Du baume au cœur (Malec AU)

Chapitre 20

▪ Alec ▪

Nous restons quelques minutes de plus à examiner la grotte secrète, mais aussi à s'embrasser comme des hommes qui partent à la guerre sans savoir s'ils reverront l'être aimé. Magnus est plus tactile que je ne le croyais. Ses mains ne cessent de s'insinuer sous mon t-shirt pour profiter à fond de ces quelques miettes d'intimité que nous avons. Cela m'est impossible de rester serein quand je sais que Jace, Jonathan ou un autre guide qui aurait pu nous voir entrer sans équipement ne viennent pour vérifier que nous ne nous sommes pas écrasés au fond du gouffre.

Bien sûr, cela ne paraîtrait pas anormal si nous prenions une pause dans cet endroit hors du temps. C'est donc avec regret que je me détache un peu de mon petit ami et que je l'attire vers l'un des murs pour nous y adosser. Assis tous les deux, nous discutons de ses cours de danse qui seront beaucoup plus nombreux à partir de la semaine prochaine.

— Izzy est impatiente de commencer mais, franchement, je me demande si nous n'étions pas tous un peu saoul quand nous avons décidé que Jace viendrait pour accompagner Clary.

— Ton frère sera présent, s'il aime un tant soit peu votre sœur. Et je soupçonne que de devoir toucher Clary sans arrière-pensées pourrait quand même les rapprocher. Il ne pourra pas imaginer qu'on fait tout ça pour lui alors qu'on lui dit que c'est pour le mariage d'Izzy.

— Je sais tout ça, c'est juste qu'il a failli s'étouffer quand il a reçu la demande. Sa peau est devenue encore plus rose que le fuchsia que tu vois là-bas.

Seigneur, c'est presqu'impossible de l'imaginer étant donné son teint clair !

— Et toi, Sayan ? Tu ne le regrettes pas encore ?

S'il savait que je suis peut-être encore plus réticent que Jace mais que je pile sur mes propres démons pour lui faire plaisir, à lui. Ce n'est que pour Magnus que j'y vais. Et rien que pour lui. Si cela avait été un autre professeur que mon bel asiatique, Izzy aurait dû se contenter des très courts moments où Simon aurait été à la maison.

Je jette un coup d'œil vers mon petit ami qui a pris un air inquiet en constatant que je ne lui réponds pas tout de suite. Je glisse ma main entre nos deux corps côte à côte et attrape sa paume pour la lier à la mienne.

— Je vais venir, Magnus, mais je ne promets pas de toujours avoir le sourire. Max me manque beaucoup, tu sais, et la danse m'y fait penser en permanence.

— Je suis désolé, me répond-il la voix à peine audible malgré l'écho de la grotte. Si c'est trop difficile, ne le fais pas. Je ne voudrais pas t'obliger à quoi que ce soit.

Sa tête s'est penchée pour éviter mon regard. Sa passion me rend triste, alors c'est légitime qu'il croie que notre histoire ne tiendra pas.

— Je vais venir parce que c'est toi et que même si cela m'arrache le cœur, je sais que ta simple vue me sera bénéfique. J'ai dansé avec toi, tu te souviens ? Et j'en avais envie !

— Oui, j'ai cru m'en rendre compte, s'amuse-t-il enfin. Il me semble que ton envie a bien vite mué en une autre sorte de désir, si mes souvenirs de cette fin de soirée sont exacts.

Magnus sort son téléphone pendant que j'essaie de ne pas lui sauter dessus tellement sa voix me fait de l'effet. D'un geste rapide, il m'attrape par le cou et m'offre un baiser des plus amoureux. Le flash de son téléphone me fait sursauter, mais il me montre immédiatement le cliché qui est pas mal du tout. Magnus l'enregistre dans ses photos et me l'envoie.

— Tu m'auras toujours tout près, me dit-il en glissant la conversation vers le haut.

Je le vois lire et son air surpris qui se transforme en sourire en coin me rappelle le message que je lui ai envoyé avant que je sache qu'il était derrière moi.