Chapitre 5

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Il y eut un frisson général sur les liens qui me reliaient aux autres et je fus prise de tremblements. La magie était à l'œuvre, affluant avec force et je ressentais les émotions de chacun. Allant de l'enthousiasme, l'indifférence à la colère. L'ascension de Alejandro n'étais pas approuvé par tout le monde et je pris note des concernés.

Le vainqueur vint se frotter à mes jambes. La journée m'ayant fatiguée et la force du pouvoir qui vibrait autour de moi me rendit fébrile, je titubais sous sa caresse et m'accrochais à lui. Quand mes doigts entrèrent en contact avec son poil soyeux, la connexion se fit plus intense. Une succession d'image me parvinrent. La lune, une partie de chasse en forêt, un entremêlement de corps de félin endormi dans un lit immense, sa peur de perdre le combat contre Noah et une femme blonde de dos. Je ne réalisais pas immédiatement qui c'était avant que je ressente les émotions qui étaient liées à ce souvenir.

Cette femme, c'était moi et les sentiments qu'il me portait me firent frissonner. Je raffermie ma prise sur son pelage et me laissait tomber contre lui. D'une pensée, je refermais tout les liens avec le clan. Me coupant de leurs émotions et leur épargnant les miennes. Mes tremblements cessèrent peu à peu tandis que je respirais l'odeur boisé de la panthère. Alejandro restait immobile face à moi, me léchant seulement l'épaule pour me montrer qu'il allait bien. J'avais eu plus peur que je ne l'aurais cru, je n'étais pas sûr que Noah n'aurait pas eut un geste imprévu pouvant causé sa mort par accident.

Cette idée me fit frémir tandis que je posais mon regard sur le lion étendu au sol. Juan était déjà à ses côtés, regardant que les blessures ne soient pas trop graves et déjà en voix de guérison. Je reportais mon attention sur le félin dans mes bras et fourrais mon visage dans son cou. Il se frotta contre ma tête et se mit à ronronner, ce qui me donna un sentiment de sérénité.

- Transforme toi, que je regarde tes blessures, murmurais-je à son oreille.

La panthère d'un noir d'encre émit un grondement léger avant de se reculer légèrement. L'air ondula autour d'elle et son corps se mit à trembler. La transition fut rapide, l'animal laissa place à l'homme. Agenouillé au sol, une main le soutenant et l'autre plaqué contre son flanc d'où s'échappait un filer de sang. Je m'approchais de lui, relevant son visage vers le miens. Ses sourcils étaient froncés et sa bouche pincée de douleur, il souffrait en silence.

- Juan amène le à l'infirmerie. Vu le raffut, Kelly doit déjà être prête à vous accueillir. Je vais m'occuper d'amener Noah dans sa chambre.

- Il faudrait que Kelly le regarde, il a une sale blessure à la jambe qui met du temps à guérir, m'informa mon garde du corps en m'indiquant la plaie.

- Il n'avait qu'à réfléchir avant de faire couler le premier sang. Il a perdu alors qu'il est censé être le plus fort des deux. Je ne sais pas ce qu'il se passe mais quand je me suis connecté à la meute son lien avec moi était comme affaiblit. Je n'ai jamais connu ça avant. C'est comme si il se coupait volontairement de moi. En faisant ça il se punit tout seul, il aurait déjà guéri sinon. Maintenant, amène Alejandro se soigner, il souffre.

- Je ne souffre pas, c'est presque guérit gronda le concerné en serrant les dents.

- Filez ! Dis-je en déposant un baiser à la commissure des lèvres du grand brun. Ramène le dans ma chambre après et prévient Aliénor, qu'elle ne prenne pas peur. Dormir avec nous l'aidera à récupérer plus rapidement

- Tu veux que j'appelle quelqu'un pour t'aider à le transporter ? Me demanda Juan en venant soutenir le grand brun pour l'aider à sortir de la pièce.

- Non, laisse juste la porte ouverte je me débrouille.

Ils sortirent en laissant des gouttes de sang sur leur passage. Décidément cette soirée allait me rendre dingue. Je me dirigeais d'un pas léger vers le lion étendu au sol. Avec des gestes sûr, je vérifiais son état général et avisais la plaie sur sa patte arrière. Juan avait raison, elle n'était pas jolie à voir mais elle guérissait déjà. Lentement, ce qui était inhabituel mais je n'avais pas de doute quand au fait que d'ici demain il irait mieux.

