pour venir avec toi aujourd'hui. Ça te va ? Lui demandais-je.

- Je peux l'accompagner si tu as besoin, Eryn. C'est mon jour de repos aujourd'hui.

Les mains de Aliénor vinrent s'agripper aux miennes et j'eus un léger sursaut. J'avais oublié que nous n'étions pas toute les deux dans le lit. Tournant ma tête vers Alejandro je lui souris gentiment. Il avait meilleur mine et semblait reposé. De ses grandes mains il vint jouer avec ma tresse, la denouant et passant ses doigts dans mes mèches blondes pour les peigner.

- Aliénor détend toi, je ne compte pas te faire de mal. Jamais je n'ai chercher à te nuire, même cette nuit j'ai fait en sorte de ne pas m'imposer. Tu as eu la gentillesse de m'accepter avec vous, je t'en remercie. Dormir près de toi m'a fait beaucoup de bien. Tu peux me faire confiance, certains hommes du clan aimeraient t'aider et apprendre à te connaître. Réfléchis-y, expliqua doucement le grand brun de sa voix grave.

La jeune femme face à moi resta tendue mais acquiesça d'un mouvement de tête. Je me mis sur le dos pour ne plus avoir à me tordre le cou et ma hanche vint se coller à l'entrejambe de mon voisin. Je m'apprêtais à parler mais me retint, perturbé par ce que je sentais durcir contre ma cuisse. Dans un froncement de sourcils je tournais à nouveau la tête vers l'homme à mes côtés qui me regarderait comme si de rien n'était. Il continuait de jouer avec mes cheveux, les entortillant entre ses longs doigts.

L'odeur de son excitation me parvint et la jeune femme allongé de l'autre côté remua, mal à l'aise.

- Je... Je vais... Je vais aller prendre une douche, couina-t-elle en fuyant le lit.

- Ce n'est pas en la faisant fuir comme ça que tu arriveras à l'amadouer, expliquais-je en plongeant mes yeux dans les siens.

- Il y a des choses que je ne contrôle pas et que je ne peux pas cacher. Tout le monde dans la meute connait l'attirance que j'ai pour toi, elle y compris. Elle n'en a jamais été témoin étant donné qu'elle fuit tous les mâles comme la peste. Pourtant on essaie de lui faire comprendre qu'elle ne risque rien mais à chaque fois on dirait une biche prise entre les phares d'une voiture. Elle panique. Maintenant pour ce qui est de mon érection, c'était à prévoir. Je te désire, ce n'est pas un secret.

Je clignais des yeux, perturbé par ses révélations. Sans mon thé du matin, j'avais du mal à émerger et je me trouvais devant une situation pointilleuse. Je pouvais craquer et laisser la discussion glisser vers une situation plus sensuelle ou couper court à tout ça en quittant le lit. Le problème c'était que l'odeur de son désir m'assaillait, me montant à la tête et réveillant mon fauve.

BanrighOù les histoires vivent. Découvrez maintenant