PRISONNIÈRE

Chapitre XI

POINT DE VUE DE RENZO :

Yelena et moi étions rentrés du restaurant il y a plusieurs heures maintenant et elle était allée se coucher depuis quasiment deux heures.

Je venais juste de finir de boucler mon dossier avec mon alliance avec l'Albanie. Je me levais après avoir fini mon verre de bourbon d'une traite.

Lorsque Yelena m'avait raconté l'épisode de l'anniversaire de ses treize ans, quelque chose en moi s'était brisé. Je me disais que si juste avec son récit, elle m'avait brisé le cœur, je n'imaginais même pas comment est-ce qu'elle l'avait vécu. Je ne pourrais jamais la comprendre entièrement. Parce qu'elle a vécu les choses et que moi, je peux seulement les imaginer.

Le fait que Yelena ne souhaite pas revoir ses parents plus que ça me plaisait en partie. Elle avait le droit d'être en colère et si elle l'était contre un de mes ennemis, cela m'arrangerait grandement.

Je n'avais pas menti, Yelena était ici chez elle, jusqu'à ce qu'elle souhaite quitter le pays.

Alors que je passais devant la porte de sa chambre pour aller dans la mienne, j'entendis des bruits à travers la porte. Je tendais l'oreille et je l'entendis vomir.

Je toquais deux fois à la porte de la chambre pour éviter qu'elle ne se sente en danger en me voyant sans autorisation dans sa chambre provisoire et quelques minutes plus tard, après avoir entendu la chasse d'eau, la porte s'ouvrit sur la jeune femme aux cheveux rouges.

Ses yeux étaient gonflés, elle ne portait que ma chemise. Je n'avais pas pensé à lui donner un t-shirt pour qu'elle puisse dormir parfaitement à l'aise.

— Je... je...

Les larmes ruisselaient sur son visage et je remarquais que ses mains et ses jambes tremblaient énormément.

Je pris alors conscience que nous aurions dû aller à l'hôpital aujourd'hui pour vérifier l'état de santé de la jeune femme. Je ne voulais juste pas brusquer les choses mais cela était nécessaire.

— J'ai mal, pleura silencieusement la jeune femme en se touchant la poitrine.

J'avançais dans la pièce, faisant reculer Yelena au passage et refermait la porte dans mon dos.

— On va aller à l'hôpital, d'accord ? lui expliquais-je doucement.

Elle secoua négativement la tête en sanglotant.

— J'ai peur...

Elle n'aurait pas dû sortir aujourd'hui. Elle voulait une pizza et j'aurais dû la lui commander, pas la faire dîner dehors, pas maintenant. C'était trop tôt.

— Je sais que tu as peur, mais tu es courageuse. Tu te souviens ? Tu as réussi à nous faire sortir de la maison en Russie alors que tu étais terrifiée.

Elle se laissa glisser le long de la colonne du lit pour finalement finir assise sur le sol, les mains sur les oreilles et les yeux fermés.

Je savais très bien que je n'arriverai pas à la gérer actuellement. Je quittais la pièce en fermant la porte derrière moi.

Je me dépêchais d'aller récupérer un ensemble de jogging pour pouvoir lui faire enfiler des vêtements. Alors que je revenais dans la chambre, je constatais qu'elle était plus dans la chambre. Je fronçais les sourcils et poussais légèrement la porte de la salle de bain. Un soulagement s'empara de moi lorsque je constatai qu'elle était dans la douche, saine et sauve.

Yelena n'était pas dans son état normal, elle était dans un état second, comme en transe.

En m'approchant de plus près, je constatais qu'elle était assise dans la douche, le jet projetant de l'eau visiblement glacée sur elle.