Prenant une grande inspiration, je m'accroupis devant lui pour le saisir par les pattes avant. Je le hissais et le mis en travers de mes épaules dans une expiration sonore. J'avais beau être une métamorphe avec une force surhumaine, la différence de taille entre nous deux ne m'avantageait pas. Me remettant debout avec une démarche alourdi je quittais la pièce en direction de sa chambre. La manœuvre me prit du temps surtout pour gravir l'escalier mais j'y parvint enfin.

Je ne pris aucun soin en le laissant tomber lourdement sur son lit. Un grognement échappa à Noah sans pour autant le sortir de son coma. Soulevant sa lourde tête, je la mis bien à plat pour qu'il ne soit pas dans une mauvaise position en se réveillant. J'avais beau le détester a l'instant je ne pouvais m'empêcher de repenser à toutes ces nuits que nous avions passé ensemble. Les choses étaient claires entre nous, quelques moments de réconfort entre nos séances de coït et ça s'arrêtait là.

D'une caresse je lissais les poils de sa crinière savourant une dernière fois cette sensation sous mes doigts. Il était hors de question qu'il revienne dans mon lit. Cela me fit un pincement au cœur car malgré tout je m'étais attaché à lui et à sa présence de temps à autre. Peut-être que je devrais prendre en compte le message peu subtil que Juan avait tenter de me faire passer dans la voiture sur le chemin du retour. D'un haussement d'épaule, je quittais la pièce laissant derrière moi la bête endormie. Nous aurions une autre conversation a son réveil.

- Demain nous aurons une petite discussion tout les deux,murmurais-je à son oreille.

En attendant, je me rendis dans ma chambre d'un pas fluide et silencieux. Quand j'actionnais la poignée seul un léger cliquetis se fit entendre dans le silence qui régnait dans la pièce. Au milieu, trônait un énorme lit avec d'epaisse couverture bien chaude et plein de coussins. J'avais un faible pour les oreillers en tout genre, il y en avait donc partout dans la maison. Chaque lit, canapé ou fauteuil avait son lot de coussins. J'adorais ça, c'était plus fort que moi quand j'allais d'en un magasin je ne pouvais pas en ressortir sans en acheter.

Toujours silencieusement, je m'approchais du lit où se dessinait deux formes roulées en boules chacune a bonne distance de l'autre. La plus petite était Aliénor, ma douce petite tigresse-garou. C'était la première fois qu'elle se retrouver dans le même lit que Alejandro et au vu de son passé cahotique où du moins de ce que l'on avait put en découvrir. Elle avait une peur bleue des hommes, j'étais fier qu'elle n'ait pas quitté le lit et qu'elle ait accepté de l'accueillir dans notre chambre.

Je n'avais aucune attirance pour les femmes, simplement Aliénor avait besoin d'une présence féminine en permanence suite à ses traumatismes. Quand je n'étais pas disponible, les femelles du clan prenaient le relais mais la nuit, c'était moi qui veillais sur ses songes. Il lui arrivait souvent de se réveiller en hurlant de terreur et de se débattre violemment. J'étais la seule à réussir à l'apaiser et l'aider à replonger dans un sommeil sans rêves.

Avec des gestes rapides et discrets, je retirais tout mes vêtements, les laissant en tas au sol. Après avoir enfilé un t-shirt xl, je grimpais sur le lit et m'installais entre les deux endormis. Tendrement, je saisis Aliénor par la taille la tirant doucement vers moi. Elle se crispa dans un premier temps avant de se détendre quand elle sentit mon odeur, alors elle se blotti volontiers dos à moi. A taton j'attrapai le bras du grand brun derrière moi, l'invitant à se rapprocher. Ce qu'il fit, collant son dos au mien.

Le rapprochement physique nous était nécessaire pour nous sentir en sécurité, resserrer nos liens et pour guérir de nos blessures. C'est entouré des deux métamorphes que je sombrais dans les bras de Morphée.

BanrighOù les histoires vivent. Découvrez maintenant