Nathalie tentait de chasser la douleur et le désarroi qui l'avaient envahie en voyant le défi de Gabriel, sa victoire, sa colère. Sa folie. Mais elle ne pouvait empêcher les larmes de couler, et elles roulaient sans trêve sur ses joues. Elle l'avait perdu, cette fois, elle le savait, il faisait peur avant mais là il était définitivement parti.
Et son cœur implosait, et elle regrettait, le choix qu'elle avait fait, le risque qu'elle avait pris, ça ne l'avait pas aidé, au contraire, maintenant qu'elle était alitée, il ne s'en tirait plus, il avait été dévoré par les pouvoirs qu'il avait pris sans réfléchir, sans être responsable, et c'était sa faute.
Les sanglots silencieux qui l'agitaient ne tarissaient pas, elle savait qu'ils ne tariraient jamais vraiment, le perdre ainsi c'était encore pire que le voir mourir, pire que le voir perdre. Il n'était plus lui, il n'était plus même humain, et...
« Nathalie ? Que se passe-t-il ?
— Rien, coassa-t-elle d'une voix abîmée par les pleurs, je vais bien, ne vous inquiétez pas pour moi...
— Ça n'a pas l'air.
— J'ai peur, mais vous n'y pouvez rien, vous n'y pouvez plus rien. Laissez-moi.
— Comme vous voulez... Mais... Si je peux faire quelque chose... »
Nathalie hocha la tête silencieusement, marmonnant un accord, mais dans sa tête, la seule pensée qui résonnait était le constat de son inquiétude pour elle, alors qu'il aurait dû s'inquiéter pour lui-même. Il y avait peut-être une voie, ici, mais c'était si dangereux qu'elle se demandait si elle serait capable de s'y aventurer.
Elle se rappelait qui était Gabriel, avant, quand elle l'avait rencontré. Émilie, Amélie et elle venaient d'arriver à Paris, et, inscrite en école professionnalisante avec Émilie, elle avait fait connaissance avec le jeune styliste, qui était venu lui demander des conseils pour réviser les cours généraux alors qu'elle faisait des fiches. La brune avait retenu un rire, parce qu'elle le connaissait de réputation et il était un des meilleurs élèves de première année, mais elle avait accepté de l'aider.
Rapidement, Émilie s'était rajouté, et un trio bancal s'était formé, avec cet inconnu timide, fermé à double-tour dont la blonde voulait découvrir les secrets, mais il n'avait jamais parlé de son passé. On voyait que sa vie d'avant avait été dure, il se tenait droit, déterminé, avançait droit devant, ne lâchait pas une volonté, ne reculait jamais, et laissait voir une fragilité, une peur permanente des autres, qui avaient surpris les deux filles. Elles avaient traversé leur première année en apprenant à le connaître et Émilie était lentement tombée amoureuse de leur ami. Nathalie s'était aussitôt reculée, et quand ils étaient devenus un couple, elle s'était presque inconsciemment éloignée.
Elle avait cru avoir rêvé la proximité avec Émilie, et son amitié du tout début avec Gabriel. Et la fragilité de celui-ci. Jusqu'à ce que tout ressorte dans les périodes de crise.
La première à la naissance du « premier Adrien », quand la jalousie d'Amélie l'avait rendue malade, qu'Émilie avait voulu aider à tout prix malgré les protestations des kwamis. Gabriel avait montré sa peur, la tristesse en voyant l'état de sa belle-sœur mais son attitude farouche à l'idée que sa femme fasse quoi que ce soit de dangereux, et son soulagement quand Raphaël avait pris ce poids sur lui.
La deuxième crise, d'une violence inouïe, quand Adrien était mort d'un cancer à quatre ans, les trois mois où le styliste s'était enfermé dans sa chambre, se nourrissant à peine, les larmes de détresse, la douleur folle qui se répandait dans tout le manoir. Les réunions en forme de conseils de guerre avec Raphaël, Amélie et Émilie, la décision de celle-ci, la création d'Adrien Athanase.

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OS Miraculous
FanficBonjour à tous! Ceci est un recueil d'OS, des histoires en 1 chapitre sur Miraculous. Parfois, il y a des Two-Shots, deux parties. Et il y en a même un qui a trois parties ! Essentiellement du Gabenath, mais aussi Ladynoir, Marichat, Reveals, ships...