Chapitre VI

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POINT DE VUE DE YELENA :

Je venais de finir de manger et Renzo m'avait indiqué la douche afin que je puisse en prendre une. Il m'avait informé qu'une femme s'occuperait de me donner des vêtements et de m'aider à me coiffer quand je sortirais.

Il m'avait dit de prendre mon temps et il m'avait bien répété que personne ne serait dans la même pièce que moi pendant que je serais en train de prendre ma douche.

Lorsque l'eau glissa le long de mon corps, je lâchai un profond soupir de contentement.

Ça fait du bien.

Je frictionnais mes deux mains entre elles pour faire mousser le gel douche homme. Il devait appartenir à Renzo ou à un de ses hommes peut-être ? Je remarquais qu'il y avait également un shampoing alors je décidais d'en prendre une noisette pour décrasser mes longs cheveux bruns.

Pourquoi est-ce que Renzo m'avait dit que j'avais le droit de ne plus appeler mon maître de la sorte ? Est-ce que c'était mon maître qui le lui avait dit ? C'était peu probable. Mon maître et Renzo n'avaient pas l'air de grandement s'apprécier.

Je sortais de la douche et m'enroulais dans le peignoir mis à ma disposition.

Mademoiselle Yelena ? Je peux entrer ? me demanda poliment une femme de l'autre côté de la porte de la salle de bain.

Pourquoi est-ce qu'elle veut rentrer ? Est-ce que tout va recommencer avec cette femme cette fois-ci ?

J'observais mon reflet à travers le miroir en face de moi. Mes yeux étaient clairs. Mes cheveux étaient longs, ils m'arrivaient en dessous des fesses. Ma peau était bleutée par endroit, rosée sur les clavicules, rougie sur les mâchoires.

Je reculais de quelques pas et laissais glisser le peignoir le long de mon corps avant d'entendre son frottement contre le sol.

Mes cuisses étaient rouges, mes bras de même, mes clavicules roses tirant vers le rouge. Mon ventre et ma poitrine étaient recouverts d'ecchymoses. Mon corps était un véritable cahier de brouillon.

Est-ce que je méritais tous ces coups ?

Je passais mon index sur ma cuisse, me rappelant ce que j'avais fait pour mériter cette cire de bougie que mon maître avait fait exprès de faire fondre pour me punir car j'avais fermé mes jambes lors d'un de mes viols. Est-ce que je méritais cette brûlure ?

Lorsque mon doigt passa sur mes côtes du côté de mon flanc gauche, je tressaillais. La douleur était encore présente et quitterait mon corps d'ici quelques jours, normalement.

Personne ne mérite ce que moi, j'ai subi pendant neuf ans.

Personne ne méritait de se faire violer et violenter.

Enfin, je ne crois pas.

Est-ce que vous accepteriez que je vous coupe un peu les cheveux ? me demanda-t-elle en souriant lorsque je lui ouvris la porte.

Je fronçais les sourcils en réfléchissant.

Mon maître aimait mes cheveux longs, c'est pour cette raison qu'ils sont aussi longs.

Renzo m'avait expliqué que mon maître ne l'était plus réellement. Est-ce que cela voulait dire que j'avais le droit de faire ce que je voulais de mon apparence et de mon caractère ? Est-ce que je pouvais exprimer ce que je ressentais et ne pas changer ma façon de penser ? Est-ce que je pouvais juste... être moi ?

Vous n'êtes pas obligée, s'empressa d'ajouter la femme. J'ai seulement pensé que cela pouvait vous être bénéfique.

Elle avait de jolis cheveux blonds avec des mèches violettes. Ses yeux étaient marron et ses lèvres recouvertes d'une jolie teinte rosée.

Est-ce que je peux avoir une couleur sur mes cheveux moi aussi ? demandais-je sans vraiment réfléchir avant de lui poser la question.

Elle parut légèrement surprise mais opina néanmoins. Un infime sourire se dessina sur ses lèvres quand elle m'expliqua en me tendant un vêtement.

Je m'appelle Maria et ça, m'expliqua-t-elle en pointant son index sur le vêtement qu'elle m'avait mis dans les mains, c'est un survêtement pour que vous soyez à l'aise. Je vous ai donné le bleu clair parce que je pensais que ça vous plairait mais j'en ai de d'autres coloris, si vous préférez.

Bleu, c'est très bien, murmurais-je avant de la remercier.

Pour répondre à votre question, oui, vous pouvez changer la couleur de vos cheveux, m'informa-t-elle en refermant la porte de la salle de bain après être sortie. Je vous laisse vous changer.

Je rouvris le peignoir qui était sur moi et le laissais tomber à mes pieds pour enfiler les sous-vêtements et les vêtements que venait de me donner Maria.

Je rouvris la porte après avoir raccroché le peignoir. Je vis Maria assise sur le lit qui était face à la porte que je venais juste d'ouvrir.

Vous savez, nous ne sommes pas obligées de parler de choses tristes ou même difficiles. Moi, je vous propose un moment marrant et productif, le temps que Monsieur Esposito rentre de sa mission, m'expliqua-t-elle en se levant.

Elle m'observa de haut en bas sans cacher son sourire.

Vous êtes vraiment jolie, me complimenta-t-elle. Si vous voulez, j'ai plusieurs colorations de couleurs différentes et je peux vous faire des mèches, comme moi ? me proposa-t-elle.

Je détaillais attentivement les cheveux de la jeune femme qui me faisait face. Elle était vraiment jolie et surtout, son visage ne ressemblait pas à un cahier de brouillon comme le mien.

Mon maître...

Votre maître n'est plus votre maître, le coupa-t-elle. Quand Monsieur Esposito vous a prit avec lui, c'est comme s'il vous avait rendu votre liberté.

Donc, c'est mon nouveau maître ? hésitais-je.

Maria secoua négativement la tête en me souriant.

C'est vous, votre propre maître. C'est vous qui ferez tout vos choix, maintenant, m'expliqua-t-elle d'une voix douce.

Ça veut dire que c'est juste moi qui décide de si je peux me colorer les cheveux comme toi ? demandais-je avec appréhension.

La jeune femme acquiesça doucement en se frottant les mains. Elle m'ordonna de ne pas bouger de la pièce tandis qu'elle allait récupérer de quoi me colorer les cheveux.

Lorsqu'elle revint, elle renversa un grand bac en tissu sur la couverture du lit sur lequel j'étais assise.

Vous êtes brune aux yeux bleus, alors je vous conseille le bleu ou bien le rouge, un joli bordeaux. Il vous irait super bien, ça ferait ressortir vos yeux, ajouta-t-elle.

Les colorations qu'elle me proposait étaient vraiment variées. Il y avait du bleu, du rouge, du violet, du rose mais aussi du vert et du blond.

J'aime bien le rouge, avouais-je en touchant le coin de la boîte.

Elle se leva en attrapant la boîte de coloration et me fit signe de la suivre pour retourner dans la petite salle de bain dans laquelle j'avais pris une douche.

Mademoiselle, commença-t-elle, vous n'êtes pas obligée de faire des mèches. Vous pouvez faire tous vos cheveux.

Je haussais les épaules.

Je ne savais pas ce qui était le mieux puisque c'était la première fois que j'allais me colorer les cheveux.

Est-ce que ça ferait joli ? la questionnais-je en m'asseyant sur le tabouret qu'elle venait de placer face au miroir.

Elle m'étudia attentivement à travers le miroir, elle fronça les sourcils et ferma les yeux plusieurs fois en inclinant certaines fois la tête.

Je pense que oui, me révéla Maria.

PRISONNIÈREWhere stories live. Discover now