Chapitre 28

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▪ Magnus ▪

Après m'avoir fait un long câlin, Anna s'est accrochée aux bras d'Alexander. Dans la voiture, elle faisait la fière, toute heureuse de ne plus avoir son père sur le dos pendant quelques jours, pourtant à présent, elle cache son visage contre son torse. Je l'avoue, je me prépare un peu à ce qu'il me dise qu'il préfère rester avec elle mais Maryse vient les séparer en caressant les cheveux de sa petite-fille.

— Allez-y ou vous allez rater votre train.

— C'est vrai, on doit passer au guichet en plus.

— Pour quoi faire ? m'étonné-je.

Il se redresse, sourcils haussés, et me regarde comme si ma question était idiote. Comme je ne réagis pas, il s'explique :

— Pour acheter les billets de train.

— Oh mais c'est déjà fait.

— Quoi ?

— En voilà, un homme organisé, me complimente sa mère. S'il te plaît, Magnus, ne le laisse pas se perdre dans New York.

— Maman, j'ai trente-et-un ans ! Et j'y suis déjà allé !

— Et amusez-vous bien, continue-t-elle comme si elle ne l'entendait pas. Sortez et rencontrez du monde !

— C'est promis, Maryse, je ne le laisserai pas s'ennuyer !

Elle lève le pouce et embrasse son fils. Un dernier baiser à Anna et nous entrons dans la gare. En marchant, je fouille dans mon sac pour trouver nos billets que j'ai achetés hier soir dès que j'ai eu la réponse d'Imasu concernant ma voiture. Bien qu'il ait mis une journée à me répondre, le reste a pu s'organiser assez vite et j'ai l'impression que ça surprend mon petit ami.

Je cherche rapidement le numéro de voie sur laquelle se trouve notre train et composte nos billets avant d'en donner un à Alexander. Puis on se dépêche car le train est déjà arrivé. Heureusement, pour une fois, je voyage léger. Je n'ai qu'un sac en plus de ma valise, ce qui est déjà plus qu'Alexander qui n'a qu'un sac et pourtant j'ai vraiment pris le minimum vital.

Lorsque le train se met en marche et que nous sommes sûrs que personne de notre connaissance ne peut nous voir, Alexander attrape tendrement ma main.

— Pourquoi tu ne m'as pas dit que tu avais acheté les billets ?

— Excuse-moi, ça t'embête ? C'est pour ma voiture qu'on va à New York, ça me paraissait logique de payer le train. Et l'hôtel.

— Et l'hôtel ?

Il soupire en se calant dans son siège. Je ne m'attendais pas à ce que cela pose problème. Après un instant, il me regarde de nouveau.

— Tu te souviens du repas avec Lydia ?

— Comment oublier ? demandé-je, sarcastique.

— J'avais laissé ma carte de crédit pour payer le dîner et rien n'a été prélevé. Je l'ai remarqué il y a quelques jours. Je doute que, vu la façon dont je l'ai plantée là, elle ait décidé de payer le repas.

— C'est exact, c'est moi qui ai payé. C'était son idée cette soirée et, à cause de sa façon de penser archaïque, elle estimait certainement que c'était à toi, son « cavalier », de régler la note pour tout le monde. J'aurais aimé la forcer à payer mais je suis civilisé alors je l'ai fait. De plus, je ne veux rien lui devoir, les croissants qu'elle m'a offerts étaient déjà de trop.

Cette fois, c'est moi qui soupire. Parler de Lydia me met aussitôt sur les nerfs, c'en est presque prodigieux. Je resserre les doigt sur ceux de mon magnifique compagnon qui me regarde en réfléchissant.

Du baume au cœur (Malec AU)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant