POINT DE VUE DE YELENA :
Renzo m'avait demandé d'être prête à 14 h tapantes dans l'entrée afin que nous puissions aller voir Anatoli Agapov.
J'étais lucide, je savais très bien que je n'obtiendrait rien de bien concluant de sa part mais je voulais juste lui montrer qui était le prisonnier maintenant.
Je voulais qu'il paye pour ce qu'il m'avait fait. Je voulais qu'il souffre, comme il m'a fait souffrir. Je voulais qu'il meurt, comme je suis morte de l'intérieur.
Je voulais qu'il me supplie, je voulais le voir pleurer, je voulais le voir agoniser. Avec tout ce que j'ai vécu, je trouve que ce n'est que justice que les rôles soient enfin inversés.
J'enfilais mon imper et croisais les bras en me regardant dans le miroir, attendant que le Padrino arrive.
J'aimais le reflet de la femme dans le miroir. Un miroir ne montrait que la perfection physique que nous possédions tous. Le miroir est un outil magique pour la simple et bonne raison qu'il nous prouve que notre mental détruit n'est pas visible pour les autres. Certaines personnes extérieures pourront m'envier tandis que je tuerais pour être à leur place.
— Prête ?
J'inclinais la tête en le voyant se placer derrière moi. Je le voyais uniquement grâce au reflet du miroir, rien d'autre.
— Un bisou, s'il te plaît, réclamais-je en me triturant les doigts.
Ses sourcils se froncèrent et sa main tatoué enveloppa mes deux mains afin que j'arrête de me gratter les cuticules.
— Calme-toi, me chuchota-t-il en déposant un chaste baiser contre ma tempe.
Il laissa mes mains pour aller récupérer sa veste de costume posée sur le dossier du canapé en similicuir. Après l'avoir enfiler, il se plaça devant la petite commode de l'entrée et me demanda inutilement :
— La Bagutti ?
— Oui, acquiesçais-je en lissant mon imper au niveau de ma taille.
Il hocha la tête avec un petit sourire et me fit signe de le suivre.
Lorsqu'il démarra, il m'expliqua qu'Agapov était dans un sale état et qu'il était la raison de cet état.
Au bout de cinq minutes de route, mon regard qui était dans le rétroviseur ne bougea pas d'un poil alors que je comprenais que nous étions en train de nous faire suivre.
— Tourne à droite, dis-je platement à Renzo sans quitter le reflet du rétroviseur du regard.
— Non, pas encore.
— Renzo, fais-moi confiance. Tourne à droite, répondis-je agacée.
Ne comprenant pas, il me questionna sur notre changement d'itinéraire mais je ne lui accordais aucune réponse.
— Et qu'est-ce que je fais maintenant ? se moqua-t-il.
— Maintenant, commençais-je. Tu sors ton arme et tu choisis.
— Excuse-moi ?
— Soit tu tires, soit tu conduis, tranchais-je en braquant violemment le volant sur la gauche tandis que la voiture passa devant nous, manquant de nous foncer dedans.
Renzo reprit le contrôle du véhicule en jurant en italien.
— Depuis quand ?
— Que nous sommes sortis de chez toi.
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PRISONNIÈRE
FanfictionUne Prisonnière , c'est ce qu'est Yelena Suarez depuis l'âge de ses dix ans. Après son enlèvement par le parrain de la Bratva, la jeune femme a perdue toute humanité et existe exclusivement grâce à son statut de « Prisonnière ». Séquestrée depuis n...