Chapitre XXV

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POINT DE VUE DE YELENA :

C'était mon propre père de sang qui m'avait détruite pendant neuf ans.

Mon propre père qui m'avait utilisé comme escale sexuelle.

Mon propre père qui ne m'avait jamais appelée autrement que « prisonnière ».

Mon propre père qui m'a empêché de manger à ma faim.

Mon propre père qui m'a fait vivre sous le plancher.

Mon propre père qui m'a fait dormir sur un matelas avec un duvet pendant neuf années.

Est-ce que tu l'as tuer ? demandais-je les dents serrées.

Agapov ? Non.

Je veux le voir, articulais-je.

Yelena... commença Renzo.

Je tournais vivement ma tête vers lui afin que mon regard croise le sien.

Je veux le voir.

L'Italien ferma les yeux un court instant avant de finalement se ranger à ma décision en hochant la tête.

D'accord. Je t'emmènerai le voir.

Promets-le.

Je te le promets.

J'opinais sans rien ajouter de plus.

Une énième larme roula sur ma joue. Mais cette fois-ci, je craquais complètement.

Je n'en peux plus, pleurais-je.

Renzo me fit signe d'approcher et je m'asseyais entre ses jambes, sur le matelas. Lentement, très lentement, il s'adossa à la tête de lit, me faisait poser ma tête contre son torse. Mon dos contre son torse, mon regard observa le plafond d'un blanc immaculé.

En me rendant compte de ce que je vivais, je lâchais un rire.

Qu'est-ce qu'il y a ? s'inquiéta Renzo.

Je me relevais et posais une main sur son torse pour m'aider à me tourner vers lui.

J'éclatais de rire en réalisant la réalité.

J'ai vraiment une vie de merde.

Mon rire se mélangeant à mes larmes, je toussais et Renzo esquissa un sourire.

Tu te rends compte, putain ? Ma vie c'est que de la merde.

Ça va aller, Yelena.

Non ça n'allait pas aller. Pas maintenant du moins.

Je sentais encore le toucher d'Agapov contre mon épiderme. Je sentais la peau rugueuse de ses doigts sur ma chair.

Touche-moi, murmurais-je à Renzo.

J'avais besoin de faire partir le toucher du russe. Je ne voulais plus jamais le sentir.

Excuse-moi ?

Je veux que tu remplaces son toucher par le tien, s'il te plaît.

Renzo secoua négativement la tête.

Tu n'es pas dans ton état normal. Je ne te toucherai pas maintenant, alors que tu es en état de choc.

Je te dégoûte, Renzo ?

L'Italien se redressa vivement, empoignant ma taille pour me déposer à califourchon sur lui.

PRISONNIÈREWhere stories live. Discover now