Du baume au cœur (Malec AU)

Chapitre 22

▪ Alec ▪

Magnus est venu me rejoindre à la maison pour notre double rencard. Même si ce n'était pas nécessaire, il a tout de même amené Freddie. Je le soupçonne d'essayer de noyer le poisson en détournant Anna de son objectif, soit de me mettre la pression pour bien paraître devant Lydia. Ainsi, dès que le chaton est dans ses bras, elle cesse de me harceler, tout comme Otis qui tournait en rond, ressentant la fébrilité dans l'air.

Je n'ai peut-être pas le goût de me faire beau pour la future « Présidente des États-Unis », mais pour mon bel asiatique, je n'ai aucun mal à faire des efforts. D'ailleurs, il monte discrètement avec moi pour soi-disant essayer de faire de moi un homme présentable. Dans les faits, il verrouille la porte derrière lui et s'accroche à mon cou tout en m'embrassant avec plaisir.

Bien que tout ceci me plaise, nous devons quand même faire attention. Izzy, qui garde Anna ce soir, à des oreilles indiscrètes et serait capable d'entendre nos légers soupirs que nous ne sommes pas capables de réprimer. Je pousse Magnus d'un bras hésitant.

— Attention Pacar, Izzy est ici. Elle est pire que Madame Iris. Elle réussit toujours à découvrir les potins juteux.

— Sérieusement ! Si tu ne faisais pas toute une histoire avec ça, Anna ne serait pas toujours sur ton dos au sujet de Lydia. Il faut que tu lui parles, Sayan. Dis-lui qu'elle ne t'intéresse pas et que tu ne veux pas être en couple. Ce serait mieux qu'elle sache. Je trouve ça ridicule de devoir faire un double rencard simplement pour être ensemble.

— S'il te plaît Magnus, je te demande de faire un effort.

— Un effort ? On se cache pour se voir ! Tu trouves ça logique ?

Je comprends son point de vue et j'aimerais vraiment pouvoir lui offrir un vrai rendez-vous en amoureux, mais c'est impossible. Il m'a dit qu'il comprenait, hier. Qu'est-ce qui peut bien le rendre aussi remonté, tout à coup.

— Je suis sorti d'une relation toxique... Ce n'est pas pour retourner dans une autre !

— Chut ! Les filles vont t'entendre.

— Je n'ai même plus le goût d'aller dans ce foutu restaurant !

J'ouvre grand les yeux en découvrant que Magnus n'est pas enthousiaste. Est-ce qu'il va me lâcher au dernier moment ? Et s'il s'en va, cela sonnera-t-il la fin de notre idylle qui ne fait que débuter ? Un sourire machiavélique, loin d'être charmant, s'estampille sur le beau visage de mon prof préféré.

— Fais pas cet air. Tu as de la chance d'être beau gosse. Mais ne crois pas que je vais rester sage. J'ai bien l'intention de profiter de cette soirée. Et si cette demoiselle, que Lydia veut me présenter, me plaît, ce sera tant pis pour toi. Je suis supposé être célibataire, n'est-ce pas ?

— Magnus ! Arrête ça tout de suite ! Ce n'est pas drôle du tout.

Sans me répondre, il se dirige vers la porte de la chambre qu'il ouvre à la volée. Il descend les marches à une vitesse étonnante avant de sortir de la maison sans même souhaiter une bonne soirée aux filles. Piteux, je finis de m'habiller et donne mes dernières recommandations à ma sœur qui me regarde d'un air suspect.

— Qu'est-ce qui se passe avec Magnus ?

— Rien, rien, je crois que je l'ai insulté en choisissant une chemise grise. Il est pire que vous deux réunies, tenté-je pour alléger l'atmosphère.

— Je vois que tu as décidé de l'écouter, répond Izzy les poings sur les hanches.

— Oui, je ne tiens pas à me taper une humeur massacrante pendant des heures, répliqué-je sans y croire vraiment.