Echappatoire

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Un soir.

Gabriel releva les yeux de la tablette où il dessinait en entendant Adrien entrer dans le bureau.

« Père ? Est-ce que vous savez où est Nathalie ?

— Non. Depuis qu'elle est guérie, elle a décidé qu'elle n'avait absolument pas à me rendre compte de ses faits et gestes. Ce qui est vrai.

— Mais... Enfin, je...

— Je sais, il est tard. À tes yeux. Moi, je m'inquièterai le jour où Nathalie ne sera pas rentrée à deux heures du matin...

— Pardon ?

— Du trio que nous formions avec Émilie, elle était clairement la plus festive. C'était assez extraordinaire la manière dont elle organisait des fêtes et des soirées quand nous faisions nos études. Elle a enfoui ça par la suite, mais je ne suis pas si étonné qu'elle ait décidé de sortir le soir.

— Vraiment ? Je ne l'imaginais pas ainsi...

— Si tu veux, tu demanderas à Amélie, elle doit avoir gardé les photos. On ne la voyait jamais sans son appareil. Ne t'inquiètes pas, Adrien, je pense que Nathalie peut largement se débrouiller seule.

— Bien, Père...

— Tu voulais lui demander quelque chose ?

— Non, c'était juste que j'étais étonné de ne pas la voir, elle vient souvent me voir le soir.

— Pour te maintenir un temps de sommeil normal, taquina Gabriel en levant un sourcil.

— C'est sûr que ça me permet de me rappeler d'aller au lit. Je pense que je vais y aller d'ailleurs. Bonne nuit Père.

— Bonne nuit Adrien, fais de beaux rêves. »

L'adolescent sortît du bureau, un sourire aux lèvres. La discussion n'avait pas duré longtemps, mais ça lui faisait toujours du bien d'échanger un peu avec son père. Et glaner des informations sur son histoire était toujours intéressant.

************

Quelque part dans la ville.

Nathalie s'était adossée sur le bord du quai, en face de l'entrée de la boîte de nuit dont elle venait de sortir. Depuis vingt ans qu'elle n'y était plus allée, elle avait oublié l'ambiance étouffante et terriblement sonore de la foule qui riait à l'intérieur aux sons des mélodies dansantes. Elle en était restée engourdie quelques instants, avait réussi à se reprendre et à s'imprégner du ton de cette fête, mais une heure de ce rythme l'avait épuisée et elle avait dû aller prendre l'air.

« Vous allez bien, demanda soudain une voix claire à son oreille. »

La brune se retourna et aperçut une femme souriante, vêtue d'une longue robe vert océan, sans manche et accompagnée de voiles presque transparents qui mettaient en valeur ses magnifiques boucles brun-roux et faisaient se refléter la lumière pâles des lampadaires dans deux lacs d'argent hypnotisants.

« Ou... oui, c'est juste que ça faisait longtemps que je n'étais pas sortie en boîte, j'avais oublié l'ambiance, ça m'a déstabilisée.

— C'est une habitude qui se prend, mais c'est sûr que c'est une ambiance. Surtout que le Heart's Heav' n'est pas la plus calme des boîtes !

— C'est ce dont je me rappelais, oui. Je venais souvent ici avec mes amis pendant nos études. Mais vous, vous avez l'air d'en connaître un sacré rayon sur le milieu de la nuit, Mademoiselle la Nymphe.

— J'aime bien sortir et m'amuser, alors au fil des années j'ai exploré un peu tous les coins et recoins. Et c'est joli ce surnom, à quoi je le dois ?

OS MiraculousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant