Chapitre 9

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J'étais couchée dans mon lit, on aurait dit une personne dépressive si ce n'était pas déjà le cas.

Deux semaines. Deux longues semaines sans voir son visage. Depuis la dernière fois je ne le voyais plus à la maison. Même pendant les week-ends il sortait.

J'ai tout fais  pour le revoir. Parfois je m'asseyais jusqu'à très tard dans la nuit dans l'espoir de le voir et je m'endormais sur le canapé.

Il me manquait. Son sourire me manquait. Ses blagues me manquaient. Je voulais le revoir juste une fois pour calmer mon coeur qui me faisait si mal. Je n'étais jamais arrivée à comprendre ces filles qui pleurent pour un homme mais là je comprenais.

À ce moment là j'étais assise au salon, attendant ma mère qui nous avait convoqués pour une réunion familiale et j'espérais de tout coeur qu'il viendrait. Pourtant à mon grand désarroi, tout le monde était là sauf lui.

Mais tout à coup j'ai entendu la porte s'ouvrir et nos yeux se sont croisés. Mon coeur était rempli de joie au point de danser la salsa.

Il avait vraiment dépéri.

Il avait des cernes pas possibles et une barbe négligée lui qui avait toujours une barbe impeccable. Il a détourné les yeux et est venu s'asseoir.

Maman : Bon comme nous sommes au complet, je voulais vous parler de la famille Diaby. Ils veulent que les fiançailles aient lieu dans une semaine.

À cet instant j'ai eu l'impression qu'on m'arrachait le coeur.

Ramatoulaye : Mais c'est trop rapide ! Et puis Hamid n'est pas prêt pour le mariage.

Mouctar : Le mariage n'est pas pour le moment. On verra ça quand Hamid revient de son voyage.

Sarata : Quel voyage ?

Mouctar : Ton frère veut partir à l'extérieur pour approfondir ses études pendant une durée indéterminée.

Là c'en était trop. Je me suis levée sans demander mon reste.

Moi : Excusez moi je dois aller aux toilettes, dis-je en partant pour ne pas qu'on voie mes larmes.

Je me suis écroulée dans mon lit en pleurs. Il allait partir pour me laisser ici et à son retour se marier avec Lynda.

Mais pourquoi je pleurais ? C'était ce que je souhaitais non ? Pourtant ça faisait si mal. Pourquoi l'amour est il si compliqué ? J'aurais tellement aimé qu'il vienne me serrer dans ses bras et me murmurer dans l'oreille que tout ça n'était qu'un cauchemar dont je finirais par me réveiller. Je voulais être celle qu'il aime et qu'il épouserait sans obstacles ni opposition mais c'était impossible. Le destin en avait décidé autrement.

J'ai pris mon téléphone pour appeler Rougui.

Rougui : Allô ma sauvage.

Moi : Allô snifff... viens s'il te plaît.

Rougui : Qu'est ce qui... ? J'arrive tout de suite.

Elle a compris que je n'allais pas bien alors elle n'a pas posé beaucoup de questions. Quelques minutes plus tard elles était déjà là avec Dalanda. Je me suis jetée sur Dalanda qui a ouvert ses bras pour que je m'y réfugie. Elles ont commencé à pleurer avec moi sans savoir pourquoi je pleurais.

Rougui : C'est bon, dit-elle en essuyant mes larmes. Plus de pleurs, maintenant dis nous tout.

Je leur ai expliqué ce qui s'est passé sans retenir mes larmes. C'était la première fois de ma vie que je me mets dans un tel état pour quelqu'un.

Rougui : Je le savais, dit-elle en me serrant dans ses bras. Ma chérie votre amour n'est pas facile à vivre sois  forte.

Moi : Je sais. C'est pour éviter cette situation que j'ai toujours refoulé mes sentiments parce que je savais que c'était impossible. Et je lui ai dit des mots blessants pour qu'il soit loin de moi mais je me sens mal Rougui. Mon coeur est brisé.

Dalanda : Ma chérie on ne peut prévoir de qui on tombe amoureux et tu peux tout faire pour l'éviter mais cet amour te tombera toujours dessus. Maintenant calme toi et s'il est fait pour toi, Dieu vous réunira incha'allah.

Rougui : Sèche tes larmes ma sauvage. Je sais que tu as mal mais essaie de passer à autre chose. C'est pas facile je sais mais tu n'as pas le choix. Tes parents ont déjà prévu leur mariage.

Dalanda : Non, moi je crois qu'elle doit se battre pour son amour .

Moi : Je ne peux pas. Pour lui je l'aime pas. Et qu'est-ce que tu crois que les gens diront ? "Ils l'ont adoptée et traitée comme leur fille et elle n'a pas hésité un seul instant à tomber amoureuse de son frère". Et quand son mariage sera gâté Lynda va mal le prendre.

Dalanda : On s'en fiche de l'avis des gens et Lynda ma chérie. Tout le monde sait que c'est pas le même sang qui coule dans vos veines et ce sont ces mêmes gens qui t'appelaient autrefois enfant abandonnée, ne l'oublie pas.

Rougui : Elle a raison sur ce point : si tu écoutes tout ce que les gens disent, tu ne vas jamais rien faire. Mais le problème c'est qu'il s'en va, elle ne pourra rien faire contre ça.

Dalanda : Oui c'est vrai, j'y avais pas pensé. Mais bon oublions ça pour l'instant. Tout ce qui compte maintenant c'est que tu ailles bien et nous sommes là pour ça, dit-elle en me faisant un calin.

Rougui : Mais vous êtes méchantes là, faites moi de la place je veux aussi un câlin.

On a rigolé et on s'est couchées toutes les trois dans mon lit.

Moi : Vous savez, je n'ai jamais ressenti pour quelqu'un ce que je ressens pour lui.

Rougui : On le sait. Tu n'as jamais pleuré pour un homme même quand Djibril t'a trompée, tu n'as pas pleuré.

Dalanda : Je me souviens de ce jour. Tu avais dit : je ne vais pas pleurer pour un idiot sans importance comme lui et puis ces deux là forment un beau couple de carachica.

On a encore rigolé. Vraiment ces filles sont les meilleures. Nous sommes restées dans la chambre jusqu'à 18h et elles sont parties.

Pendant les deux jours suivants, j'ai voulu aller voir Hamid. Comme il avait démissionné de son poste, il était donc à la maison. Chaque jour j'allais devant sa porte pour lui parler  mais j'hésitais à frapper et je retournais dans ma chambre.

Ce jour là encore j'ai fait la même chose mais en voulant rebrousser chemin il a ouvert la porte .

Hamid : Qu'est-ce que tu me veux ?

J'étais comme tétanisée.

Chronique De Fatima: Amoureuse Du Fils de Ma Mère Adoptive(EN CORRECTION  )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant