Dès que je l'ai vu arriver, j'ai su qu'il allait faire quelque chose qui n'allait pas me plaire. Mais je ne m'attendais pas à ce qu'il m'embrasse.Mon patron a du mal à me lâcher : il m'a déjà raccompagnée chez moi, deux fois à cause de ma voiture en panne et il est très insistant pour qu'on sorte ensemble. Ce soir, il est allé même jusqu'à attraper mon poignet et m'a forcée à me rapprocher de lui en me disant qu'il n'accepterait pas que je lui dise non une nouvelle fois. J'ai commencé à avoir peur, et j'ai vu Jackson venir vers moi alors je l'ai laissé faire.
Mais dès que j'ai senti ses lèvres se poser avec délicatesse sur les miennes je me suis mise à trembler, la peur ? L'appréhension ? Je ne saurais le dire. Sa langue a caressé mes lèvres et à ce moment-là, mon corps, ce traître, ne m'a plus répondu. J'ai ouvert la bouche et il a approfondi son baiser. Je me suis complètement abandonnée et nos langues se sont caressées, il n'y avait plus que nous, rien d'autre ne comptait. Cela faisait plus de quatre ans et sept mois que je n'avais pas été embrassée comme ça...
Mais qu'est-ce que je fais ? Mon cerveau se reconnecte à mon corps, et ne voulant pas le repousser car je vois dans le regard de mon patron l'incompréhension mais surtout le renoncement, je lui mords la lèvre inférieure afin de le faire reculer, mais il ne bronche pas. Il me sourit, m'embrasse une dernière fois et me dit qu'il aime cette fougue, surtout au lit. Quoi ? Mais pourquoi ce genre de situation n'arrive qu'à moi ? J'allais lui répondre, mais il explique à mon patron que je suis sa petite amie et qu'il viendra me chercher dorénavant tous les soirs après le travail. Il me prend par la taille et m'entraîne chez moi.
Mon cerveau a définitivement cessé de fonctionner. Sa petite amie ! Venir me chercher tous les soirs après le travail !
Ne réagissant toujours pas il vient derrière moi m'embrasse dans le cou en me prenant dans ses bras en me disant :
— Je te fais tant d'effet que tu ne sais plus où tu en es ? On peut continuer si tu veux ? Moi je suis partant.
Puis il presse son bas ventre contre mes fesses afin que je puisse sentir qu'il est plus qu'à l'étroit dans son jean.Je me retourne et lui administre une gifle monumentale.
— Qui es-tu pour venir m'embrasser ainsi ? Qu'est-ce que c'est que cette histoire de petite amie et de venir me chercher au travail ? Je ne suis pas une fille facile à motard, comme celles que tu ramènes chez toi.
Il me sourit tout en se massant la mâchoire.
— Pour le baiser, je ne pense pas que ça t'a déplu, vu que tu y as répondu. Je deviens toute rouge, il a raison, j'ai apprécié ce sentiment d'être désirée, cette sensation d'abandon. Pour ce qui est être ma petite amie, reprend-il, c'est juste pour faire fuir ce connard. Je ne le sens pas, tu avais peur, je l'ai vu dans tes yeux. Entre voisins, on s'entraide, et on peut se faire plaisir si tu vois ce que je veux dire.
Je sais exactement où il veut en venir, mais je refuse de jouer à son jeu ou de m'impliquer dans son monde. C'est hors de question.
— Ecoute, Jackson ou Spank, pourquoi t'es-tu présenté à Andrew sous ce nom ? demandai-je.
— C'est juste mon nom de route. Et si tu es sage, je te dirai un jour, pourquoi je suis surnommé Spank. Répondit-il avec un sourire en coin.
Je le coupe et reviens à notre conversation de départ, car là on s'égare et je ne veux pas aller sur ce terrain-là avec lui.
— Ok bref, j'ai des problèmes avec ma voiture en ce moment. L'embrayage est mort et je n'ai pas forcément les moyens de le remplacer. Donc je prends le bus. Tu n'es pas obligé de venir me chercher, comme tu l'as dit, mais surtout, je n'ai besoin de personne. Surtout pas d'un biker, poursuivis-je.
Je vois qu'il n'aime pas ce que je dis, son visage devient dur et menaçant. Cependant, je ne sais pas, mais j'ai comme l'impression qu'il ne me fera pas de mal. Etrangement, je me sens bien en sa présence, en sécurité, comme si je retrouvais quelque chose que j'avais perdu depuis longtemps.
Il tourna les talons et sortit sans un mot, claquant la porte derrière lui. Je frissonnai et me dis que je venais encore une fois de me mettre un biker à dos, et que je vais donc encore une fois m'en mordre les doigts. J'ai vraiment la poisse !
