Chapitre VII

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POINT DE VUE DE RENZO :

Va rejoindre ta femme après, lançais-je à Mario qui déposait les dossiers qu'on venait de voler à un tueur à gages sur la table.

Celui-ci me répondit avec un demi-sourire.

Elle qui voulait un resto, rigola-t-il.

Bonjour ! nous lança Maria d'une voix enjouée en descendant les escaliers.

Je constatais que Yelena n'était pas avec elle, alors que je lui avais explicitement demandé de ne pas la laisser seule.

Mademoiselle Yelena n'est pas bien loin, elle est en train de se préparer, nous sortons manger dehors, m'informa Maria.

Sortir ce soir ? Je ne pense pas, non.

Non, ce n'est pas une bonne idée, intervenais-je. Pas maintenant.

Maria croisa les bras et arqua un sourcil face à mon refus immédiat.

Elle fait ce qu'elle veut. Je lui ai proposé de sortir pour dîner, elle a accepté après y avoir longuement réfléchi, me contra-t-elle.

Je m'avançais vers Maria dans le but de lui faire comprendre que faire sortir une jeune femme qui n'a jamais vu la lumière du jour n'est pas la meilleure option, mais au même moment, un raclement de gorge me coupa.

Je relevais la tête vers le haut des escaliers et mes lèvres s'entrouvrirent à la vue de la jeune femme avec des cheveux plus courts, et bordeaux.

Yelena avait maintenant les cheveux mi-longs, rouges bordeaux. Elle portait une robe blanche avec des petites fleurs rouges.

Je t'avais dis que celle-ci était plus jolie que la bleue, lui lança Maria, les bras appuyés contre le dossier du canapé.

Putain, je te laisse dans ta merde, me souffla Mario avant de rapidement s'enfuir de chez moi pour rejoindre sa femme.

La jeune femme en haut de l'escalier avait mon entière concentration. Lorsque j'avais quitté la maison, elle était vêtue d'une de mes chemises, elle porte actuellement une robe. Lorsque j'avais quitté la maison, elle avait les cheveux emmêlés, très longs et bruns. Elle les avait maintenant lisses, mi-longs et rouges bordeaux.

Ce n'est pas le bordeaux votre couleur favorite, d'ailleurs ? susurra Maria après s'être approchée de moi.

Avant que je n'ai le temps de l'envoyer balader, son téléphone sonna et elle s'excusa avant de quitter la pièce pour aller répondre en toute tranquillité.

Quelques secondes s'écoulèrent avant que je ne me décide à entamer un échange, quel qu'il soit, avec Yelena.

Descends.

Je m'asseyais sur le haut du dossier du canapé en attendant qu'elle descende toutes les marches de l'escalier.

Maria m'avait dit que j'avais le droit de changer la couleur de mes cheveux, murmura faiblement la jeune femme en croisant les bras pour se donner un semblant de courage.

J'attendis qu'elle relève les yeux pour lui apporter une réponse. Alors que ses yeux regardaient ses pieds, ils se relevèrent lentement pour croiser mon regard.

Elle a raison, approuvais-je en m'approchant d'elle.

Alors que je pensais qu'elle allait reculer, ses yeux se fermèrent alors mes doigts attrapèrent une mèche de ses cheveux. J'appréciais la douceur de ses cheveux rouges avant de replacer la mèche derrière son oreille.

Ça te va très bien.

Merci beaucoup, chuchota-t-elle d'une petite voix en se triturant les doigts.

Je me retournais pour vérifier que Maria n'était pas encore revenue et quand je constatais que c'était le cas, je tentais :

Tu n'es pas obligée de sortir avec Maria.

Elle releva la tête et son regard clair et fatigué croisa le mien. Elle soutenait mon regard pendant quelques secondes pour finalement m'avouer la vérité :

Elle m'a dit qu'il y avait des restaurants où on pouvait manger que des pizzas.

J'eus un léger rire suite à sa révélation. Parfois, j'oubliais que Yelena ne connaissait rien du monde extérieur et par conséquent, il était bien normal qu'elle veuille le découvrir.

Elle n'avait que dix ans lorsqu'elle s'est faite enlever par Agapov, elle devait avoir très peu de souvenir.

En parlant de ça, j'avais appelé son père, Enrique Suarez pour l'informer que sa fille disparue était chez moi, en Italie. Il ne m'avait d'abord pas cru et après que je lui ai expliqué toute l'histoire, il m'a proposé de la rencontrer pour vérifier que je ne mentais pas. Il avait plus eu l'air paniqué que heureux donc je ne comprenais vraiment pas sa réaction. Si, un jour, un mafieux m'appelle pour me dire qu'il a retrouvé ma fille disparue depuis plusieurs années, je saute de joie et surtout, je saute dans mon jet immédiatement. Enrique m'a expliqué qu'il voulait d'abord finir sa mission au Venezuela avant de venir sur mon territoire. Normalement, il devrait être là d'ici deux jours.

Mauvaise nouvelle, je ne peux pas sortir ce soir, nous annonça Maria en revenant dans le salon.

Elle s'approcha de Yelena et s'excusa encore une fois. Yelena acquiesça et lorsque je vis de la déception dans son regard, je décidais de faire un effort.

Tu veux que je t'emmène à la pizzeria ? lui proposais-je.

Son regard passa de Maria à moi en s'illuminant légèrement. Un petit sourire incurva le coin de ses lèvres et je croisais les bras tandis que Maria pointa son index dans mon bras.

Monsieur Esposito sait donc recevoir.

Je lui jetais un regard noir, qui l'a fit déguerpir en quelques secondes. En effet, elle quitta ma villa après avoir salué Yelena.

Tu... tu n'es pas obligé...

Je le sais.

Alors pourquoi est-ce que tu me proposes ? me contra-t-elle.

Je n'avais pas vraiment de réponse. Enfin, disons plutôt que ma réponse ne me plaisait pas énormément. Je n'allais quand même pas lui dire que c'était pour lui faire plaisir.

Je vais prendre une douche et me changer. On partira d'ici vingt minutes, l'informais-je pour changer de sujet.

Sans attendre aucune réponse de sa part, je la contournais et montais à l'étage pour prendre une douche dont j'avais grandement besoin.

PRISONNIÈREWhere stories live. Discover now