Pas toi (OS Musical)

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3 août 2016, milieu d'après-midi.

Assise sur son lit, Nathalie tentait de chasser l'angoisse qui l'avait saisie le matin avec de la musique. Mais la chanson qui s'était lancée n'aidait pas. Au contraire, elle résonnait trop avec sa situation.

Graver l'écorce jusqu'à saigner, clouer les portes, s'emprisonner...

Elle fredonnait les paroles qu'elle connaissait par cœur. Elle saignait, durablement, à force de gratter les couches de douleur et de folie, d'avoir vu le bien, elle se disait à-demi que ce n'était peut-être qu'un rêve...

Ce qui s'était passé le matin tournait en boucle... Comment avait-il pu...?

J'ai beau me dire qu'il faut du temps, j'ai beau l'écrire, si noir sur blanc... Quoi que je fasse, où que je sois, rien ne t'efface, je pense à toi...

Oui. Bien entendu.

Son cœur qui battait toujours pour lui, malgré l'horreur de le voir se perdre, et son corps toujours blessé du sacrifice, ne lui permettaient pas d'oublier.

Elle pouvait essayer, essayer de partir, essayer de penser à autre chose, peut-être pourrait-elle essayer de changer son cœur mais elle savait qu'il était indélébile.

Tout en lui, toute leur histoire, la fascinait, l'attirait et elle ne pouvait pas lutter.

Elle ne pouvait pas l'oublier. Elle ne voulait pas. Elle restait, malgré le sang psychologique qui lui échappait, les larmes silencieuses qui coulaient, et elle savait qu'elle ne restait plus uniquement pour lui. Adrien aussi... Elle avait besoin d'être près de Gabriel, mais il était devenu évident que l'adolescent avait besoin qu'elle soit là.

Et au-delà de la souffrance sentimentale, même son esprit se rebellait.

Et quoi que j'apprenne, je ne sais pas pourquoi je saigne, et pas toi !

Les larmes montèrent immédiatement à ses yeux alors qu'elle se revoyait apprendre des centaines de choses, développer des capacités de combat absurdes pour pouvoir le protéger, se renseigner par tous les moyens sur tous les sujets imaginables, elle se revoyait au milieu des piles de livres et de grimoires, allongée, les jambes sciées.

Mais toujours incapable de comprendre pourquoi elle, elle souffrait, perdue dans ses sentiments tortueux et impossibles, résonnant avec la douleur d'Adrien, avec les blessures enfouies de Gabriel.

Elle saignait et ne parvenait pas à comprendre comment lui pouvait rester si solide.

Pourquoi il ne pouvait pas saigner.

Et elle ne concevait pas l'injustice qui la faisait mourir.

Brise l'indifférence ? Oh c'est pas juste, c'est mal écrit...

Un sourire amer lui monta aux lèvres. L'idée que la vie puisse être écrite, dictée par un destin, la faisait toujours un peu rire, elle la jugeait absurde, alors que le plus petit changement avait souvent d'immenses conséquences.

Mais cette fois, l'amertume de l'impression d'être clouée au sol sans pouvoir se libérer la rendait trop nostalgique pour rire. Oui, pour cette fois c'était juste un mauvais scénario. Cette histoire tragique où ils s'étaient mis tous les deux étaient injustement mal écrite. Un peu trop inspirée d'une version courte du mythe d'Andromaque.

« Il s'en remettra, c'est un Agreste. »

Elle avait soupiré, mais n'avait rien pu dire.

Manifestement, Gabriel avait oublié que lui, deux ans après, n'était toujours pas remis.

Ce qu'il devenait... Elle aimait et saignait pour le Gabriel qu'elle connaissait, mais cette réponse ce n'était pas... C'était...

Pas toi...

Non.

Quelque chose, tout au fond, avait changé.

Et ce n'était pas Gabriel qui lui avait répondu. Gabriel aurait saigné.

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 535 Mots, tiens j'aurais dit plus.

 Bon sang mais elle est insupportable à écrire. C'est lent bon sang, j'arrêtais pas de rajouter des trucs pour tomber là où je voulais, ça a dû me prendre une heure et demie, peut-être plus (j'ai été interrompue pour le dîner c'est pour ça que je peux pas donner de temps)

 Je voulais l'écrire.

 Mais  c'est en Français. Et c'est Goldman. Impossible donc.

 Ca c'est le moment de Kuro Necko, donc. Je compte écrire "tolerate it" dans la même veine, mais S5. Avant Passion, probablement...

(Ou alors juste après Evolution? Je verrai. Je l'écris pas de suite de toute façon.)

  Bref. Sinon j'ai bien aimé, surtout à faire des petits clins d'oeil à des trucs appris dans Passion (je vous vois déjà repartir...)

  J'espère que ça vous a plu, que j'étais pas trop décalée,

 Dites-moi tout,

 Bises,

 Jeanne

  (27/01/2023)


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