Chapitre XXI

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POINT DE VUE DE YELENA :

Je détestais le fait que Renzo se permette de fuir dès que je disais quelque chose qui ne lui plaisait pas. Si moi je le faisais, il n'aimerait pas non plus.

Ne fait pas aux autres ce que tu n'aimerais pas que l'on te fasse.

Yelena ? m'appela Renzo tandis que j'étais sur la terrasse en train de dessiner un arbre.

Terrasse.

Quelques secondes plus tard, le Padrino arriva à mes côtés en posant une mallette en face de moi.

Ouvre.

Lentement et après l'avoir longuement regardé lui, j'attrapais la mallette et l'ouvrais prudemment.

Des feutres, des crayons de couleur, de l'aquarelle et des fusains étaient impeccablement rangés les uns à côtés des autres dans la mallette.

Purée, soufflais-je.

C'est une partie de mes excuses, m'avoua Renzo en décalant la mallette.

Quelle est l'autre ? m'intéressais-je.

Je suis désolé de t'avoir tourné le dos, encore une fois, s'excusa-t-il en enroulant une mèche de mes cheveux autour de son index.

Je posais mon crayon de bois sur ma feuille et croisais les bras.

Je crois que mes parents me cachent quelque chose avec mon enlèvement. Et j'ai besoin d'aller au Mexique pour fouiller, révélais-je.

Je ne peux pas te laisser partir au Mexique, grommela Renzo.

Tu ne peux pas ou tu ne veux pas ? me moquais-je.

C'est du pareil au même.

Je me frottais les yeux.

Le soleil tapait vraiment fort. Ça m'en donnait la migraine.

Quelques jours, tentais-je. C'est tout ce dont j'ai besoin. Laisse-moi partir quelques jours au Mexique. J'ai besoin de savoir la vérité sur ces neuf ans de ma vie.

Renzo lâcha ma mèche de cheveux et croisa les bras, le regard perdu dans l'horizon. Il était agacé, nul besoin d'être devin pour le constater.

Je suppose que je n'ai pas le choix.

C'était la pure vérité.

Je partirai pendant quelques jours au Mexique, qu'il soit d'accord ou pas.

Quand est-ce que tu veux partir ?

Ce soir, avouais-je en baissant le regard.

Regarde-moi, Yelena.

Je relevais la tête vers lui et répétait. Il lâcha un soupir et rejeta la tête en arrière.

Je te prépare le jet, maugréa-t-il en se levant pour retourner à l'intérieur.

[...]

J'avais préparé toutes mes affaires pour maximum une semaine. Tout était dans une valise que j'avais empruntée à Renzo.

Je ne l'avais pas revu de la journée, il m'avait seulement dit d'être prête à partir à dix-neuf heures tapantes.

J'entendis le Padrino descendre les escaliers et lorsqu'il apparut devant moi, il avait le regard fermé.

Il déposa une petite boîte sur le bras du canapé en m'expliquant.

Je t'ai acheté un téléphone portable, tu m'appelles tous les jours, une fois minimum, me demanda-t-il en me le tendant. J'ai bien enregistré mon numéro et celui de ton père dessus, au cas où.

PRISONNIÈREWhere stories live. Discover now