Chapitre III

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POINT DE VUE DE YELENA :

Mario, emmène-le au jet. Ferme la porte du bureau quand tu t'en vas, ordonna Renzo à un de ses hommes.

Il se retourna vers moi et me tendit sa main.

Il faut y aller.

Je secouais négativement la tête en sentant les larmes coulées sur mes joues.

Où est mon maître ?

Tu as trois solutions. Soit tu restes ici, et tu meurs. Soit tu te lèves et tu viens avec moi. Soit je te porte et tu viens avec moi.

Je n'arriverai pas à marcher, c'est une certitude. Mais je ne veux pas qu'on me touche. Je ne veux plus qu'on me touche.

Est-ce que si mes bras touchent un tissu et non pas ta peau, tu me laisses te porter ? tenta-t-il.

Un tissu entre mon corps et lui.

Yelena, s'impatienta-t-il.

Je hochais la tête positivement, prête à faire un effort pour éviter de me faire frapper.

Cazzo ! (Putain !) jura-t-il en passant ses bras au-dessus de sa tête pour remonter dans la pièce au-dessus de nous.

Je sentis le tissu du pull et constatais qu'il sentait meilleur que celui de mon maître. Je ne devrais jamais lui dire ça, sous peine d'être punie.

Quelques secondes plus tard, l'inconnu était de retour dans ma chambre, avec un plaid bleu ciel dans ses mains. Sans se soucier de mes tremblements, il passa ce dernier autour de mon corps et s'accroupit juste en face de moi tandis que j'avais les yeux baissés.

Je ne te ferai aucun mal.

Il passa un bras dans mon dos et je me tortillais, de mauvais souvenirs remontants dans mon esprit. Il me laissa quelques secondes pour me calmer toute seule avant de passer son deuxième bras sous mes genoux, pour finalement me soulever du sol.

Je vais te faire sortir d'ici, d'accord ?

Je hochais très légèrement la tête pour lui montrer que j'avais compris ce qu'il venait de me dire.

Il me déposa sur le sol du bureau de mon maître et j'aperçus un homme de mon maître qui venait d'ouvrir la porte du bureau.

Petite salope !

Alors que l'homme s'approchait de moi, Renzo sortit de ma chambre et tira sur l'homme qui venait de m'insulter.

J'ai besoin que tu sois très courageuse, chuchota l'homme en me reprenant dans ses bras.

Il referma la porte du bureau de mon maître et plaqua son dos contre cette dernière.

J'ai besoin que tu attrapes l'arme sur la table juste à côté de toi et que tu la gardes avec toi. Tu essaies, s'il te plaît ?

Après hésitation, je m'exécutais. Il avait bien tirer sur un homme qui m'avait insulter, il avait eu l'occasion de me tuer lorsque nous étions dans ma chambre, si il ne l'a pas fait, c'est qu'il doit y avoir une raison.

Très bien. Maintenant, on va devoir descendre les escaliers, est-ce que tu sais te repérer dans la maison ?

Je hochais positivement la tête et il parla rapidement :

Est-ce qu'il y a un moyen plus simple que la porte d'entrée pour s'en aller ?

Je fronçais les sourcils en réfléchissant quelques instants. Plus simple que la porte d'entrée ?

Je reposais le pistolet sur la petite table et en me tenant à sa nuque à lui, je posais une jambe sur le sol, puis la deuxième.

Je tentais d'obtenir un équilibre et je sentis un bras s'enrouler autour de ma taille.

Je ne te toucherai pas, je ne te ferai pas de mal, murmura une voix à mon oreille.

Je fermais les yeux un court instant et j'entendis une explosion pas loin de nous.

Alors c'est ça ? Eux ou moi ?

Prenant mon courage à deux mains, je me dirigeais vers la fenêtre et ouvrais la double vitre en entier.

Nous étions au deuxième ou troisième étage, mais je savais qu'il y avait une marquise juste au-dessus de la porte d'entrée et que c'était juste en-dessous du bureau de mon maître.

Je passais ma tête à travers la fenêtre pour vérifier que je ne m'étais pas trompée et je soupirais de soulagement en constatant que ce n'était pas le cas.

Tu t'arrêtes sur la marquise.

Je sentis deux mains se poser sur ma taille et me soulever pour me faire asseoir sur le rebord de la fenêtre.

Des coups de feu résonnèrent et en me retournant, je constatais que des hommes de mon maître venaient de rentrer dans le bureau.

Lentement, je me laissais glisser contre la façade extérieure de la maison pour arriver sur la marquise.

J'avais tellement mal partout. Mon corps ne tiendrait pas longtemps avant de s'écrouler contre le sol. Je n'avais plus aucune force physique.

Je remarquais que Renzo était en train de descendre également et qu'il allait arriver sur la marquise qui clairement, ne supporterait jamais nos deux poids.

Elle va lâcher.

Alors que je pensais qu'il allait s'arrêter sur la marquise, il s'appuya dessus avec son pied avant de se jeter dans le vide pour finalement atterrir sur ses deux pieds sur le sol.

Il se dépêcha de faire le tour et d'arriver juste en-dessous de moi.

Comprenant que je devais me laisser tomber et qu'il allait me rattraper, je lâchais la marquise et me sentis tomber dans le vide.

Je te tiens.

Il me replaça correctement sur lui et commença à courir pour s'éloigner de la maison de mon maître.

Accroche-toi.

Je fis ce qu'il venait de me demander. Je vis la maison rétrécir au fur et à mesure que Renzo courait en sens inverse.

Alors qu'il passait les grilles de la propriété, une voiture freina brusquement, et un homme ouvrit la porte à l'arrière. Renzo me fit passer sur la banquette arrière avant de refermer la portière et de prendre place sur le siège passager.

Roule, ils vont arriver, ordonna-t-il. Comment est-ce qu'ils ont su quand arriver ?

Agapov avait un micro sur lui, on ne l'a remarqué que parce qu'il est tombé par terre quand on l'a fait courir pour rejoindre le jet.

Il est bien dedans alors ? questionna Renzo.

L'homme hocha la tête et je serrais le plaid contre mon corps tremblotant.

Il fait froid.

C'est la prisonnière ? me lança l'homme en m'observant à travers le rétroviseur.

Yelena. Elle s'appelle Yelena, le corrigea Renzo en chargeant son arme avant de le ranger.

Je ne voulais pas être impoli, s'excusa l'homme en me regardant avec un petit sourire.

Ce n'était pas un sourire pervers, ce n'était pas un sourire m'indiquant qu'il voulait me violer. Je n'avais jamais vu ce sourire, mais il avait l'air... gentil ?

Maintenant reste à voir ce qu'est la gentillesse dans le monde de la mafia.

PRISONNIÈREWhere stories live. Discover now