Il se fait tard, mais je dois appeler les filles pour savoir si elles sont bien arrivées à destination. On reste une demi-heure ensemble, je parle aussi à ma mère, ce qui me fait du bien. Depuis que je suis partie, ce n'est plus pareil, elle me manque terriblement. Tous ces après-midi de week-end que l'on passait ensemble avec les filles à rire dans le jardin ou ses petits plats qu'elle rapportait dans ses tupperwares que je ne lui ramenais jamais. Elle sait que c'est pour notre bien à tous que nous avons fait ce choix. Après ce coup de téléphone qui m'a remise de bonne humeur, je me couche mais je repense à ce beau biker et à son baiser qui m'a totalement chamboulée.
Le lendemain matin, lorsque je sors pour prendre le bus, ma voiture a disparu. À la place, je vois un motard que je ne connais pas qui m'attend. Je marche vers lui et lui demande ce qu'il fait ici et surtout où est ma voiture.
— Salut, moi c'est Tracker, dit-il. C'est le pres' qui la fait remorquer dans notre garage.et m'a dit d'attendre pour t'emmener où tu voulais. Alors voilà, poupée, je suis ton chauffeur.
A ce moment-là je vois rouge !
— Pour qui vous prenez-vous pour diriger la vie des gens? Je ne vous ai rien demandé et je n'ai besoin de personne. Tu vas dire à ton président de me rendre ma voiture et que je n'ai pas besoin de chauffeur," je réplique.
Je tourne les talons, me dirige vers l'arrêt de bus, très en colère. Il ne sait pas à qui il a affaire, ce Jackson. Non mais, depuis que j'ai mes enfants, je suis devenue plus posée, moins impulsive, mais là je bous de l'intérieur. Personne ne m'avait mise en colère à ce point depuis LUI.
La journée se passe sans trop de problèmes, mais j'ai la sensation d'être toujours surveillée. Cette sensation ne m'est pas inconnue, ça faisait bien longtemps que je ne l'avais pas ressentie. Avec l'arrivée plus présente des motards dans mon quotidien, je dois me faire des idées. Mon esprit mélange tout, alors je respire un bon coup et essaie de faire passer cette sensation.
À la sortie du travail, je me retrouve nez à nez avec Jackson appuyé contre sa moto, une Harley VRSCD Night Rod noir mat avec quelques modifications et surtout une personnalisation unique.
— Qu'est-ce que tu fais là ? J'ai dit à ton chien de garde de ce matin que je n'avais besoin de personne. Je voudrais retrouver ma voiture. Je te l'ai dit hier, je n'ai pas les moyens pour les réparations.
Il ne me dit rien, enfile son casque, monte sur sa moto et m'en tend un autre.
— Qu'est-ce que tu ne comprends pas dans "je n'ai pas besoin de ton aide" ?
Je vois que son regard s'assombrit, son visage ne montre aucune émotion il me dit :
— Écoute, il y a deux solutions à notre problème. Soit tu poses ton magnifique cul sur ma moto et le voyage jusqu'à chez toi se fera sans problème. Soit le voyage sera bien moins agréable pour toi. Mais quoi qu'il arrive, je te raccompagnerai chez toi.
Au moment où j'allais répliquer, la porte arrière du restaurant s'ouvre sur Andrew. Je prends le casque, enfourche la moto et m'accroche à Jackson qui démarre. Je ne sais pas où mettre mes mains, je ne suis jamais montée derrière quelqu'un à moto. Voyant mon hésitation, Jackson prend mes mains et les pose à plat sur son ventre. Je sens la forme de ses abdominaux qui se contractent dès que je pose mes mains dessus. Je suis gênée par cette proximité avec un homme.
Dès que nous sommes devant ma maison, je saute de la moto et lui rend son casque. Au moment de repartir chez moi Jackson me dit :
— Pour ta voiture, j'ai un garage et les gars sont bons, ça ne te coûtera rien. Tu ne me dois rien si je fais ça c'est juste pour que ton patron ne t'emmerde plus. Je n'ai pas envie de me retrouver en prison pour avoir dû régler son compte à un connard qui s'en prend aux femmes.
Puis sans que je puisse lui répondre, il repart me laissant là, avec mes préjugés et surtout cette sensation d'avoir été trop loin dans mes propos.
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HELL'S EAGLES Après toi
RomanceAmbre part vivre aux Etat Unis avec ses deux filles dans une petite ville du Montana. Elle essaie d'oublier ce jour de novembre où tout a basculé. Pour Jackson, président du chapitre des Hell's Eagles à Whitefish, les filles c'est sans attache, il c...