Echapper

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Un lundi soir.

« Nooroo, murmura Nathalie en arrivant dans l'observatoire.

— Oui. Vous avez l'air surprise ?

— Je pensais que tu serais avec lui.

— Non... Il m'a laissé ici.

— Pourquoi, chuchota-t-elle en saisissant la broche qui brillait dans le clair de Lune, pourquoi a-t-il renoncé ?

— Il n'a pas vraiment...

— Il a dit qu'il avait besssoin de réfléchir, siffla Sass depuis sa prison, mais il n'a pas renonccé à proprement parler, il a sssseulement repossssé son Miraculous.

— Réfléchir ? À quoi ?

— J'ai discuté avec lui, répondit Nooroo dans un murmure, et... Il m'a dit qu'il avait besoin de réfléchir un peu... Je ne sais pas si je peux répondre à votre question...

— Ce n'est pas grave, répondit-elle distraitement, puis-je faire un test ?

— Oui...?

— Nooroo, transforme-moi. »

Un flash violet illumina la pièce. Nathalie se retrouva habillée d'un costume absolument semblable à celui de Gabriel quand il portait uniquement le Miraculous du Papillon, la tête enserrée dans le même casque qui avait dissimulé son identité. En se contemplant dans le reflet renvoyé par la fenêtre, la brune resta bouche bée. Comment...

D'un murmure, elle se détransforma, tentant de chasser cette image particulièrement dérangeante de son esprit. Le Papillon des débuts, plus petit, les traits un brin plus féminins.

« Nooroo, comment est-ce possible, questionna-t-elle en essayant de retrouver une respiration apaisée, comment se fait-il que j'ai le même costume que lui, ainsi ?

— Les costumes dépendent de l'imagination du porteur. Cette transformation signifie que votre inconscient est majoritairement occupé de lui...

— Je sais bien... Tu ne veux vraiment pas me dire de quoi vous discutiez pour le troubler ainsi, n'est-ce pas ?

— Si vous me le demandez, je n'aurai pas le choix.

— Il a même retiré les Alliances... Je ne compte pas te forcer, Nooroo. Je suis simplement curieuse. Il avait l'air complètement perdu et absent, ce soir. Vous vous êtes disputés ?

— Ça n'est pas possible, intervînt Daizzi, nous ne pouvons pas protester face à notre porteur !

— Mais la discussion était plutôt houleuse, oui, confirma Roarr.

— Re-transforme-moi, Nooroo...

» J'essaie de comprendre, souffla-t-elle, comment a-t-il pu devenir si... différent...? »

Elle se tût, s'approchant de la fenêtre qui donnait sur la ville. Dans sa tête, les souvenirs défilaient, leurs voyages, Shanghai, New-York, Londres, Dakar et sa lumière, la beauté autour de Rio, la magie sous-marine de Sydney, les lieux où elle serait restée des vies entières si ça n'avait tenu qu'à elle, les endroits sauvages, les grottes au milieu de la jungle, les ruines de temple différents et semblables dans tous les cœurs qu'elle découvrait, ce confort si étrange pour lequel elle avait retenu le trio en Grèce plus que nécessaire, les lieux de cultes de l'Antiquité semblant réclamer son aide.

Si ça n'avait pas été pour Émilie, elle aurait élu domicile là-bas, au creux d'une forêt toujours sacrée. Et de toutes ces merveilles, de toutes ces natures sauvages, elle finissait à Paris, dans un lieu où elle n'avait pas eu de coup de cœur, elle qui restait si facilement enchantée d'une atmosphère. Même Londres semblait moins dangereuse et hostile, plus magique.

OS MiraculousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant