Chapitre 19

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▪ Magnus ▪

La vie est tellement plus simple quand les homophobes autour de vous sont persuadés que vous êtes hétéro. Il ne leur a pas fallu plus d'un regard pour associer mon maquillage et mes vêtements extravagants à l'homosexualité, mais un article sur moi évoquant ma relation avec Camille et ils ont tous changé d'avis comme s'il n'y avait que deux options. Par conséquent, puisque j'ai eu une petite amie, je ne peux pas être attiré par les hommes. À leurs yeux, je suis plus convenable mais pas encore parfait : je suis toujours un homme qui enseigne la danse et j'ai eu l'audace de faire venir un chaton dans le studio.

— Une des élèves pourrait être allergique aux poils de chat ! s'écrie une maman quand Freddie nous rejoint en entendant la musique.

Les regards se tournent vers la petite bête qui n'a rien demandé à personne. Les sourcils des parents se froncent et les petites filles se mettent à crier d'excitation.

— Il est trop mignon !

— Comment il s'appelle ?

— C'est un garçon ou une fille ?

Les questions fusent et je n'aurais jamais cru qu'il accepterait aussi facilement de se faire attraper par ces petites mains inconnues et maladroites, il faut croire qu'Anna l'a déjà habitué. Freddie finit quand même par miauler de détresse, je vais le récupérer et réponds à leurs interrogations incessantes. Je vois une ou deux mamans attendries parmi les œillades assassines.

— L'une de vous est-elle allergique ? demandé-je pour avoir bonne conscience.

— Non ! répondent-elles toutes en chœur.

Plus aucune objection n'est levée contre mon adorable petit chat et le cours peut se poursuivre.

À midi, alors que les parents non-présents reviennent chercher leur marmaille, j'ai la joie de voir l'employé d'Alexander venir m'adresser la parole comme s'il n'avait pas été odieux avec moi la semaine dernière. Le fameux journal sous le bras, il pose une main sur mon épaule.

— Ah les femmes, grogne-t-il d'un ton compatissant. C'est compliqué, elles sont jamais contentes.

— O-ouais... Je préfère ne pas y penser.

— Tu as raison !

Il pousse un soupir lourd de sens avant de s'écarter pour accueillir sa fillette, Christie, une petite blonde un peu hautaine mais adorable. Elle se penche une seconde pour faire une caresse à Freddie avant de me souhaiter une bonne journée. Son père se retourne sur le pas de la porte.

— Et n'hésite pas à venir visiter les grottes ! C'est la plus grande attraction de la ville, dit-il fièrement comme si c'était lui qui était en charge. Et dis bien à Alec que c'est moi qui t'ai dit de passer !

— Je viendrai.

Ce mec est pas croyable, j'ai rarement vu quelqu'un d'aussi antipathique – enfin à part Camille et Lorenzo. Mais son idée n'est pas idiote même s'il veut se faire bien voir par son patron, surtout si ça me permet de voir ledit patron.

Je passe le reste de mon week-end à mettre en place un planning de cours à destination des adultes et les cours particuliers promis à Isabelle. Je l'aurais peut-être fait avec moins de sérieux si j'avais pu passer du temps avec Alexander, malheureusement ça n'a pas été possible entre Anna qui se remet doucement et ses parents qui ne cessent d'aller chez lui pour voir si tout va bien. Nous avons pu nous envoyer quelques messages mais je ne lui ai pas dit que je comptais passer à la grotte, dans l'espoir de le surprendre. Pour être franc, si ce n'était pas pour lui, ce n'est pas le genre d'endroit où je mettrais les pieds et cela m'intéresse assez peu. Mais lui, ça a l'air de l'intéresser alors je veux savoir pourquoi.

Du baume au cœur (Malec AU)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant