12 Ambre

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Lorsque la porte s'est brusquement ouverte, une peur incontrôlable m'a envahie. Je ne me sentirais jamais en sécurité, peu importe l'endroit où je me trouve. C'est alors que j'ai vu Jackson, le regard rempli de colère. Je sais que je n'ai plus le choix, je dois lui parler de mon passé, celui que je veux oublier, mais qui me hante encore aujourd'hui. Il s'avance vers moi à grand pas et il me dit plein de rage :

— Il faut que l'on parle, tu as des choses à me dire !!

Je m'assois sur le lit et me recroqueville sur moi-même, lui fait signe de s'asseoir à côté de moi. Mais Jackson ne bouge pas et continue à faire les cent pas, passant la main dans ses cheveux.

- Il faut que tu comprennes que je n'ai jamais voulu te cacher quoi que ce soit. Je n'avais pas demandé ton aide. J'avais une vie avant de venir ici, j'avais un mari...

4 ans plus tôt

Avec Julien nous faisons le plus souvent possible des balades à moto le long des calanques. Quand le temps s'y prête, on peut faire quelques longueurs dans la mer Méditerranée après nos pique-niques improvisés, on adore ces moments, rien que nous deux sans les enfants comme s'il n'y avait que nous au monde.

Un jour, lors de ces fameuses balades improvisées, nous nous sommes arrêtés sur le bord de mer, pour y faire quelques brasses dans une crique.

— Tu vois, un jour, quand nous renouvellerons nos vœux, je ne veux que toi, en robe blanche simple, pieds nus au bord de l'eau. Nos deux filles seront là, je te dirai à quel point tu es tout pour moi, ma famille à toi toute seule. Mais surtout, tu es la femme qui m'a donné les plus beaux enfants du monde, me dit-il.

— Et à quoi ça sert de renouveler nos vœux si tu viens de me le dire maintenant ? Je n'ai pas besoin de tout ça, savoir que tu m'aimes me suffit, je lui réponds.

Pour me faire comprendre que ma réponse ne lui a pas plu, il m'allonge au sol et m'immobilise les mains au-dessus de ma tête, et pèse de tout son poids au-dessus de moi.

— Mauvaise réponse, Mme DUBOIS. Vous allez devoir vous racheter auprès de votre mari. Et j'ai plein d'idées en tête pour cela, me dit-il avec un sourire en coin avant de m'embrasser passionnément.

Au coucher du soleil, nous entendons le bruit de plusieurs motos qui se rapprochent. Comme il est déjà tard, nous remballons nos affaires pour rejoindre notre moto garée derrière un rocher plus loin. A peine avons-nous terminé de ranger nos sacs que des bikers portant des cuirs avec une énorme tête de mort dans le dos surgissent devant nous. Nous savons qui ils sont. A Marseille, il y a deux groupes de bikers qu'il ne faut surtout pas approcher.

Nous avons eu juste le temps de nous mettre à l'abri derrière un rocher avant qu'ils nous dépassent pour rejoindre le bord de mer.

Au loin, un speed boat arrive à toute allure.

— Chérie, nous sommes en plein milieu d'un trafic. Quoi qu'il arrive, ne joue pas à l'héroïne. Pense aux enfants. On va se sortir de là, me dit Julien.

— Pareil pour toi. On reste le plus silencieux possible et dès que tout le monde sera parti, on se cassera le plus loin possible de cette merde, ai-je ajouté.

Sans un mot de plus, Julien acquiesce et nous attendons plus d'une heure, sans savoir vraiment ce qui se passe derrière notre rocher.

Les bikers vont repartir lorsqu'un autre groupe de motards surgit du haut de la crique, et commencent à tirer sur ceux en contrebas. Les balles fusent de tous les côtés. Je me recroqueville autant que possible en mettant mes mains sur mes oreilles lorsque tout s'est subitement arrêté. Je voulais savoir si tout était terminé, si je pouvais enfin sortir de ma planque pour rentrer chez moi. C'est alors que j'ai vu ce que je ne n'aurai pas dû voir.

HELL'S EAGLES Après toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant