Chapitre XX

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POINT DE VUE DE RENZO :

Hier soir, ou plutôt cette nuit, le bain de minuit que j'avais partagé avec Yelena m'avait fait du bien.

J'avais pu exprimer ce que je ressentais envers Yelena. Oui, ça me faisait chier que d'autres hommes que moi la touche. Oui, je voulais l'avoir en visu. Oui, je voulais plus, mais ça, j'avais fait exprès de ne pas le lui dire pour éviter qu'elle ne panique inutilement.

Les choses devaient se faire naturellement, le plus naturellement possible afin que Yelena ne se sente pas prise au piège avec un homme.

Yelena m'avait assurée qu'elle se sentait plus que bien et je ne la croyais qu'à moitié. Elle était encore convalescente et son jugement pouvait être influencé par le fait qu'elle se sente redevable du fait que je l'ai libérée.

Alors que j'étais en train de planifier mon prochain déplacement, mon téléphone sonna, me coupant dans mes papiers.

Allô ?

Esposito, c'est Enrique. Enrique Suarez.

J'arquais un sourcil et me levais en mettant une main dans ma poche de pantalon.

Votre petite s'est faite enlevée ? ironisais-je.

Je veux voir Yelena, lâcha-t-il soudainement.

Mon sourire disparut et je fronçais les sourcils.

Pourquoi ?

Pourquoi voulait-il la revoir maintenant alors qu'il avait quitté mon foyer hier soir ? Quel était l'intérêt ?

Parce que je veux la revoir mais cette fois, j'aimerai que nous soyons juste elle et moi, seuls.

C'est hors de question, répliquai-je immédiatement.

C'est à elle d'en décider, me contra le Jefe.

Je serrais les mâchoires. Il était en train de me les briser et à en juger par son ton enjoué, il devait être amusé.

Pourquoi ?

Parce que j'estime qu'elle est ma fille avant d'être avec un petit merdeux d'Italien. Vous êtes en train de la corrompre. J'ai bien vu la manière dont vous la regardiez.

Moi j'ai surtout remarqué qu'elle ne vous regardait même pas, ricanais-je. Qu'est-ce que ça vous fait, Suarez ?

Qu'est-ce qui me fait quoi ? pesta-t-il.

De perdre contre un petit merdeux d'Italien, crachais-je.

Frustré, le Jefe me raccrocha brutalement au nez.

Je poussais un long soupir en posant mon portable sur mon bureau.

Suarez me les brisait et je pensais qu'il y avait quelque chose qui clochait.

Même si ce n'était pas ma volonté, j'allais devoir mettre au courant Yelena que son père désirait la voir en tête-à-tête. J'en étais obligé. Je lui avais dit qu'elle avait le droit de choisir. Renzo Esposito est un homme de parole et il tiendra sa parole jusqu'à la fin.

Je me levais et sortais de mon bureau en montant pour trouver Yelena dans sa chambre.

Sauf que lorsque je toquais à la porte, aucune voix ne me parvenait. Je fronçais les sourcils et décidais de descendre au salon pour fouiller le rez-de-chaussée.

Quelle fut ma surprise lorsque je vis Yelena avec la femme de ménage, riant aux éclats tandis qu'elle avait les mains dans de la pâte à cookie visiblement.

PRISONNIÈREWhere stories live. Discover now