Peurs

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 Un soir, après une ronde.

Ladybug s'apprêtait à partir lorsque Chat Noir la retînt d'un geste.

« Ma Lady, attends !

— Qu'est-ce qu'il y a, Chaton ?

— Je me posais une question... Tu te rappelles du Marchand de Sable ? Quelle est ta peur en civil ?

— C'est totalement ridicule... Il ne vaut mieux pas que je te dise, je serais décrédibilisée à jamais...

— Tu sais bien qu'il n'y a rien au monde qui pourrait faire plier ma confiance en toi, ma Lady. N'aie pas peur.

— D'accord, répondît-elle dans un sourire, mais tu me dis la tienne !

— Toi d'abord !

— Tu promets que tu ne vas pas me juger ?

— Je te le jure !

— C'est vraiment ridicule. Enfin bref... Mon cauchemar, c'était... C'était le garçon dont je suis amoureuse, qui me disait qu'il était amoureux de mon ennemie d'enfance, Chloé, qui me disait qu'ils allaient se marier, que mes « rêves » pour moi et lui allaient tous se réaliser mais avec elle... En plus, il avait une espèce d'aura verte et il était comme un zombie.

» J'ai vraiment eu peur sur le coup, mais avec du recul je trouve ça réellement ridicule.

— Attends... La Chloé ? Chloé Bourgeois ? Ton ennemie d'enfance ?

— J'aurais mieux fait de me taire, murmura Ladybug, vraiment... Et je n'aurais jamais dû dire son nom... Ça m'a échappé...

— Mais tu sais qu'il n'y a pas de risque que ton cauchemar se réalise, n'est-ce pas ?

— Peut-être... Mais on ne choisit pas ses peurs.

» Après, on pourrait me demander pourquoi Chloé et pas une autre... En fait, c'est parce qu'il n'y a qu'une seule autre fille qui y prétende, je sais qu'il s'en méfie autant que moi.

— C'est sûr qu'il n'y a aucun risque avec Miss Mensonge ! Je ne la supporte pas, Mari, tu sais bien.

— Que...

— Je sais faire 1+1, Marinette. Tu en as dit assez pour que je comprenne qui tu es.

— Adrien... Je... »

Ladybug baissa les yeux, gênée. Il savait qui elle était, et surtout elle lui avait dit qu'elle l'aimait et... Savoir que lui l'aimait aussi, un peu... Mais seulement Ladybug... Et il n'y avait pas que Ladybug...

Soudain, elle sentît les mains de son partenaire se poser sur ses épaules, puis lui caresser la joue doucement.

« Tu sais, Marinette, tu es une fille absolument fantastique, créative, toujours bienveillante ou presque, amusante, motivante, intelligente. Et la plus merveilleuse amie dont on puisse rêver. Tu n'as pas à douter de toi, et s'il n'y avait pas eu Ladybug, il n'y a aucun doute que je serais tombé amoureux de toi. Je t'aime, Maribug, avec et sans le masque.

» Mais j'ai peur que tu n'aimes que la vitrine de ce que je suis, la personnalité que je dois montrer au monde pour mon père. Une façade peinte...

— Oh, Chaton ! Tu as dit que sans Ladybug, Marinette aurait gagné le cœur d'Adrien. Et tu crois vraiment que sans Adrien, j'aurais pu résister à Chat Noir ? Mon partenaire de tous les instants, à l'humour facile et au sourire éclatant, au charme extraordinaire et au dévouement inégalable ? Je t'aime, bien entendu, en entier, Adrinoir ! »

Le jeune homme sourît, se sentant soudain beaucoup plus à l'aise. Enfin leur quadrilatère amoureux souterrain était résolu.

Puis il se rappela de sa promesse et son sourire disparût. Il laissa le silence s'installer un moment. Il ne voulait pas parler.

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