Une mélodie à la pointe de l'épée

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Luka plaqua un accord sur sa guitare, puis grimaça. Ça n'était pas ça. Pas encore. La mélodie ne correspondait pas. Sa sœur l'interpella depuis la pièce voisine.

« Luka, tu ne peux pas arrêter un peu ? Tu as galéré pendant six mois avec la mélodie de Marinette, et dès que tu as eu fini il a fallu que tu recommences pour Kagami.
Pourquoi as-tu absolument besoin de composer une musique pour toutes les personnes que tu croises ?

— Désolé, Choupine, je ne voulais pas te déranger. Je m'exerce à composer, et associer une musique aux gens me permet de mieux les connaître.

— Ne m'appelle pas Choupine, marmotta Juleka, je n'ai plus cinq ans.

— Allez, Juleka, arrête de râler. Tu as besoin d'aide pour quelque chose ?

— Je me rends, tu es trop fort...Tu comprends quelque chose en physique ?

— Ce que tu veux, mini-poupée, ce que tu veux, répondît-il avec un petit sourire.

— Eh ! Arrête ! Je suis pas une poupée, n'en déplaise au Papillon !

— Je sais, je te taquine. J'ai le droit, non ?

— Bien sûr, t'es mon frère...

— Bon, montre-moi cette physique problématique. »

************

Quelques jours plus tard.

« Kagami, je t'en prie ! Je ne voulais pas te blesser, je te jure, je...

— Trop tard Adrien. Tu as dit les mots de trop. Je ne te verrai plus jamais comme avant.

— Kagami...Je t'en prie... »

Adrien regarda Kagami partir en courant. Il s'en voulait terriblement, mais il devait avoir cette discussion avec elle. Il avait tenté de lui expliquer ses hésitations, l'amour qu'il avait cru avoir pour Ladybug, la perplexité où la Japonaise le plongeait...

Mais elle avait très mal réagi. Elle lui avait opposé un mur de colère froide inébranlable. Et s'était enfuie.

Kagami courait le long des berges de la Seine. Elle était brisée, anéantie par la discussion avec Adrien. Elle voulait mettre le plus de distance possible entre lui et elle.

Soudain, elle percuta quelqu'un. Elle allait s'excuser et reprendre sa course quand la personne prît la parole.

« Kagami ? Que se passe-t-il ?

— Luka ? Laisse-moi !

— Chut, Kagami, chuut. Calme-toi. Je ne sais pas ce qui se passe, mais ça va aller. N'ai pas peur.
Il ne faut pas que tu t'énerves ainsi, tu risques de te faire akumatiser.

— Tu as raison. Pardonne-moi ma faiblesse. Je ne devrais pas me laisser emporter par mes émotions ainsi.

— Ce n'est pas grave. Tout le monde a le droit de craquer de temps en temps. Viens dans le bateau, tu pourras te poser un peu, et te calmer.

— Merci beaucoup, Luka. Merci.

— Ce n'est rien. »

Il l'entraîna à bord du Liberté avec douceur. Il la laissa sur le pont, pour aller chercher la carafe de jus d'oranges qu'il avait pressé le matin même, deux verres, et sa guitare.

En revenant, le jeune homme trouva Kagami penchée par-dessus bord, contemplant l'eau verdâtre du fleuve. Il déposa son chargement sur l'une des tables, passa sa guitare en bandoulière et se rapprocha de la jeune fille.

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