Dominos

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Un matin, dans la salle à manger du manoir.

« Adrien ? J'ai quelque chose à t'avouer.

— Que voulez-vous, Père ?

— Je...je suis...Non. Je ne suis plus sûr de...

— Qu'y a-t-il ? Je ne vous ai jamais vu aussi hésitant. »

Gabriel hocha la tête. Il jeta un regard vers Nathalie, debout près de la porte. Elle l'encouragea d'un sourire.

Le styliste avala sa salive, et plongea la main dans sa poche. Il en ressortît quelque chose, qu'Adrien ne pouvait distinguer dans le poing de son père.

« Je n'arrive pas vraiment à mettre les faits en mots. J'ai peur de le faire. Prends ça, tu comprendras mieux que si je dis quelque chose. Les mots n'existent pas pour dire ça.

— Dire quoi, murmura Adrien en saisissant la boîte tendue par Gabriel, qu'est-ce que... »

Il s'interrompît en ouvrant l'écrin. Une broche, au cœur indigo, déployant quatre ailes gris acier.

Le jeune homme sentît une boule se former dans sa gorge. Ce n'était quand même pas...et puis comment...Pourquoi ?

« Ce n'est pas...? Père, dites-moi que ce n'est pas ce que je crois ! Père, je vous en supplie ! »

Mais il ne répondît pas, ne nia pas. Ses yeux exprimaient seulement un regret, une honte enfouie.

« Mais vous avez été akumatisé ! C'est impossible, vous ne pouvez pas...Ce n'est pas vrai, ce n'est pas vrai...Je ne peux pas comprendre. Pourquoi, comment...qu'est-ce que...? Non, non, non !!!

— C'est la vérité. Je sais que je suis impardonnable. Mais s'il te plaît, crois-moi...

— Bien, répondît le jeune homme d'une voix dure, les poings serrés pour retenir la colère qui montait, je vous crois.

» Mais vous savez qu'elle n'aurait jamais accepté ? Comment avez-vous pu penser une seule seconde, comment avez-vous pu imaginer un seul instant que Maman aurait toléré ce genre d'exactions ? Comment avez-vous pu croire...

— Ne le réprimandez pas, Adrien. Je doute qu'il ait réellement pensé à quoi que ce soit en enclenchant le mécanisme.

» Mais si vous le lui reprochez, il pourrait regretter sa décision de renoncer.

— Comment pourriez-vous savoir cela, répondît le blond avec amertume.

— Je travaille avec votre père depuis de nombreuses années.
Et puis, j'ai été Mayura. Il est normal que je détecte comment le Papillon peut réagir.

» Prenez ma broche, aussi. Nous comptons sur vous pour les rapporter à leur propriétaire légitime. »

Adrien acquiesça en récupérant le bijou que lui tendait Nathalie.

Et comment je suis censé faire, exactement ?!

************

L'après-midi, chez Chloé.

« Chloé ? Est-ce que tu as encore ta machine pour appeler Ladybug ?

— Oui, Adrien, bien sûr. Mais s'il n'y a pas d'akumatisation...En plus, j'ai bien compris qu'elle ne me le redonnerait jamais...

— J'ai besoin de lui parler, répondît Adrien en sortant les Miraculous de sa poche, je vais t'expliquer. »

Chloé était bouche bée. Mais elle hocha simplement la tête, entraînant Adrien vers le toit tandis qu'il commençait à raconter ce qui s'était passé le matin-même, décrivant les émotions qu'il avait ressenties en détails, de l'incrédulité au sentiment de trahison, en passant par la colère et le sentiment d'abandon. Il avait juste besoin de parler, d'évacuer la tension nerveuse accumulée dans la journée.

OS MiraculousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant