Banrigh

Chapitre 14

Les rues de San Francisco étaient calmes et je filais à tout allures, slalomant entre les rares voitures qui circulaient à cette heure indue de la nuit. Aliénor était agrippé à moi, suivant chaque mouvement que je donnais à la moto. Il ne nous fallut pas longtemps pour arriver jusqu'au domaine. Je ralentis en arrivant à hauteur du portail, relevant ma visière pour m'adresser à Ricky, un lion garou du clan.

- Comment tu vas ? Lui demandais-je.

- Ça va patronne et toi ? J'ai senti la connexion avec le nouveau. Est ce qu'il va arriver après toi ? Me demanda-t-il en actionnant l'ouverture du portail.

- Il va loger quelques temps dans un des appartements de la meute le temps qu'on fasse le point. Par contre Alejandro arrive suivit de Juan donc laisse ouvert et dis leur de me rejoindre dans le bureau.

- D'accord patronne.

- Merci Ricky.

C'était le seul à m'appeler ainsi, j'avais beau lui avoir dis plusieurs fois que ce n'était pas le peine, il n'avait jamais cessé. Il me fit un petit salut de la tête et je repris la route jusqu'au garage du domaine. La porte s'ouvrit quand j'appuyais sur le bouton accroché à mes clés et je glissais la moto à sa place au milieu des trois autres encore intact. Jusque là j'avais réussi à garder Aliénor éloigné des mes deux roues mais il allait falloir que j'en rediscute avec elle pour être certaine qu'elle ne recommence pas à en utiliser une.

La jeune femme me suivit quand je descendis de la bécane pour monter les escaliers menant à l'intérieur de la maison. En franchissant la porte, on se retrouva dans l'énorme buanderie où ronronnait plusieurs machines. Il fallait bien tout ça en sachant que l'on était plus d'une vingtaine à vivre ici constamment. Quand on arriva dans la cuisine, je jetais mes clés sur l'immense plan de travail en marbre blanc et me saisis d'un verre que je remplis d'eau fraîche.

J'étais exténuée et je ne rêvais que d'une chose c'était de retrouver mon lit pour sombrer dans un sommeil profond mais je devais encore attendre les deux hommes. Aliénor commença à filer silencieusement dans le couloir quand je la rappelais d'un léger raclemant de gorge. Elle se crispa avant de se retourner, regardant partout sauf vers moi. Lentement je m'approchais de la jeune femme me plantant devant elle pour la forcer à m'affronter, ce qu'elle fit difficilement.

- Explique moi encore une fois pourquoi tu l'as mordue ?

- Je te l'ai déjà dis. Je ne voulais pas rentrer, on devait revenir ici ensemble. Je voulais t'attendre mais cet idiot n'a pas voulut m'écouter alors je l'ai mordue. C'était un réflexe débile, je m'en rend compte mais je n'ai pas réfléchi, couina-t-elle en fixant mon épaule.

Elle n'osait pas me regarder en face, elle savait très bien qu'elle avait mal agi avec Alejandro et que j'étais en mesure de la punir pour ça. Elle était limite agressif, ce qui était nouveau chez elle.

- Il voulait simplement te mettre en sécurité. C'est le protocole. Tu dois rester discrète Alie, si on te perd parce que tu as fait ta mauvaise tête, ça sera catastrophique. On ne perd pas seulement un membre du clan, on perd notre seule leighiche¹. Tu comprends ça ? Sans toi nous sommes fichus.

- C'est faux ! Beaucoup de clans n'ont pas de guérisseurs et ils s'en sortent très bien. Vous êtes toujours là à me surveiller, j'en ai marre, s'énerva-t-elle en rougissant de colère.

- Tu ne sais pas de quoi tu parles Aliénor. Tu n'as pas conscience des enjeux et de l'importance de ton rôle dans tout ça. Des êtres comme toi, il n'y en a plus ou très peu. Vous êtes devenu si rare que les clans se battent entre eux pour se les arracher. Personne ne connait tes capacités en dehors de la meute et ils savent très bien ce qui les attendent s'ils venaient à parler. Ne t'es-tu jamais demandé où était parti Lorena ?